20. C A M I L A

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Lauren exerce une légère pression sur ma main pour me donner du courage. On est postées devant la porte qu'elle m'a interdit de touché et maintenant elle veut que je rentre dans la salle qui se cache derrière sans raison. Je suis terrifiée et elle doit le sentir puisqu'elle attrape doucement mon menton pour que je croise ses yeux.

- Camz... Je suis avec toi, je ne lâche pas ta main, je te le promets.

Ses yeux sont agités, elle semble tourmentée par je ne sais quoi mais j'y lis aussi de la sincérité. J'hoche la tête, je suis prête à la suivre. Ses lèvres s'incurvent dans un sourire sincère et elle pousse la porte.

Quand je vois les escaliers, je devine que nous descendons à la cave, une légère odeur m'assaille, je me mords la lèvre mais continue de descendre ses marches. Il y a une autre porte qui nous sépare de l'Endroit. Je déglutis en presse la main de Lauren qui hésite une demie seconde avant d'ouvrir la porte.

L'odeur auparavant légère, me détruit actuellement le système nerveux. La pièce transpire la décomposition, le cadavre, le sang, la sueur et le métal. Je me souviens de cette pièce sombre quand je suis arrivée dans ce chalet, un haut le coeur me prend quand je m'imagine entre les corps et le sang. Je ne suis pas faite pour ce monde, et je ne le serais jamais, je suis mortifiée, au milieu de la pièce, deux hommes. L'un est mort, sa tête pend à son corps comme un poids, du sang s'écoule de sa bouche et sur sa peau mate, ses poignets sont accrochés ainsi que ses chevilles. A-t-il été tué de sang froid ? Lauren l'a-t-elle tué pour le plaisir ? L'envie de partir en courant et de me jeter dans le précipice près du chalet me parcourt l'esprit, en voyant ça je deviens complice, je risque d'aller en prison. Les doigts de Lauren se glissent entre les miens, elle entrelace nos mains. Je respire un bon coup malgré l'odeur putride et avance, le deuxième homme semble vivant malgré qu'il a l'air vraiment mal au point. Lauren me suit, sa main me réconforte. Je passe à côté du cadavre, me retenant de le regarder, je suis trop curieuse, avoir une image terrifiante dans la tête comme celle ci est bonne pour me faire faire des cauchemars jusqu'à la fin de ma vie, si ce n'est pas déjà le cas. Je m'avance prudemment du second qui gît sur sa chaise, visiblement inerte. Il relève d'un coup la tête me faisant pousser un cri de surprise strident. Je m'accroche dans ses yeux et le reconnaît directement, comme foudroyée je lâche la main de la brune et la porte à mon visage pour essayer de faire disparaître cette illusion, que je constate n'en ait pas une, loin de là.

- Matthew ?..

Le corps de Lauren se crispe d'un coup, comme si ce nom lui donnait la nausée, à vrai dire moi aussi. Son regard s'illumine et il tente de m'approcher oubliant visiblement les cordes. Il lâche un râle rauque en s'en apercevant.

- Putain Mila, décroches moi de suite ! Je n'en peux plus, regardes mon cou ! Imagine le prix de l'opération ! Il déblate d'une traite en me fixant de ses yeux noirs.

Je me tourne vers Lauren qui me regarde aussi, elle semble perplexe.

- Que fait-il là ? Je demande à la brune qui perd contenance en voyant les veines du cou de Matthew pulser.

Il déraille complètement et elle aussi visiblement. Nom de Dieu, autant dire que je suis dans la merde, Allysus où es-tu ?

- Il doit être punie pour ses péchés. Elle dit d'une voix bien plus rauque que d'habitude.

Je cligne des yeux, elle ne croit absolument pas en Dieu et pourtant elle parle tout comme. C'est la vue du sang qui la rend dingue ? Je découvre une autre partie de Lauren, que j'aurais préféré ne jamais rencontrer.

- Lauren.. Je m'avance prudemment d'elle. Est-ce que ça va ? Tu es toute pâle.

Je tente de caresser sa joue mais elle la balaie d'un revers de la main.

Regard. (Camren)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant