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CHAPITRE IX

« Une robe est une confidence. Les secrets de la femme se lisent dans sa façon de s'habiller" 

Gilbert Brévart.

 — Arrête de frimer, dis-je à Nate en lui donnant un coup d'épaule.

— Nan.

Il réajuste ses lunettes solaires de façon théâtrale. Je pouffe de rire exagérément pour l'amuser.

 — Approche Grâcie.

Il entoure mes épaules et me serre contre lui. Nous nous baladons enlacés dans les ruelles proche de l'hôtel, comme un couple de touristes profitant de leurs vacances.

Nate a tout du petit ami idéal. Une tignasse noire laissant échapper quelques mèches devant ses yeux, un visage angélique, des yeux bleus océan. Il est grand, mince et son style bermuda bleu marine, polo blanc et tennis blanc lui sied comme un gant. Un peu le genre friqué mais simple, sans prétention.

Il est l'un des rares gars au bon caractère et sincère que je connaisse. Difficile de le décrire en si peu de mots, mais gendre idéal lui correspond bien. Il représente le meilleur type d'amitié qui soit. Je peux l'appeler spontanément à n'importe quel moment sans raison, et immédiatement sans besoin d'un quelconque rendez-vous, il viendra se promener avec moi, boire un café et m'écouter parler pendant des heures et vice-versa.

Je ne peux m'empêcher de remarquer le regard envieux de certaines filles lorsque nous les dépassons. J'ai un peu honte de mon comportement, mais j'aime lorsqu'il m'enlace en public, et il m'arrive parfois d'en jouer rien que pour faire enrager certaines mijaurées du centre. Ça me donne l'impression d'être quelqu'un quand je suis avec lui. Je le connais depuis moins longtemps que Cassie, mais notre entente est similaire.

On m'a toujours dit que l'amitié garçon/fille n'existe pas, je n'en crois rien.

Les bons moments de partage, les discussions profondes et la détente sont venus naturellement, sans avoir eu à jouer ce jeu de séduction qui s'installe quelques fois, lors d'une rencontre entre deux personnes de sexe opposé. Et quand bien même, ce jeu aurait eu lieu, il aurait fui à grands pas à ma façon ridicule de draguer. Ce n'est pas du tout mon domaine de prédilection. Il y a des personnes qui ont du charme, de l'assurance et qui sont douées pour ça. Moi, j'ai la santé et je sais toucher mon coude avec ma langue. Chacun son truc.

Bien sûr Cassie sait que nous ne sommes qu'amis. Elle est là depuis le début et a vu grandir notre relation. Même si elle n'est pas prête à l'admettre, elle a un petit faible pour lui. Contrairement à tous les mecs qu'elle connaît, il est le seul à la voir comme elle est vraiment, à sa juste valeur. Je me demande vraiment si un jour, ils vont enfin se l'avouer ces deux-là. Je devrais peut-être jouer les cupidons.

Dixit la fille qui n'est pas capable de tenir une conversation avec l'homme qu'elle kiffe sans que ça parte en cacahuète.


— Qu'est-ce qui t'est arrivée ?

Il s'arrête, rabat ses lunettes sur le sommet de son crane et scrute mon avant-bras les sourcils froncés. 

Mince.

Je n'ai pas remarqué qu'un bleu est apparu. Je me remémore un bref instant ma fuite de ce matin, dans le couloir ou je me suis cognée contre ces fichus murs de couleur vert olive en tentant d'échapper au pervers. Il caresse doucement mon épaule et par réflexe, je sursaute.

LE PLUS DUR DES COMBATSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant