3. Quel tempérament !

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Zi Tao :

J'ai eu un choc quand je l'ai vue entrer dans la classe. Je l'ai reconnue immédiatement. Cette petite fille capricieuse qui faisait tourner en rond ses parents. Mais, elle était tellement mignonne. Je souris. Je me souviens de son tempérament. Mon sourire s'élargit. Je lui ai offert ma glace parce que je ne voulais pas voir son mignon visage recouvert de larmes. En même temps, j'étais tellement embarrassé par mon geste que je me suis éclipsé immédiatement.

Elle est assise à mes côtés. J'en suis ravi, mais, je ne montre plus de joie depuis la mort de ma mère. Je me suis replié sur moi-même. De gentil garçon, je suis passé à démon. Elle me salue et me sourit, je préfère détourner le regard. Elle est devenue très belle. Je sens les battements de mon coeur.

Elle m'amuse, elle est énervée à mes côtés. C'est bien elle pas de doute là-dessous. Aussi capricieuse qu'autrefois. Je me laisse attendrir par son attitude et je lui parle de notre rencontre du passé. Devant sa réaction, je m'en veux d'avoir baissé ma garde. Je ne veux pas m'investir dans une amitié. Alors, je ne l'écoute plus et je regarde le paysage extérieur. Du moins, je fais semblant. Je veux juste la décourager d'essayer de me remercier, et d'essayer de se rapprocher de moi.

En fin de journée de cours, je l'entends demande au professeur si elle peut changer de place. Mais, ce dernier refuse. Je passe derrière elle à ce moment là, et je sens son regard sur moi. Je rentre à pied chez moi, et comme d'habitude, la grande maison est vide. Mon père est au travail. Il y reste au moins quatorze heures par jour depuis le décès tragique de ma mère. Je vis seul dans cette grande maison, qui parfois est effrayante pour moi. J'y ai trop de merveilleux souvenirs avec ma mère.

Puis, je songe à ma nouvelle voisine. Je ne pensais pas revoir cette mignonne petite "bouille" un jour. Je m'allonge sur le lit et j'écoute la musique. Je me remet en mémoire notre rencontre à cette fête foraine. Je ne suis pas du tout déçu, je savais qu'elle deviendrait aussi belle. J'efface le sourire sur mon visage, je ne dois pas me laisser attendrir par elle. Je vais encore souffrir. Non ! Je ne m'intéresserais plus à qui que ce soit !

Je n'ai pas envie de faire mes devoirs, je me laisse transporter par la musique. Je m'endors ainsi. Mon père rentre dans ma chambre. Il est encore saoule. Il me menace avec son index. Il m'a réveillé brusquement. Quand je réalise la scène, il se jette déjà sur moi pour m'étrangler. Je me débats parce que j'ai du mal à respirer. Quand il boit, il s'en prend à moi. Soi disant que je lui rappelle trop ma mère et cela le fait souffrir davantage. Je suis devenu plus fort que mon père, et je le bouscule. Il tombe sur les fesses, j'en profite pour sortir de ma chambre et de la maison.

J'erre dans les rues, il fait nuit. J'ai un peu froid. Je m'assois sur un banc dans le parc municipal. Je soupire. Plus tard, je serais un grand chercheur. Je travaillerais pour mettre au point des remèdes aux maux des personnes. J'essuie une larme qui coule sur ma joue. La maladie de ma mère a détruit ma famille. J'ai quinze ans, et je me trouve déjà être un fardeau pour mon père. Je soupire.

Quelqu'un s'assoit à mes côtés. Qui ose ? Je me tourne vers la personne. C'est Jia-Lihn. Mais que... que fait-elle ici ? Comme si elle entendait ma question et m'explique :

"- J'habite juste en face. Elle me montre son quartier du doigt. Je t'ai vu marcher dans le parc et te poser. Tu frottais également tes bras, j'ai supposé que tu avais froid, alors voilà, je t'apporte une couverture."

Je la fixe. Je suis surpris par sa gentillesse et son initiative. J'ai envie de pleurer. "Non ! Retiens toi ! Tu es un homme tu ne pleures pas devant elle !" je me sermonne. Elle pose la couverture sur mes épaules qu'elle recouvre avec affection. Je suis ému par son geste. Et du coup, je réalise ce qu'elle a pu ressentir quand je lui ai donné ma glace.

"- Un service en vaut un autre. C'est ainsi dans la vie. Tu m'as aidée quand j'étais plus jeune, laisse moi t'aider ce soir !" Elle a raison.

Je me sens mieux depuis qu'elle est près de moi. L'espace de quelques minutes, elle m'a fait oublier ma situation tragique.

"- Zi Tao, j'aimerais que nous devenions amis, vraiment !" Elle me demande presque en me suppliant.

En une fraction de secondes, j'ai l'impression de revoir cet adorable minois auquel j'ai longtemps pensé. Cela m'a fait une étrange impression et j'ai ressenti une émotion dans mon coeur.

Je lui souris, je lui donne accès à moi. Elle me sourit à son tour, et tout naturellement pose sa tête sur mon épaule. Je suis troublé par cette proximité, et ravi également. Nous restons ainsi, sans parler à regarder droit devant nous, chacun heureux du contact de sa tête sur mon épaule. Il se passe quelque chose de puissant en ce moment. J'ai peur qu'elle ait froid, alors je repousse sa tête, et je l'entoure avec la couverture également. Elle se rapproche davantage de moi, mon coeur bat la chamade.

Elle coupe court au silence en me demandant :

"- Tu crois que le fait que l'on se retrouve ainsi après tant d'années, ce soit dû au destin !".

Je ne sais pas quoi lui répondre parce qu'en fait, je ne sais pas si elle parle d'amour ou d'amitié. Alors, je lui réponds :

"- Je ne sais pas du tout !"

Elle se redresse et embrasse mon cou. Mon corps est bouillant. Je suis surpris par elle, ses réactions. Que cherche-t-elle ? Elle m'embrasse une seconde fois au même endroit. Je trouve cela très agréable et j'ai la chair de poule.

"- Tu prendras toujours soin de moi ?" Elle me questionne.

"- Ou....Ou...I....Oui !" Je suis très troublé par elle.

Elle me séduit. Elle désire être proche de moi. Parmi tous les élèves de notre classe, c'est moi qu'elle a choisi. Et en plus avec toute la volonté qu'elle y met, ce serait impoli de rejeter son amitié......

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Un destin hors du commun / ZitaoOù les histoires vivent. Découvrez maintenant