Chapitre 7

8.9K 724 3
                                    

Ils retournèrent au manoir aux environs de 21h. Dylan était toujours avec eux. Sharon s'excusa et prit la direction de sa chambre. Jake la suivit.

- Que se passe-t-il Sharon?

- Rien. Pourquoi cette question?

- Tu étais gaie quand nous venions ici mais dès que Dylan nous a rejoints tu as changé de mine. J'ai appris ce qui s'est passé le premier jour mais tu n'as pas besoin de continuer ainsi.

- Je le hais!

- Ne dis pas ça Sharon! Tu ne dois pas le haïr. Ce n'est pas de sa faute s'il est souvent tyrannique.

- Souvent? Toujours ou souvent?

- Je t'assure Sharon, Dylan est un chic gars. Ça me fait mal de t'entendre dire que tu le haies.

- Peut-être il est sympa avec ta famille mais il me hait et c'est réciproque.

- Je vais te confier quelque chose que je suis sûr, pourra te faire changer d'avis. Dylan est le meilleur ami de John certes mais il est mon frère, il est notre frère. Notre amour est réciproque. On nous appelle les jumeaux car nous sommes nés le même jour, du même mois, de la même année.

Il prit une pause et fixa Sharon qui semblait perdue.

- Jusqu'ici je ne vois pas en ce que tu as dit une raison de ne pas le haïr.

- J'y arrive. Dylan n'est pas comme le monde le pense...

- John m'a tenu les mêmes propos le jour de mon entretien.

- Si je te dis que John est moins gentil que Dylan, le croirais-tu?

- Bien sûr que non!

- Et pourtant c'est le cas. Dylan est un amour lorsqu'il s'y met. C'est juste qu'il a peur de se montrer comme tel aux yeux du monde. Il a peur qu'on accepte pas son amour, sa gentillesse. Alors, il préfère traîner avec lui cette image.

- Ce n'est pas vrai!

- Oh que si! C'est sa famille qui l'a rendu ainsi... Bon je t'ai déjà trop dit. John me tuerait s'il le savait. C'est un secret.

Il lui donna un baiser au front et sortit. Sharon avait véritablement retenu une seule phrase: "C'est sa famille qui l'a rendu ainsi".

Elle descendit les rejoindre au salon et les trouva en pleines causeries. Elle alla s'asseoir auprès de Jake et offrit un triste sourire à John. C'est en ce moment qu'Arthur fit son entrée accompagné d'une fille qui sans aucun doute était son aînée en âge.

Dès qu'il vit la famille Mcallister, il hoqueta et se sentit pris dans son propre piège. Il savait que John et Jake ne le caresseraient pas dans le sens du poil. Il ne put même pas ouvrir la bouche pour les saluer.

- C'est donc ainsi que tu mènes ta vie ici Arthur? Demanda John calmement.

- C'est que... C'est...

- Tu ne nous présentes pas ton amie? Demanda Jake tout aussi calme que son frère.

- C'est Ginger! Elle est juste de passage dans le coin.

- Bonsoir Mademoiselle Ginger! Veuillez nous excuser s'il vous plaît. Nous avons à causer avec Arthur.

- Ce n'est pas grave. Cependant, si vous pouvez me permettre de prendre juste une photo avec Lord Clift. Je l'ai reconnu! S'exlama-t-elle en rougissant.

Dylan la fixa hargneusement et elle sortit sans demander ses restes. Contre toute attente, la réaction de Dylan plut à Sharon.
Cette Ginger semblait être une croqueuse de diamant. Son attitude ne confirmait qu'une telle hypothèse.

Arthur prit place en face de John et baissa la tête.

- Je suppose que tu lui as dit que tu es le fils du propriétaire pour qu'elle s'accroche à toi! S'exclama hargneusement John.

- Je... J'ai...

- Ce n'était pas une question! ... Tu perds la tête ou quoi Arthur? Peux-tu me dire ce qui ne va pas avec toi? Pourquoi ne veux-tu pas faire l'effort d'agir comme on te le demande? Penses-tu au moins à Gertrude quand tu t'y mets?

- Je suis désolé!

Arthur avait toujours la tête baissée. John était rouge de colère. Jamais Sharon ne l'avait vu ainsi.
Ana lui prit la main dans les siennes et essaya de l'apaiser.

John, malgré son âge, était un jeune homme qui s'occupait de son entourage. Il était si responsable à son âge que toute personne ne s'empêchait de se plier à sa sagesse, à ses conseils.
On pouvait sans aucun doute voir qu'il considérait beaucoup Arthur et s'inquiétait pour lui. C'était rare de rencontrer de telles personnes qui ne mettaient pas des barrières entre elles et des personnes de classes inférieures.

Il renvoya Arthur dans sa chambre et l'invita à refléchir sur sa vie, sur ce qu'il aimerait en faire.

Un milliardaire solitaire (Terminé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant