Un milliardaire solitaire (Terminé)

Chapitre 27

Sharon entamait déjà son cinquième mois de grossesse. Elle ne s'était jamais sentie aussi bien. Elle était si choyée qu'elle se demandait si c'était à cause de la grossesse ou tout simplement parce que c'était elle. Elle qui n'était pas du tout victime des sauts d'humeur dûs aux hormones se voyaient plutôt suppliée par qui que ce soit pour signaler une quelconque envie. Elle ne pouvait malheureusement pas s'inventer des envies. Cependant, Wong lui avait signifié que tout pourrait prendre une autre tournure après le cinquième mois. Elle lui avait ri au visage en lui faisant savoir qu'elle était maitresse de son corps. Elle croisait les doigts de n'avoir pas tord.

Elle avait rendez-vous avec son gynécologue. Malheureusement, Dylan était en déplacement pour l'Angleterre, son pays d'origine. Il n'avait pas voulu s'y rendre, ne trouvant pas la force de laisser Sharon seule. Fort heureusement, les jumelles étaient là pour leur sœur ainsi que les Mcallister. Qu'à cela ne tienne, il ne pouvait se permettre d'annuler ce voyage.

Étant l'héritier d'Arthur Clift de régretté mémoire, il était contraint à se plier à certaines exigences de la couronne: il était Lord Dylan Clift de Gloucester, petit-fils du cousin de la reine d'Angleterre, héritier en biens et en titre, Duc de Gloucester.

Cinquante ans plus tôt, alors qu'Arthur Clift de Gloucester venait de succéder contre son gré à son père, il avait choisi de s'exiler aux États Unis afin de se faire une vie en dehors de la royauté. Bien que contraint à garder ce titre, il avait laissé toutes ses terres anglaises sous la supervision de sa cousine la reine avec qui il avait de bonnes relations. Cependant, elle lui avait fait promettre qu'il ne renierait pas à tout jamais son appartenance à cette famille. Il s'en était allé et avait répris sa vie à zéro.

Il s'était fondé un empire financier s'élévant à plusieurs milliards de dollar. Cependant, fonder une famille avait été tout un problème. Avec deux fils, Peter son aîné et Bradley son cadet, il n'avait pu se permettre d'affirmer avec fierté avoir une famille. Les ayant éloignés de son histoire, c'est à sa mort que ses enfants ont su en réalité leur véritable origine à la lecture de son testament. Il avait tout légué à Dylan bien que mourant en étant convaincu qu'il n'était pas son petit fils. Il avait légué jusqu'à sa fortune et ses terres anglaises.

Dylan avait été donc convoqué par la Cour enfin d'entamer la procédure pour entrer en possession de cet héritage dès son 21ième anniversaire. Il savait qu'il y allait pour quelques jours voire une semaine et même plus.

*****

Sharon arriva à l'hôpital accompagnée par ses soeurs. Elles allèrent directement au bureau du gynécologue.

- Mlle Montgomery, comment allez-vous? Prenez place.

- Bonjour Docteur.

- Appelez-moi Ulysse, surtout que Lord Clift n'est pas à vos côtés, déclara-t-il en souriant.

Il se retourna vers les jumelles.

- Bonjour Mesdemoiselles, vous allez devoir nous excuser mais je dois m'entretenir en aparte avec ma patiente préférée.

- Désolée Docteur mais Dylan a exigé que nous ne la laissions pas seule avec vous. Nous sommes ses sœurs aînées donc rien à nous cacher, intervint Nad.

Il éclata de rire tandis que Sharon rougissait de honte.

- Ok! C'est vrai que ce n'est vraiment pas permis mais je préfère ne pas avoir le tout-puissant lord comme ennemi, s'exclama-t-il en détachant chaque syllabe pour qu'elle soit bien saisie.

- Pourrais-je au moins avoir vos noms mesdemoiselles? Réprit-il.

- Moi c'est Nadiyah et elle Athena.

- Enchanté!

Lorsqu'elles sortirent du bureau d'Ulysse, Marc et Graig les attendaient. Sharon proposa qu'elles aillent faire les premiers achats de la layette. Elle n'avait pas pu se retenir de demander le sexe de l'enfant à Ulysse. Il le lui avait dit après hésitation, à la seule condition que Dylan ne s'en rende pas compte.

Avec les deux hommes qui les accompagnaient, elles firent des achats des vêtements, le nécessaire pour l'aménagement de la chambre prévue pour le bébé. Elle en profita pour s'acheter quelques nouveaux vêtements de grossesse car de plus en plus, elle se sentait male à l'aise dans les anciens.

De retour à la maison, Hester était à l'accueil et l'attendait. À voir sa mine, il y avait un sérieux problème.

- Hester! Salut. Qu'est-ce que tu fais là? Demanda-t-elle en l'embrassant.

- Dylan n'est pas avec toi? Demanda-t-elle tendue.

- Il est en déplacement. Qu'est-ce qui ne va pas?

Elle se mit à pleurer. Sharon la prit dans ses bras et l'excita à parler.

- Mon papa a battu ma maman. Elle est actuellement à l'hôpital...

- Oh non! Madame Clift? Demanda Nad.

- Qu'est-ce qui s'est passé?

- Je n'ai pas compris comment ça a commencé mais il se pourrait que mon papa ait vidé tous les comptes de ma maman et qu'il ait perdu tout cet argent aux jeux comme il a eu à faire avec sa propre fortune. La banque a appelé maman pour  l'informée de la situation. Elle a donc décidé de le lui demander. Il n'a pas supporté qu'elle hausse la voix alors il l'a bastonnée jusqu'à la laisser pour morte.

- Dans quel hôpital est-elle? Laisse-moi passer un appel à Dylan. J'espère qu'il pourra me répondre avec le décalage horaire. Il doit déjà être endormi.

Elle ne put pas avoir Dylan. Elle ne savait comment procéder. Pouvait-elle aller rendre visite sans l'avis de Dylan ? Elle devait avouer qu'elle avait peur de sa réaction. Elle décida donc d'envoyer les jumelles, vu que Nad et Madame Clift se connaissaient particulièrement.

Elle demanda à Zack de les accompagner tandis qu'elle continuait d'essayer de joindre Dylan.

- Comment peut-on être aussi cruel? Si jamais c'est vrai ce que Hester a raconté, ce Peter Clift mérite la prison. Mon Dieu! Dylan réponds-moi s'il te plaît mon amour.

À force d'insister, il finit par décrocher. Sa voix était si rauque qu'elle comprit qu'elle l'avait sorti de son sommeil.

- Allô mon amour... Je dormais quand tu as essayé de me joindre. Qu'est-ce qui ne va pas? Il est 23h ici.

- Désolée de te réveiller mon amour mais il y a un grave problème ici.

- Lequel? Demanda-t-il en sautant du lit.

- C'est Jane!

- Quoi Jane?

Elle lui raconta tout selon le point de vue de Hester. Il poussa un juron.

- Occupe-toi de toutes les dépenses ma chérie. Je reviens dans deux jours. Mais je ne voudrais pas que tu t'y rendes sans être accompagnée. Compris?

- C'est compris chéri. Et tout va bien de ton côté?

- Très bien! Surtout maintenant que j'entends ta voix. Je reviens dans deux jours mais nous nous y rendrons pour notre mariage pour plusieurs raisons que je te donnerai à mon retour.

- D'accord mon amour. Je vais raccrocher et téléphoner à Hester pour savoir où ils en sont.

- D'accord chérie. Merci.

- Pourquoi me remercier? C'est très normal que j'agisse ainsi, c'est ta famille.

- Notre famille, ne l'oublie surtout pas.

- Bonne nuit chéri.

- Merci mon cœur. Bisou je t'aime.

- Je t'aime encore plus.

- Et moi plus que tout.

Ils éclatèrent de rire avant de se séparer.