14. L A U R E N

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Je suis restée éveillée toute la nuit, m'assurant en permanence de l'état de Camila, lui qui était catastrophique quand elle s'est endormie hier soir est un peu mieux ce matin. Dans l'optique de ne pas mourir ici, j'ai envoyé notre position aux filles, il était minuit passé, elles partiront bientôt à notre recherche. Malheureusement, mon téléphone m'a lâché vers deux heures du mat, ce qui était en soit une mauvaise nouvelle. Camila était tremblante, mes paupières me brûlaient, je rêvais de m'endormir, ces efforts m'avaient crevé, mais je ne pouvais me le permettre. Alors, je me suis allongée aux côtés de Camz, j'ai pressé son corps contre le mien, sa tête reposait désormais contre ma poitrine, je la tenais fermement, la coupant du froid. Et je l'ai observé jusqu'à ce qu'elle émerge, et elle est actuellement réveillée, depuis à peine deux minutes. Elle mouve ses paupières, tentant de s'habituer au doux soleil matinal, la tempête a cessé pour une caresse, pour une petite brise qui soulève à peine les feuilles des arbres. Camila tourne son corps vers le mien, ses yeux rencontrent les miens, elle m'offre un léger sourire.

- Salut toi.. Pas trop dur cette nuit dans le froid le plus complet ? Je lui dis bonjour en plaisantant.

- Je me sens revivre. Elle me dit en souriant. Mes muscles me reviennent, ceux de ma mâchoire aussi visiblement.

Elle se redresse, me forçant à la défaire de mes bras, je suis exténuée mais tout ce qui compte c'est qu'elle soit vivante. Je soulève mon corps jusqu'au canapé et me pose sans élégance dessus. Je ferme les yeux et souffle un bon coup avant de replanter mes yeux dans les siens, elle est entrain de renouée le drap autour de ses jambes, pour m'éviter de les voir, dommage. Je me souviens que maintenant que je suis en soutien-gorge. Roh et puis zut, à ce stade, ça va rien changer. Elle se rapproche de moi et s'assoit à mes côtés, elle laisse sa tête tombée sur mon épaule.

- Je te jure que si tu me refais un truc du genre, je te tue par moi même.. Je lâche en soufflant alors que ça se transforme en rire.

- Oh t'en fais pas j'ai compris la leçon ! Elle s'exclame en riant aussi.

- Tu sais Camz, j'aurais été triste de te perdre. Je confie en silence.

Elle semble surprise parce que sa poitrine se soulève d'un coup avant de revenir à la normale.

- Pourquoi ? Je ne suis qu'une otage, quelqu'un que tu vas envoyer sur le terrain pour me tuer.. Elle fait faiblement.

- Au départ, c'est ce qui était prévu oui. J'explique. Si tu veux, avant que je te vois parce que c'est à ce moment que deux trois trucs ont changés, je ne peux me résoudre à te lâcher dans la gueule du loup, j'ai tellement de mort sur la conscience, pourtant jamais je ne regrette, mais avec toi c'est différent. Quand je prévois le meurtre de quelqu'un, j'y réfléchis des tonnes de fois pour ne rien rater. A chaque fois que je t'imagine morte, je me sens mal, j'ignore pourquoi, ça m'est jamais arrivé.

Camila m'écoute silencieusement, je la sens acquiescer. Une partie d'elle doit terriblement avoir peur de moi et je la comprends. Mais là, je suis sérieuse. Il y a des fois où je pourrais la lâcher de la falaise, j'en aurais que faire. Mais d'autres où l'idée de la voir morte par ma faute me donne un haut-le-cœur.

- Seigneur Lauren. Merci de tout cœur.. Elle me remercie simplement.

Elle relève le visage et ses lèvres ne sont qu'à quelques centimètres des miennes, si proches que je sens son souffle s'abattre dessus. J'allais l'embrasser quand j'entends une voix hurler mon nom. Je sursaute puis m'éloigne de Camz. Je tends l'oreille et ferme les yeux afin de vraiment entendre, pour m'assurer que je ne délire pas. Mais, une nouvelle fois, une voix transperce le silence, voix que j'identifie comme celle d'une de mes amies. Je me retourne vers la brune, le visage illuminé, je la prends dans mes bras, avant d'appuyer un baiser sur son front. Elle s'accroche à mon bras en rigolant. Je me lève, et me dépêche de tout foutre dans le sac, je garde seulement le t-shirt de Camz que je mets, quelle merveilleuse idée elle a eu d'en prendre un ample, je rentre parfaitement à l'intérieur. Il fait froid dehors mais je serais vite rentrer, je me fais pas de soucis pour ma santé, je ne suis jamais malade. Je remets correctement l'écharpe, la nouant autour de mon cou avant de me retourner vers la brune qui essaie vainement de me suivre du regard.

Regard. (Camren)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant