24. C A M I L A

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Ma tête est lourde, comme si elle tenait à peine sur mes épaules. J'ai l'impression d'être dans un manège tellement elle tourne. J'essaie d'ouvrir les yeux mais je n'y parviens pas. Je presse ma tête sur ce qui semble être un siège pour m'éviter de m'écrouler encore plus bas.

Je me sens vraiment mal. J'ai envie d'ouvrir les yeux et d'hurler. Mais tout bloque. Des mains du moins ce qui s'en rapproche, s'agrippent à mes aisselles et mes genoux, je me sens être soulevée et le vent fouetter violemment mon visage quand je quitte la voiture. Je grogne et enfin, je me sens bouger de moi-même. Mon corps tremble, mon dos se cambre et je me mets à tousser jusqu'à me détruire les poumons. Je suis lâchée sur le sol, tombant de haut. Mon corps s'écrase sur le parterre, ma tête heurte violemment les cailloux, m'erraflant le visage. Je glapis et mes yeux s'ouvrent d'un coup avant que je me redresse juste assez pour vomir. Les hommes qui m'ont emmené se penchent sur moi et ricanent. Un m'attrape les cheveux et me relève la tête pour me voir. Ses yeux brillent d'une lueur qui me réconforte vraiment, mais vraiment pas.

- Maintenant, tiens toi tranquille gamine. Où ça finira mal pour toi.

Je le fixe dans les yeux, putain. Qu'est-ce qui s'est passé ? pourquoi tout a si mal tourné ? Où est Lauren ? Ma respiration s'emballe, je commence à suffoquer. J'attrape ma poitrine et je la presse comme si ce simple geste pouvait ne serait-ce que atténuer la douleur.

- Oh ! L'homme hurle avant de me donner une méchante gifle, de suite mon souffle se coupe et je recommence à prendre un rythme normal. J't'ai dit de te tenir, tu piges ça putain ?

J'hoche la tête, chamboulée. Il m'attrape sous l'aisselle et me soulève sans grande difficulté, je ne me débats même pas, totalement soumise. Ma peau gratte, les petites pierres infiltrées dans mes vêtements griffent mes bras et mes jambes. Je distingue un peu mieux où je suis, des tentes, des arbres, des hommes. Un camp. Je suis sur un camp, étant visiblement la seule femme là où il n'y a que des hommes. Merde, merde, merde. L'homme me jette dans une tente, la plus grande de toutes. Haute et noire, elle est vraiment jolie. Il me regarde avant de s'abaisser à ma hauteur, il monte sa main et je protège mon visage par réflexe. Il attrape doucement mon bras et glisse ensuite ses doigts sur ma peau, son regard a changé. Je ne sais pas si c'est une bonne ou une mauvaise chose.

- Sois sage gamine, sinon ce connard te tuera. Il me dit yeux dans les yeux.

J'y lis toute la sincérité de ses propos dans son regard.

- Désolé de te faire subir ça, mais j'ai une famille aussi. Il sourit doucement. Et je ne veux pas les retrouver morts.

Mon coeur se déchire à cette annonce, Shawn est donc un homme du genre ? Je presse la main de l'homme.

- Prends soin de toi et d'eux. Je trouve seulement à dire, mon sang se glace quand j'entends sa voix. L'homme se redresse, me jette un dernier regard et se retourne pile au moment où mon ex petit-ami ouvre la toile de la tente.

- Qu'est-ce que tu fous encore là toi ? Il demande, agressive.

Il me répugne.

- Je m'en vais, désolé boss.

L'homme me regarde une dernière fois avant de me laisser, seule avec lui. Je me recule le plus possible de lui, je suis terrorisée alors qu'il n'a encore rien fait.

- Camila.

Il se dirige vers une bouteille que je devine être un alcool fort vu la couleur ambrée. Shawn saoul a toujours fini par me tabasser, la peur commence à me comprimer de nouveau les poumons. Mais j'essaie de rester digne et je le regarde.

Regard. (Camren)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant