Un milliardaire solitaire (Terminé)

Chapitre 25

- Combien de mystères aurais-je encore à vivre? S'exclama Dylan en donnant des coups sur le volan... Combien? Combien?...

Il alla jusqu'au Boston common pour s'y réfugier. Il ne put cependant pas sortir du véhicule. Il posa le front sur le volan et pleura à chaudes larmes. Il se sentait sale, indigne, meurtrier aux mains trempées de sang d'innocent.

Fort heureusement, le véhicule était conçu tel qu'il ne pouvait être vu de l'extérieur.

- Pourquoi? Pourquoi? Pourquoi moi? Seigneur pourquoi moi? Quelle a été ma faute? Pourquoi tout ceci devrait m'arriver?

Il accentua ses pleurs. La douleur était profonde.

Quelques minutes plus tard, il sortit son téléphone de la poche et composa le numéro de John. Celui ci ne mit pas long à décrocher.

- Allô jeune homme!

- John? Je veux te voir c'est urgent.

Il faisait tout pour paraître calme. Mais John le connaissait parfaitement pour savoir que quelque chose n'allait pas chez lui.

- Qu'y a-t-il Dylan? Demanda-t-il inquiet.

- Je suis au Boston common. Je t'y attends s'il te plaît. Je suis dans le véhicule.

30 minutes plus tard.

- Qu'est-ce qui ne va pas Dylan? Et tu as pleuré! Y a-t-il un problème avec Sharon?

- C'est Wong!

- Le Dr Wong? Il est en ville? Mais tu ne me l'avais pas dit.

- Il est arrivé aujourd'hui. Il y a environ deux heures.

- Et?... Depuis quand sa présence te met dans pareil état?

Dylan lui conta tout ce qu'il avait appris sans toutefois cesser de se traiter de criminel.

- C'est vrai ce que tu me racontes là? Demanda John dont la surprise était à son comble.

- C'est très vrai. J'ai contribué à l'assassinat d'une pauvre innocente qui ne demandait qu'à vivre.

- Ne dis pas ça Dylan! Tu n'as pas à te reprocher les erreurs de Wong. Toi aussi n'étais qu'un enfant qui demandait une seule chose de la vie: pouvoir vivre.

- Il n'en avait pas le droit John, il n'en avait pas.

Ses larmes se remirent à inonder son visage. John ne savait quoi faire. C'était une première pour lui de ne savoir quoi faire concernant Dylan. Il avait si mal et aurait souhaité extraire toutes ses douleurs et les supporter à sa place. Il se contenta de faire appel à Ana pourqu'elle vienne récupérer sa voiture à lui. Il ne pouvait laisser Dylan conduire sans son état, ni le laisser seul.

John avait pris la place de Dylan au volan et le conduisait dans son appartement en plein coeur de Beacon Hill.

- Tu as fait combien de temps sans mettre pieds dans cet appartement Dylan? Demanda John avec pour objectif de le faire changer un tout petit peu d'humeur.

Malheureusement, la douleur était bien réelle et plus forte que tout.

- 5 mois à peu près. Répondit-il lassement.

- Et comment va la grossesse de ta chérie?

- Bien!

- Et...

- Arrête John! Ça ne marche pas. N'essaie pas de me distraire.

John le fixa intensement. Il est vrai que la vie de Dylan n'était que douleur mais jamais il ne l'avait vu ainsi. C'était sûrement la goutte d'eau qui avait débordé le vase, cette information.

- Essaie de t'asperger le visage Dylan et réviens. Je t'attends ici.

Son téléphone se mit à sonner. C'était Sharon. Il hésita à décrocher. John le comprit et répondit pour lui.

- Allô ma princesse!

- Oh John, c'est toi! Où est Dylan?

- Il est allé se rafraîchir le visage.

- Comment il va?

- Mal! Mais ne t'inquiète pas. Je gère la situation.

- Je viens vous réjoindre. J'ai besoin de le voir.

- Non Sharon! C'est mieux de rester sur place.

- Il ne veut pas me voir c'est ça? Demanda-t-elle tristement.

- Pas du tout! Tu es consciente que Dylan ne peut pas vivre sans toi. C'est juste que je veux le causer. Juste lui et moi.

- D'accord! Fais-moi signe s'il y a un problème.

- D'accord! Et sois calme princesse. Tu sais que le stress n'est pas bon pour le bébé. Je ne veux pas que mon neveu ou ma nièce ressente ces choses avant le temps, acheva-t-il en riant.

- D'accord. Bisou! À tout-à-l'heure !

Dylan le réjoignit avec une serviette autour du coup et le torse nu.

- Excuse-moi le décor mais j'ai extrêmement chaud. C'est fou de ressentir une telle chaleur en hiver.

- La preuve que ça ne va pas. Il faut être extraterrestre pour avoir chaud en hiver. C'est dans la tête Dylan. Va te mettre un vêtement. Il ne faudrait pas que l'on finisse à l'hôpital.

- Ça va aller ainsi. Je te promets que dès que je ressens la fraîcheur je m'habille.

- Ne crois-tu pas que tu es allé un peu fort avec Wong? Demanda John sans préambule.

- Au contraire John! Je crois avoir été plutôt conciliant.

- C'est normal que tu sois touché mais tu n'aurais pas dû lui dire ça. Je suis sûr que c'est en te régardant qu'il ne culpabilise pas.

- Il n'avait aucun droit de le faire.

- Vois les choses du bon côté. S'il ne l'avait pas fait, m'aurais-tu connu? Aurais-tu connu Sharon, cette princesse que tu aimes tant et qui s'en va te donner un enfant? Même si c'est triste et douloureux, il faudra bien que tu fasses profil bas et que tu fasses honneur à Wong. Honore la mémoire de cette fille qui vit en toi. Le passé reste le passé. On ne peut le changer.

- Tu le penses?

- Oui Dylan. T'ai-je un jour trompé? Retourne à la maison t'arranger avec Wong. Ne le fais pas culpabiliser assez.

- D'accord même si je ne le comprends pas. Je te fais juste confiance. Mais ne me demande pas de balayer du revers de la main ce que j'ai appris.

- Au contraire! Ça fait partie de toi et tu dois apprendre à vivre avec. Donc, ne le BALAIE PAS DU REVERS DE LA MAIN mais vis avec.

John le raccompagna jusqu'à la maison et dû emprunter l'une des multiples voitures de Dylan pour rétourner chez lui.

Dylan trouva Sharon seul à la maison.

- Où est Wong?

Elle se contenta de lui tendre un bout de papier sans mot dire.

"Je suis désolé de t'avoir attristé Dylan. Je peux tout supporter sauf te voir triste. Je ne le voulais pas. Me pardonneras-tu? Je l'espère bien car je ne saurais vivre en sachant que tu me détestes. Je t'aime bien. Oui fiston je t'aime".

- Pourquoi ne l'as-tu pas empêché de partir?

- Baisse d'un ton lorsque tu me parles Dylan! S'exclama-t-elle tout en colère.

- Excuse-moi ma chérie. Sais-tu au moins où il est parti?

- Il a pris une suite au One Boston Place, répondit-elle hargneusement.

- J'arrive!