LE PLUS DUR DES COMBATS

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CHAPITRE XIX

« Je suis né par curiosité. Y-a-t-il une meilleure raison de naître ? »

Daniel Pennac

ETHAN.

— Ne me touche pas, Ethan.

Elle est terrorisée et je continue mon assaut.

L'enfoiré que je suis ne peut s'empêcher de la tester. Sa voix me supplie d'arrêter et je poursuis ma stratégie. Les paroles de cette baltringue me reviennent sans cesse à l'esprit et je n'arrive pas à savoir si je peux me fier à elle ou pas. Ce connard m'a foutu le doute. Le souvenir de mon poing s'encastrant sur son nez m'apaise quelque peu. Il a eu une énorme chance que nous ne nous sommes pas retrouvés seuls.

Ses yeux s'emplissent lentement de larmes, mais c'est plus fort que moi. C'est même primordial de m'assurer que toutes ces paroles de merde à son encontre ne sont qu'un tissu de mensonges.
Il est hors de question qu'on se foute de ma gueule. Je me suis donné pour mission de la dévoiler et ce n'est que le commencement. Je veux savoir qui est réellement en face de moi. Si c'est encore une de ces nanas qui se la joue clean alors que tout le pays est passé sur elle ou alors, si elle est vraiment cette jeune femme douce et innocente. 

Eh ouais, comportement de bâtard, mais c'est comme ça. 

Il est hors de question que je finisse comme ces vieux mecs qui sont faits cocu par leurs femmes. Des salopes ce n'est pas ça qui manquent et putain, de nos jours, on en ramasse à la pelle. 

Malgré la douleur qui émane de ses yeux par ce geste si peu romantique, si peu moi à vrai dire, je ne la quitte pas des yeux, lui accordant toute mon attention. Je n'ai jamais touché une femme sans son consentement. C'est une règle d'or. J'ai peut-être l'âme d'un malfaiteur, mais niveau meuf, je suis clean. Enfin, à ma façon. Elle ne me laisse malheureusement pas le choix, et il faut un minimum de persuasion si je veux la discerner réellement. Elle semble tellement sous le choc que c'est à se demander si elle a déjà été touchée par un homme auparavant. 

— Je.. Je ne suis pas ce genre de fille. Si tu m'as ramené ici pour faire ça, tu peux oublier tout de suite. 

Elle accompagne ses paroles d'un vague geste de la main. Elle bégaye et peine à retrouver son souffle. Je romps notre contact laissant le froid envahir instantanément ma paume. La chaleur et la douceur de sa peau nue me manquent aussitôt. Je voudrais la ressentir tout de suite.

— Grâce...

— Laisse-moi tranquille. J'ai certains principes auxquels je crois et tout ça n'en fait pas partie. 

Elle continue de balayer devant elle d'un revers de la main comme si « tout ça » à savoir le sexe, était hors de question pour elle. Elle se retourne et essai tant bien que mal de grimper au mur pour s'enfuir.

— Grâce, attend.

— Ne me parle pas.

— Grâce...

Je parle plus doucement.

— Fiche-moi la paix.

— Qu'est-ce que tu fou avec moi alors ? 

— Je te demande pardon ?

Elle se stoppe net, ses beaux yeux amande menacent d'exploser. 

Eh ouais, retournement de situation ma belle.