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Chapitre XXX.

« Même le diable me trouve instable. » 

Inconnu

ETHAN.

— Ils sont à toi pour 48 heures.

Je hoche la tête et claque mon sac de sport noir au sol.

L'homme à la carrure de guerrier et au crâne rasé m'envoie un petit signe de tête et disparaît, le visage satisfait de notre marché.

Il est 4h15 du matin et je viens de me taper trois heures de route pour arriver dans ce trou paumé à côté de la capitale. Les deux jours à venir vont être tendus, vraiment tendus. En rentrant de chez les filles, j'ai à peine eu le temps de prendre les nouvelles consignes, de me doucher et de ranger le boxon qu'a foutu le ver de terre dans ma chambre. Pas moins d'une heure trente à m'emmerder à tout remettre en ordre, au lieu de faire une petite sieste qui franchement n'aurait pas été de refus d'ailleurs au vu de ce qui m'attend. Elle s'est servie de la blague de mon frère comme excuse pour saccager nos dortoirs, mais je suis sûr et certains qu'elle était tout simplement excitée de pouvoir fouiller de long en large dans mes effets personnels. Une de mes photos en uniforme a disparu d'ailleurs et j'ai retrouvé tous les bouchons de mes parfums dans le panier à linge dans la salle de bain. J'ai beau chercher pourquoi elle a fait ça, je ne comprends toujours pas. C'est la première fois que j'ai affaire à ce genre de comportement pour le moins... étrange.

Isolé dans une salle miteuse près du hangar où se déroulera la plus grande partie de l'opération, je goutte à nouveau au plaisir d'enfiler mon treillis aux couleurs typiques de camouflage et mes rangers noirs parfaitement cirés. Un tas de souvenirs refont surface. Cette vie me manque vraiment.

Je m'allume une cigarette et savoure mes dernières minutes de tranquillité tout en laissant le froid de la nuit me marteler le visage. Je laisse la fumée s'échapper lentement de ma bouche et inspire autant de fois que possible la nicotine jusqu'à en être repu. Je vais en avoir besoin pour rester calme.

✧✧✧✧

— Si vous êtes ici, c'est parce que vous faite parti des meilleurs.

Je contracte la mâchoire et les regarde, un à un, avec une tête à faire fuir le plus réfléchi des combattants.

— Mais pour moi et à partir de maintenant, vous n'êtes rien du tout. Vous redémarrez à zéro, aussi innocent que lorsque vous vous êtes engagés à servir votre pays. Oubliez tout ce que vous avez pu entendre sur vos soi-disant capacités. À la fin de cette session, c'est moi et uniquement moi qui validerai vos compétences. À vous de faire en sorte de me montrer ce que vous valez. Ce stage n'est pas donné à tout le monde et je ne tolérerai aucun faux pas. Que les choses soient claires, les lèche-boules n'ont rien à faire dans cette pièce. Si vous comptez grappiller des points en me la suçant, barrez-vous dès maintenant. Dorénavant, vous n'obéirez qu'à moi. Vous parlerez, vous mangerez, vous pisserez que quand je vous l'autoriserai. Si j'en vois un seul bailler, fermez les yeux où vaciller, ou esquisser un semblant de mécontentement face à un de mes ordres, il dégage sur-le-champ. Vous n'êtes pas ici pour vous branler la nouille ou pour vous rebeller. Je n'ai pas de temps à perdre avec des tafioles. Est-ce que j'ai été clair ?

— Oui, caporal-chef, oui !

Ils répondent à l'unisson d'une voix ferme et déterminée.

Bien.

Je sillonne dans un incessants va-et-vient les deux rangés de soldats face à moi. Ils sont au garde-à-vous, dans leurs tenues parfaitement repassées. Les mains derrière le dos, le regard droit devant eux, personne n'osent me fixer dans les yeux. Et ils ont plutôt intérêt s'ils veulent sortir intact de cette session d'entrainement.

LE PLUS DUR DES COMBATSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant