13. C A M I L A

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Je continuais de m'enfoncer dans cette forêt dense. Le soleil déclinait et le froid commençait déjà à dévorer mes membres. Heureusement, parce que je ne suis pas une idiote finie comme certains pourrait le croire, j'avais préparé un sac au cas où. J'aurais pu fuir pendant le sommeil de Lauren, mais la peur qu'elle ne se réveille pas était passée au dessus, être éprise de cette femme est un véritable calvaire, je prie toujours pour que cette attirance totalement idiote disparaisse de mon esprit et de ma peau. Je sors un manteau et des gants du sac. Je l'enfile. Quel bonheur mon dieu, je me fiche la capuche sur la tête et glisse les gants sur mes doigts. Quand je remets le sac sur mon dos, il est déjà plus léger. Je continue de marcher, j'ignore si je tourne en rond, j'ai pas de but précis, juste m'éloigner le plus loin possible de Lauren et de son chalet. 

Il fait nuit, la neige a commencé à tomber il y a à peu près trente minutes je pense et ça devient de plus en plus dur à marcher, d'abord contente d'en voir, je l'insulte à chaque fois que je fais un pas. En à peine deux quarts d'heure, l'herbe a été recouvert par ce drap blanc, empêchant ma progression. Même le manteau en fourrure de je ne sais quoi vu qu'il ne m'appartient absolument pas, peine à me garder au chaud. Je ne vois quasiment plus où je mets les pieds et je dois faire attention, je ne sais rien de cette forêt, à part que les animaux si promenant ne sont pas commodes. Je me stoppe pour rien au monde, déjà parce que si je m'arrête le froid va prendre progression de mon corps et le congeler, je ne souhaite vraiment pas mourir d'hypothermie et deux parce que je refuse de rester une minute de plus près de ce chalet et de cette femme aux yeux d'émeraude. Je fais passer mon sac devant et pioche des gâteaux à l'avant, du chocolat ? J'adore le chocolat ! Génial. Je déchire le papier et attrape un des biscuits, en mordant dedans, je réalise à quel point mes soirées fondue au chocolat/ film Disney avec Ally me manque, vivement que je sorte d'ici pour la retrouver. 

Je continue de marcher, mais des bruits me font sursauter, je regarde autour de moi mais je ne vois rien, seule la lune m'éclaire et avec cette tempête je vois à, à peine deux mètres devant moi. Le bruit se répète, plus proche de moi cette fois.

  - Vous approchez pas de moi ! Je hurle d'un coup, en espérant faire fuir la chose qui me tourne autour. 

La tempête de neige m'empêche de voir, mais j'aperçois tout de même du mouvement près de moi.

  - Camila ! Hurle une voix.

J'écarquille les yeux, Lauren. Que fait-elle là ? Elle vient vraiment me chercher parce que je suis son otage et que sans moi son plan ne marche pas ou c'est parce qu'elle tient à moi. J'espérais la deux mais je ne suis pas idiote, je recule doucement, tentant de ne plus faire de bruit.

  - Camila putain ! Ça fait deux heures que je te cherche ! Avec cette tempête tu peux pas voir où tu mets les pieds ! Tu pourrais tomber sur un piège à loup ! Continue de crier Lauren.

Sa voix semble s'éloigner signe que je m'écarte d'elle pourtant quand j'ai entendu les derniers mots de la brune, j'ai arrêté net ma marche à reculons. Je déglutis et si elle ne disait pas ça pour me ramener au chalet mais que c'était vrai. 

  - S'il te plaît Camila ! Reviens par là et rentrons au chalet ensemble. Elle semble me supplier mais je ne faiblis pas et reste sur mes positions.

  - Je ne veux pas mourir pourfendu par une balle Lauren ! 

On hurle sans se voir, je crache le fond de ma pensée. 

  - Je ne veux plus voir une meurtrière ! Je dis toujours en hurlant en continuant de m'éloigner. 

Je vois sa silhouette avant d'entendre un craquement sous mes pieds et de passer sous la glace. je n'ai pas remarqué que je m'étais aventuré sur un lac gelé et visiblement, il n'a pas supporté que je m'agite sur lui. J'essaie de remonter à la surface mais mes vêtements et mon sac me tirent vers le bas. Je continue de persister, voyant que je ne parviendrais pas à le balancer sur la terre ferme, je lâche le sac qui coule sous moi. Mon cœur s'emballe, l'eau m'alourdit tellement que je n'arrive pas à lever le bras, je n'ai plus d'air, j'ouvre la bouche pour en récupérer mais mes poumons se remplissent d'eau glacée. C'est vraiment comme ça que je vais mourir alors ? Tirer vers les fonds marins ? Mes yeux se ferment doucement alors que je sens l'eau froide pénétrer de toute part dans mes vêtements, mes doigts et mes orteils à l'intérieur de mes chaussures se glacent. Mon visage commence à être submergé, je n'arrive pas à remonter. Mais soudain, des mains agrippent mes aisselles et me tire de toutes ses forces. Lauren ? Je suis tellement faible que je peine à garder les yeux ouverts. Lauren tire encore et encore pour m'éjecter du trou.

Regard. (Camren)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant