Au Bout Du Monde [ TERMINÉ ]

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On voyage pour changer, non pas de lieu mais d'idées

Nicolas Jubin.
Ce nom tournait en boucle dans ma tête. Je ne savais pas du tout qui c'était et Ivana m'avait affirmé qu'elle non plus. La police continuait ses recherches mais il était introuvable. Il semblait s'être volatilisé.

Pourtant il fallait le retrouver pour comprendre ses motivations. En attendant, Ivana logeait dans mon hôtel.
Les venues dans mon étage étaient contrôlées, de sorte à ce que ce qu'il s'est passé ne se reproduise plus. J'avais même -discrètement- engagé un garde du corps.

En jetant un coup d'œil à Ivana, je vis qu'elle était en train de lire.
Du Michel Houellebecq.
Pas du tout ce que j'aime, en somme.

J'ai toujours trouvé ses livres compliqués et un peu trop axés sur la politique.
Chacun ses goûts.

Je profitais de cet instant pour me replonger dans mon travail. Je vérifiais les comptes. J'hésitais à installer un nouvel hôtel à Cadiz.
Située en Espagne, c'est une jolie ville qui m'avait beaucoup plu la fois où j'y étais allé.

Mais il y a avait déjà beaucoup d'hôtel là-bas.

Concentré, je ne remarquais pas Ivana s'approcher de moi.
-Tu fais quoi?
Elle déposa un bisou sur ma joue avant de regarder mon ordinateur.
-Oh tu veux ouvrir un nouvel hôtel?
-Oui, mais je ne suis pas sûr du lieu.
-Pourquoi tu n'irais pas sur place?
-Hors de question que je te laisse seule ici avec le bébé et ce fou en liberté!
-Alors pourquoi on ne partirait pas les deux? On a besoin de vacances, et en plus tu pourras avancer dans ton travail.

Je réfléchis.
Son idée me plaisait de plus en plus. Pourquoi pas? Il faudra quand même que j'en touche deux mots à mon médecin. Elle pouvait voyager enceinte?
Je n'osais pas lui poser la question. Elle se moquait gentillement de moi à chaque fois, en disant que j'étais un vrai papa poule alors que l'enfant n'était même pas encore né.

C'était vrai. Je m'inquiétais à chaque froncement de sourcil qu'elle fesait.
Je ris.

-Je vais prévenir mon jet, murmurais-je en embrassant son front.

PDV IVANA

Quand Alexeï disait quelque chose, ça ne traînait pas. Le jour qui suivit notre discussion, j'étais dans son jet, en train de partir pour l'Espagne.
Il se faisait du souci pour le bébé, mais ce n'était pas nécessaire.
Je pouvais prendre l'avion sans problème.

Mon père avait tenu à m'accompagner jusqu'à l'aéroport, et en avait profité pour menacer Alexeï. Il lui avait dit de prendre soin de moi et ils avaient discuté ensemble pendant 10 bonnes minutes. Quand j'ai demandé à Alexeï de quoi ils avaient parlé, il s'est contenté de me dire que c'était une discussion entre hommes, accompagné d'un petit clin d'œil.

J'avais donc décidé de bouder dans mon coin.

J'étais actuellement dans la chambre. Elle était petite mais vraiment jolie.

La porte s'ouvrit. Je n'avais pas besoin de me retourner pour savoir qui c'était.
Alexeï.

Décidée à continuer de faire la gueule, je remontais la couette sur moi. Il la retira doucement et commença à m'embrasser dans le cou.

Merde le salaud, il sait que c'est mon point faible.

J'allais une fois de plus lui céder...