Chapitre 38

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Dylan fut finalement celui qui se rendit en premier au chevet de Peter. Il s'était dit que Peter avait sûrement à lui dire vu que c'est son nom qu'il prononçait dans son état d'inconscience. Il trouva Peter perdu dans ses pensées.

- Bonsoir Peter!

- Dylan? C'est bien toi?

- C'est moi.

- Qu'est-ce que tu veux?

- Je suis ici pour toi.

- Pour mieux me rire au nez? Tu as donc matière à rigoler pour des années.

- Arrête ton sacarsme et causons car je sais que tu veux me causer.

- C'est de ta faute si je suis dans cet état.

- Félicitations Peter! Est-ce moi qui t'ai envoyé commettre tous les crimes qui te sont reprochés?

- Tu...

- Tu la fermes et tu m'écoutes maintenant.

Sous l'effet de la surprise, Peter ferma immédiatement la bouche.

- Que s'est-il passé Peter? Qu'est-ce qui ne va pas avec toi? Pourquoi as-tu pris de tels risques? As-tu pensé à tous ceux que tu aurais laissés derrière toi?

- J'ai tout perdu Dylan... Tout... Mes enfants, ma femme, ma dignité, tout! S'exclama-t-il en fermant les yeux pour éviter de craquer devant son neveu.

- Ils ne sont pas perdus Peter. C'est toi qui t'éloignes d'eux. Ils attendent seulement que tu leur ouvres tes bras, surtout ton épouse qui n'a jamais cessé de t'aimer malgré tout ce que tu lui as fait subir. Elle aurait pu porter plainte pour coups et blessures et pour avoir dilapidé tout son héritage. Tu le sais ça? Mais elle ne l'a pas fait... Non, elle ne l'a pas fait.

- Tu sais Dylan, j'ai aimé ta mère, je l'aime. Et je reconnais combien elle m'aimait. Elle était prête à tout pour moi, mais frivole comme je suis, je n'ai fait que la tromper, la trahir avec sa propre sœur. J'ai fini par l'envoyer dans les bras de mon frère. J'ai haï Bradley et tout mon souhait était qu'il périsse en enfer. Pour celà, j'ai haï sa progéniture. Non, pas sa progéniture mais toi parce que tu étais son portrait craché, tu me rappelais chaque fois que Jane est allée avec un autre que moi. Quel égoisme! J'ai passé le temps à la tromper mais je n'ai pas supporté qu'elle se réfugie dans les bras de mon frère... Le monde est cruel n'est-ce pas?

Peter avait jugé bon de ne pas entrer dans les détails et de ne mentionner que ses torts à lui.

- Et qu'en est-il d'Hester?

- Je ne pouvais me résoudre à la haïr. Elle est mignonne comme sa mère, acheva-t-il en souriant comme un rêveur.

- Tu as raison. Elle est très mignonne.

C'était une première pour les deux de s'échanger un sourire. Arthur Clift devait sûrement se réjouir dans sa tombe.

- Je comprends tellement de choses aujourd'hui

- Quoi?

- Tu n'avais pas à subir ma haine. Tu n'étais qu'un innocent parmi tant d'autres. Le seul coupable c'est moi et ça a toujours été moi... Je sais qu'il est impossible de me pardonner mais...

- Qui suis-je pour ne pas te pardonner?

- Tu... Tu...

- Je te pardonne oncle!

Peter fondit en larmes. Il n'arrivait pas à croire au pardon de Dylan. Il se rendait compte à quel point il avait été cruel envers son neveu, envers son fils. Il attendait ce moment depuis longtemps mais l'orgueil l'en avait empêché. Cependant, il avait ignoré que son pardon aurait été plus douloureux que sa haine.

Un milliardaire solitaire (Terminé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant