Au Bout Du Monde [ TERMINÉ ]

6

On peut être maître de ce que l'on pense, jamais de ce que l'on ressent

-Bonjour monsieur Sarros, murmurais-je.

Bien joué Ivana tu t'es encore mise dans de beaux draps.

-Bonjour mademoiselle, répondit-il un sourire en coin.

Je sens que je vais le regretter.

-Bon je vais vous laisser, lança Marc.

Je le suppliais du regard mais rien n'y fait, il se foutait même de moi.
Traître.

-A plus petit frère.
Donc Alexeï et bel et bien le frère de Marc.
Et ce dernier n'avait pas l'air de vouloir m'aider à sortir du pétrin dans lequel je m'étais mise.
Tant pis.

Julia choisit ce moment pour arriver.
Ivana on a besoin d'aide à la réception, vas-y tout de suite s'il te plaît.

Sauver par le gong comme on dit.
Je soupirais de soulagement et commençais à partir quand Alexeï attrapa mon bras.

-J'en ai pas fini avec toi, chuchota-t-il, avec un sourire en coin.

Je me dépêchai de rejoindre mon poste, espérant qu'il me laisserait tranquille.

Quelle fille naïve j'étais.

Le téléphone sonna.
Chambre 15.
Je décrochais.
-Oui?
-Apporter moi un café noir avec deux sucres mademoiselle Da Silva.

Et merde.

Je me rendis en cuisine, priant tous les dieux de me venir en aide.
Et quand je vis Lylou une idée géniale germa dans mon esprit.

-Lylou?
-Oui?
-Il faut apporter ce café chambre 15 s'il te plaît.
-Tu ne peux pas le faire toi?
-Je t'expliquerai?

Elle rit mais pour mon plus grand bonheur ne fit pas de commentaire.
Pour le moment.

Je croyais être sorti de l'auberge, mais il faut croire qu'Alexeï ne voyait pas les choses de cette façon parce que deux minutes plus tard, Lylou était en train de redescendre, le café toujours dans sa main.

-Désolé mais il veut que tu y ailles toi.

Je soufflais. J'aurai essayé au moins.

Il allait me virer c'était sûre.

Je toquais à sa porte.
-Entrez.

J'avais l'impression de me jeter dans la gueule du loup.

Il était assis sur son lit, son sourire en coin qui n'avait toujours pas disparu de ses lèvres.
-Voilà votre café, murmurais-je.
-Vous pouvez le poser sur la table.

Après l'avoir posé, je reculais doucement vers la porte, espérant qu'il me laisse partir.

Beaucoup trop naïve.

-Restez, je n'ai pas fini.
-Vous désirez autre chose? Demandais-je les joues rouges de honte.
-Des excuses ne seraient pas de trop.
-Un s'il vous plaît non plus ne serait pas de trop.

Avant que je ne comprenne quelque chose cette phrase était sortie de de ma bouche.

Double merde.

Il haussa un sourcil.
-Enfin je veux dire... essayais-je de me rattraper.
Il se moquait bien de moi en plus ce con.
-Ça vous fait rire?

Il fronça les sourcils.

Bordel il faut vraiment que j'apprenne à me taire.

-Et un revoi immédiat vous ferait rire mademoiselle Da Silva?

Je déglutis
Je ne pouvais pas perdre mon job pour ça.
Ma fierté et mon égo vont devoir faire profil bas.
-Je vous présente mes excuses.

Il me fixa pendant quelques minutes et ajouta
-Vous pouvez disposer.