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Chapitre XXV

« Dans un cœur troublé par le souvenir, il n'y a pas de place pour l'espérance. »

Alfred de Musset.

Ethan.

Après un week-end de frustration, une bonne séance de sport me fait le plus grand bien. Je démarre par un petit échauffement à la corde à sauter pendant une bonne vingtaine de minutes, puis je me dirige vers la barre de traction et commence à hisser mon corps vers le ciel. Au bout d'un certain temps, l'alarme de ma montre retentit.

22 heures 59.

J'attrape ma serviette et éponge les gouttes de sueur sur mon visage. Je me dirige vers mon sac de sport, saisi mon Nokia 1100 et l'allume. Une antiquité ce mobile, mais une vraie arme pour celui qui sait s'en servir. Il est un des rares téléphone intraçable, solide, et ça, ça peut faire de vraies petites merveilles entre de bonnes mains. Ou l'inverse.

23heures 00.

Je compose le numéro appris par cœur et à la première sonnerie, la voix de mon interlocuteur résonne dans le combiné.

Bien.

— Vous êtes sur le coup ? s'enquit aussitôt l'homme.

— Oui.

— Des informations ?

— Pas assez pour le moment pour les partager.

L'individu ne perd pas le nord face à ma réponse et reprend aussitôt :

— J'ai besoin de vous cette semaine. Je vous enverrai toutes les informations par message.

— Je ne travaille pas par message, j'ai été clair sur ce point, réponds-je d'une voix ferme.

Ce genre de maladresse m'agace particulièrement, car je suis très rigoureux concernant mes conditions de travail. Le ton de ma voix ne lui laisse pas d'autres choix que d'opiné.

 — Oui oui..., bougonne la voix du type.

Les quelques secondes de silence m'affirment qu'il réfléchit à un autre plan.

— Quand pouvez-vous me recontacter ?

— Demain, même heure.

Après un autre silence pesant, il finit par accepter. Je raccroche sans même lui laisser le temps d'annoncer quelques politesses. Je supprime l'historique des appels et range le mobile dans mon sac de sport noir avant de me diriger en direction des équipements de musculation. Je règle de nouveau ma montre à la même heure pour le lendemain.

Le « scoundrel club » est la salle de boxe par excellence. Elle n'est pas très grande en soi, mais les meilleurs boxeurs y viennent et s'y entrainent sans relâche. Un bâtiment tout en béton, ravagé par les décennies, avec un ring de fortune au centre, des gradins détériorés le long du mur et quelques équipements de musculation dans un coin pour s'entrainer. L'établissement et les appareillages sont rudimentaires, mais suffisants pour quiconque souhaite réellement s'investir dans ce sport. Principalement fréquenté par des dealeurs, des malfrats et des trafiquants en tous genres, c'est le repaire idéal pour se faire des contacts, et surtout, pour trouver tout ce dont on a besoin, à n'importe quel moment de la journée ou de la nuit.

Je me dirige vers un sac de frappe noir usé par les coups situé dans un coin de la pièce et commence à cogner. Les épaules rentrées et stabilisées, je fixe un point sur le bloc en face de moi rempli de sable et frappe aussi fort et aussi vite que je le peux. On est bien loin des équipements modernes, mais l'avantage c'est que ça ajoute de la difficulté à l'exercice. La sueur commence doucement à perler le long de mon corps. Au fil des coups, mon esprit se perd sur les évènements du week-end. J'ai les nerfs contre ce fils de pute de Omaley. Il ne va pas s'en tirer comme ça. Maintenant il sait, et je vais devoir prendre les choses en main rapidement avant de perdre la partie. Je continue à taper férocement devant moi et imaginant une fois de plus sa face. Les coups se font plus violents et même si à chaque choc contre le bloc noir ils me font un mal de chien, j'intensifie le rythme.

LE PLUS DUR DES COMBATSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant