3. C A M I L A

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Quand je me réveille, ma vue est encore floue, je ne sens plus mes jambes et j'ai peur d'être retournée chez Shawn. Malheureusement, j'aurais sans doute préféré ça. Je suis dans le noir complet et le silence est tellement pesant qu'il me vrille les oreilles, j'essaie de reconnaître l'endroit, cherchant des repères mais rien, je ne suis ni chez moi, ni chez mon copain. Je commence à paniquer quand hier me revient doucement, c'est cette fille aux yeux émeraudes que j'ai vu pour la dernière fois. Mon dieu ou suis-je ?

Prise de panique ma respiration s'emballe, mon cœur tambourine si fort contre ma poitrine qu'il pourrait s'en défaire. J'essaie de retrouver mon calme mais l'idée d'être séquestrée me donne froid dans le dos. Je me lève mais une envie de vomir me prend, alors je déverse tout sur le sol, accroupie de nouveau car être debout fait souffrir ma tête, j'essaie de stabiliser ma vue qui se brouille à cause des larmes, mon cœur danse toujours autant et je commence presque à suffoquer. Peu de temps après je m'écroule.

Je vois la lumière qui semble être celle du jour, c'était juste un mauvais rêve alors ? Pourtant quand j'ouvre faiblement les yeux, je ne reconnais rien, je me mets à trembler, je ferme si fort les yeux que j'en ai mal, je me pince mais la douleur traverse mon corps. Je suis bien consciente et j'ai été kidnappé.

Je cherche à me lever et cette fois j'y parviens sans vider mon estomac, de toute manière je ne pense pas qu'il reste grand chose à l'intérieur. Je regarde, une chambre. D'après les murs, je serais dans un chalet, mais il n'y a aucun bruit comme si il était vide, le silence est réellement agressant. Je continue, sur ma table de chevet, il y a un petit papier. Je fronce les sourcils. Il est de la même couleur que celui que j'avais trouvé sur ma voiture la veille, tremblante je le déplie. Je manque de m'effondrer, le même. C'est exactement le même, les mêmes yeux et la même inscription. Je fouille dans ma poche arrière de jean et sort celui d'hier, s'en ai un autre. J'inspecte celui que je viens de découvrir et remarque quelque chose en bas à droite, je plisse les yeux pour essayer de le lire, "L.J" .

Après cette découvert, j'ai préféré me poser sur le lit et attendre, si quelqu'un m'a emmené là c'est pas pour me laisser crever de faim, enfin j'espère. J'ignore quelle heure il est.  Je n'ai pas mangé depuis hier midi sachant que j'ai profité que Shawn aille se doucher pour rassembler mes affaires et fuir, chose que je regrette amèrement maintenant. Mais franchement, vu comment je l'avais repoussé dans la soirée, je pense pas que je serais sortie de ses ébats presque animal sans séquelles. C'est horrible à dire mais j'aurais préféré être presque morte de douleur à l'heure qu'il est qu'enfermée sans repères et peut être morte dans une heure ou deux. Si seulement j'avais mon téléphone.. Euh attends, j'avais pas mon portable sur moi hier soir, il était dans mon sac peut être qu'ils ne l'ont pas fouillé ! Je me lève dans un bond, où est-il ce sac à la con ? Je suis pas sûre qu'il soit là mais je dois quand même vérifier, je commence à fouiller les placards, sous le lit, derrière la porte, derrière le lit, je me démoralise en sentant que il ne sera pas là.. Je m'écroule sur le matelas. J'entends un verrou se décoincer mais je ne bouge pas, j'en ai pas la force. Des pas montent les escaliers, je ferme les yeux, la porte se déverrouille.

  - Tu dors encore ? Demande une voix que je connais.

J'écarquille les yeux, je me redresse et croise ce regard émeraude, ses cheveux corbeaux.. C'est elle, la femme d'hier. Je sens la colère grimper en flèche quand je vois son sourire en coin quand elle voit mon état pitoyable. Tellement hautaine.

  - Qui es-tu ?! Je hurle alors que son épaule rencontre calmement le mur après avoir fermé la porte.

La femme me regarde, ses yeux n'expriment rien du tout, ils sont vides d'émotions. Ça devient flippant de voir à quel point un visage peut-être aussi neutre, aussi indifférent face au malheur des autres. 

  - Personne. Elle répond comme hier.

  - Personne n'est pas une réponse !  Je m'énerve, elle m'a emmené ici, elle devait savoir que ce que j'avais prit était trop fort pour un petit gabarit comme moi, elle en a profité pour me kidnapper. Quelle garce.

Elle s'approche et attrape mon menton entre ses doigts, ses yeux verts deviennent noirs alors qu'elle me foudroie. Ma respiration se bloque quand j'ose la regarder droit dans les yeux. Leur noirceur me fait frissonner, mon Dieu, cette femme n'a rien de normal.

  - Reparle encore une fois comme ça et je te fais disparaître. Elle me prévient alors que je frissonne.

Son haleine est fraîche, elle sent la menthe. J'hoche la tête faiblement, mes yeux se brouillent, elle me fait mal. Elle lâche son emprise.

  - Très bien. Elle s'éloigne de moi, ses yeux redeviennent verts. 

Ils sont profond mais vide, c'est tellement captivant.

  - Qu'est-ce que tu vas faire de moi ? J'essaie de lui demander alors qu'elle voyage dans la chambre et ouvrant grâce à un trousseau de clés, un placard que je n'avais pas vu en fouillant la pièce, elle en sort mon sac tant espérer et le fouille, des vêtements, deux trois produits, un shampoing, du maquillage, un pyjama et mon téléphone.. Je soupire, okay, c'est mort. Je la vois sourire, elle me tend de nouveaux habits et glisse mon portable dans la poche de son jean.

  - Enfiles ça. Elle ordonne.

J'attrape les vêtements et la regarde en attendant qu'elle quitte la pièce mais elle ne bouge pas, elle continue de me regarder fixement, ses yeux courant sur mes courbes.

  - Dépêches toi de préférence. Elle me dit. 

  - Je pensais que tu pourrais peut être sortir de la pièce.. Je murmure en baissant les yeux, j'ai toujours été pudique et complexée par mon corps alors me déshabiller devant une inconnue qui plus est, est tout bonnement au dessus de mes forces.

Je l'entends ricaner sévèrement, je relève la tête. En l'entendant approcher de moi, je ferme fort les yeux, puis renaisse la tête, la rentrant dans mes épaules par peur de me prendre un coup. Rien ne vient alors je me redresse légèrement et croise un regard noir. Encore.

  - Il y a quelque chose que tu ne comprends pas Cabello.. Je donne les ordres et tu obéis, sinon tu vas avoir mal, très mal.

Je frissonne, elle connait mon nom, mon prénom.. Peut être qu'elle m'observe depuis des années ou peut-être que est-ce un de mes anciens patients qui étaient au bord de la folie et qui me tiennent responsable de leur renvoie pour un hôpital psychiatrique, putain, ça me rend folle tout ça.

  - Alors enfile ces vêtements où je te force à sortir nue, il fait froid et je te le déconseille après ça ne tient qu'à toi. Elle ricane amèrement.

Ça ne l'amuse aucunement.

Son sourire est vraiment impitoyable, elle est supérieure à moi, elle le sait et elle me le montre très bien, à une époque j'avais une patronne identique, je la détestais. Je déglutis, je sais que je ne dois pas lui désobéir mais c'est toujours dur d'être mit sous surveillance comme un animal, j'ai toujours été au dessus de tout le monde. Je sais que je suis désagréable mais je suis une psy qui a ravie tellement de gens, des tonnes de patients sont revenus après des années me dire que mon travail était le plus apprécié et le meilleur, que je ne devais jamais arrêté, j'ai toujours voulu être la meilleure dans chacuns des domaines que je fréquentais, que ça soit dans ce que j'aimais ou pas,  je voulais être la meilleure. C'est dans ma nature, avec mon père qui tient son entreprise célèbre j'ai baigné dans ce combat depuis que je suis toute petite, alors j'ai prit goût à la victoire. Pourtant, là, je suis seule face a un lion, une lionne plutôt et elle est dangereuse, je le vois à son regard et à la puissance qu'elle dégage, son aura est noire. Je retire mon t-shirt, le constat est simple.

C'est soit j'obéis, soit je crève.

Regard. (Camren)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant