Je me réveille, transpirante, cauchemar. Je sens Camila remuer près de moi, puis lentement se redresser pour me regarder. Elle frotte ses yeux, toute mignonne avant de planter un regard endormi dans mes yeux sombres.
- Lau' ? Elle murmure platement, la bouche encore pâteuse. Ça va ?
Elle me dévisage gentiment, ses mains glissant lentement sur mon bras recouvert de mon pull. Je tente un sourire qui doit se transformer en grimace vu sa tête.
- T'as fait un cauchemar ? Comme la dernière fois ?
L'image de Camila dans le lac gelé me refroidit d'un coup, mon dieu non. Elle semble remarquer mon trouble et vient rapidement à ce que à quoi je pense, ses lèvres s'incurvent doucement et elle m'offre un sourire narquois.
- Promis, cette fois je ne m'enfuis pas. Elle plaisante.
- Je te trouve bien tranquille Camz, dois-je te rappeler où çà terminer ?
Cette fois c'est le film de son corps qui défile dans ma tête, ses lèvres sur les miennes, sur ma peau. Mes mots que j'ai murmuré dans son oreille et mes doigts se glissant sur ses courbes, sur ses marques, en elle. Tout cet amalgame de souvenirs me donne rapidement chaud et je me dois de contrôler la situation. Merde, je me suis fait prendre dans mon propre piège.
- Non, en fait non. Je l'arrête avant même qu'elle ne réponde. Sortons, allons marcher. Ça me fera du bien.
Camila me sourit, elle a dû comprendre. Mais ne fait aucun commentaire. On sort donc de ma voiture, nous sommes seules au milieu des bois. Perdues entre les chênes et les sapins, égarées dans les effluves de la forêt. Je respire un bon coup, voilà une des raisons pour laquelle je suis venue me terrer dans la montagne, parce que les odeurs sont toujours incroyable. Je peux me perdre corps et âme dedans, jamais je ne chercherais à revenir, j'avancerais sans réfléchir. Parce que c'est une forme de liberté d'avancer sans connaître, c'est se fier à nous-même.
- C'est magnifique n'est-ce pas ? Je demande doucement en regardant les branches balancer au gré du vent.
- Tu es magnifique. Elle me dit, je tourne la tête vers elle, surprise.
Elle me sourit l'air de rien avant d'embrasser la commissure de mes lèvres. Ses lippes restent appuyer un temps avant de se détacher de moi. Puis, elle attrape ma main et se met à courir, m'entraînant avec elle. Je la suis, totalement hébétée, elle avance sans se retourner, comme si elle suivait un chemin particulier. Mais, nous sommes seules, au fin fond de la forêt, pourtant je ne suis pas inquiète, j'aime même ça, beaucoup. Sa main est douce dans la mienne, ses cheveux voltigent derrière elle et son rire qui éclate à chaque fois qu'elle manque de s'étaler à cause d'une racine me rend dingue. Mon dieu, depuis quand n'ais-je pas été si libre ? Depuis quand ne me suis-je pas sentie moi et pas une autre ? Cette femme est incroyable, elle m'ouvre les yeux lentement après un long sommeil, elle me sort de l'eau après une noyade. Elle est elle, et ce charme naturel qui me dévaste me secoue de l'intérieur. L'Amour...
On finit par débaucher sur la fin du bois, devant nous, la pente est raide et verdoyante sous les étoiles. Nous voyons au loin les lumières de la ville, c'est merveilleux. Je lève la tête et observe la pleine lune, j'ai toujours été passionné par cet astre, j'ai toujours aimé cette grosse boule grise. Elle est un peu ma deuxième maison, ma meilleure amie, c'est un peu ma confidente. Camila s'assoie par terre et me force à la suivre, elle se cale contre mon torse et regarde devant elle. J'ose un regard vers elle, elle est magnifique. Elle relève les yeux vers moi en souriant, elle paraît si heureuse alors que le danger nous guette à chaque instant. Elle paraît si libre, elle aussi.
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Regard. (Camren)
FanfictionAlors que le calme régnait dans la pièce, des cris surgissent des extérieurs. La médecin, impulsive s'élève de sa chaise, les dents serrées. En passant la tête par la fenêtre, ses yeux sombres et ternes rencontreront des orbes brillants et le monde...