Un milliardaire solitaire (Terminé)

Chapitre 20

Sharon trouva ses sœurs au salon en compagnie de Franck.

- Bonsoir Franck

- Bonsoir Sharon. Comment tu vas?

-Je vais bien et toi?

- Je vais bien merci... S’il te plaît, je suis ici pour te rencontrer. Je t’attendais.

- Me rencontrer? Je suis là alors. Je t’écoute.

- Pourrais-tu me rendre un service s’il te plaît ?

- Tout dépend du service…

- J’aimerais que tu envoies mes remerciements à Dylan.

- Remerciements? Dylan? J’ai raté quel épisode?

- Mon dossier d’inscription à l’école de Médecine de l’université de Boston était recalé pour retard. C’est lui qui a payé les frais d’atermoiement en exigeant du directeur de m’inscrire. Ce n’est un secret pour personne que mon papa aurait été incapable de payer un tel montant…, il baissa lassement la tête et ajouta, il est ruiné depuis un bout après avoir englouti tout son argent dans des jeux de hasard.

- Désolée pour toi.

- Ce n’est pas grave.

- Mais dis-moi, pourquoi tu ne vas pas voir Dylan pour le remercier directement?

- Je ne peux pas te mentir Sharon. J’ai immensément peur de lui. Je connais sa réputation surtout avec les Clift. Je ne puis l’approcher sans crainte. Fais-le pour moi s'il te plaît!

- Je persiste à croire qu'il est préférable que tu le fasses toi-meme. Tu pourras signaler que c’est moi qui t’envoie. Tu connais au moins son domicile je l’espère?

- Si!

- Ok! il faut y aller maintenant. Je l’ai laissé de très bonne humeur, acheva-t-elle avec un léger rire.

- Tu le penses?

- Allez! C’est ton petit-frère. Va le voir. Il ne mord pas.

Sur ce, Franck s’en alla. Il arriva chez Dylan 45 minutes plus tard. Il hésita à plusieurs reprises avant de se décider à sonner.

- Oui monsieur! Que pouvons-nous faire pour vous? demanda un homme de main de Dylan.

- Puis-je rencontrer Dylan s’il vous plaît?

- Lord Clift vous voulez dire… déclara celui-ci avec un regard haineux.

- Si. Excusez-moi…

- Êtes-vous attendu?

- Non!

- Alors, il ne peut pas vous rencontrer.

- Et si vous lui demandiez son assentiment?

- Votre nom…

- Franck Clift!

- Nous ne recevons pas les Clift ici!

- C’est Sharon Montgomery qui m’envoie … déclara-t-il, décidé à user de sa dernière carte.

- Qui est-ce Paul? Demanda Dylan de l’intérieur.

- Un certain Franck Clift Lord.

- Faites-le entrer et oubliez pour cette fois la procédure habituelle.

Dylan parlait de la fouille complète de toute personne mettant pied dans son domaine à l’exception de ses proches.

Il le conduisit jusqu’à la salle d’accueil et le fit asseoir.

- Que me vaut l’honneur de cette visite Franck?

- Je suis venu te remercier pour ce que tu as fait pour moi.

- Ce n’est rien. Mais je suis étonné que Peter ait fait mention de ça. C’est nouveau chez lui, affirma-t-il avec ironie, lequel quolibet Franck balaya du revêt de la main dans un bref silence.

- C’est très significatif pour moi Dylan. Je suis si honoré pour ce geste surtout au regard de tout ce que j’ai entendu dire de toi.

- Quoi précisément?

Dylan avait un sourire moqueur qui ne le quittait pas depuis qu’il connaissait les raisons de la venue de Franck.

- Je pense que je ne suis pas en droit de te le relayer surtout que je juge que ça ne me concerne vraiment pas. Je suis nouveau dans la famille et je ne voudrais pas que le calque des faits passés me passe sur la peau.

- C’est plutôt réfléchi. Dans tous les cas, si tu as besoin de quoi que ce soit, n’hésite surtout pas à m’en parler. Je suis disposé à t’aider.

- Merci beaucoup Dylan. Vraiment merci. Même si je ne comprends pas le pourquoi de cette aide.

- Tu n’as pas à me remercier. Et pour l'aide, je te l’ai dit dernièrement, je ne voudrais pas que tu finisses par être déçu par Peter sans avoir une épaule sur laquelle t’appuyer. Je ne peux cependant te dire concrètement pourquoi j'ai choisi de t'aider toi et pas un autre. Considérons que tu sois le chanceux des Clift. Donc, en cas de besoin, je suis là… Bon, je vais me rendre à la bibliothèque. Soit on y va ensemble, soit je te raccompagne à la sortie.

- C’est mieux que je te laisse seul.

Il vida le verre de vin que Dylan lui avait offert et se leva pour s’en aller.

- En passant Franck, quel niveau d’études as-tu?

- J’aurais soutenu mon Master 2 l’année dernière si je n’avais pas perdu ma maman avant. Et tu sais, les conditions dans lesquelles nous vivions laissaient à désirer. Parfois je me demande par quel miracle j'ai pu atteindre ce niveau sans l'appui d'un père.

- Désolé pour toi. Je ne le savais pas.

- Comment l’aurais-tu su? Ma maman est morte sans avoir pu me remettre la totalité de mes frais académiques l'année dernière. J’ai perdu une année ainsi. C’est au courant de l’année que j’ai fait la rencontre officielle de mon père. Je ne le connaissais pas avant.

- Je suis vraiment désolé Franck. Et comme je te l’ai dit, n’hésite pas une seule seconde à me demander quoi que ce soit.

- Merci Dylan. Peut-être je pourrais déjà te demander quelque chose…

- Quoi?

- J’aimerais bien postuler pour un stage dans un hôpital de la place. Je voudrais pouvoir prendre soin de moi sans vraiment tout attendre des autres.

- Donne-moi un peu de temps pour te résoudre ce problème. J’ai une meilleure idée! s’exclama-t-il en lui donnant une tape à l’épaule.

Ils se séparèrent.

Dylan savait ce qui était mieux pour Franck. Il ne comprenait vraiment pas cet urgent désir de lui venir en aide. Mais il savait qu’il le fallait. Il enverrait un mail au Dr Wong. Il le lui proposerait pour travailler dans son conglomérat médical. Il s’assurerait qu’il ait une vie stable, qu’il puisse se séparer de l'amertume qu’il avait lue dans son regard quand il avait fait mention de sa mère décédée, de son année manquée.