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Je serai celui qui fait une blague avant de mourir, celui qui part dans un fou rire

98 km/h. J'accélère encore.
Il y a cinq minutes, l'hôpital a appelé en me demandant de venir au plus vite. J'avais peur, parce que je savais exactement pourquoi il m'avait appelé.
Ma mère.

Ces derniers temps, son état se dégradait. Je le savais, mais aucun traitement n'était efficace.
Pourtant, j'avais pensé que ça pourrait être différent. Ma mère s'est battue contre sa maladie. Tout les jours, quand j'étais là, elle collait un sourire sur son visage et riait avec moi.
Elle était de plus en plus fatiguée. J'étais passé la voire plusieurs fois cette semaine et là, je devais y aller ce soir.

Une fois arrivée, je me garai en vitesse et demanda dans quelle pièce était ma mère à la réceptionniste.
-Salle 205.
Je la remercia en vitesse et monta les escaliers.
Pas le temps d'attendre l'ascenseur.

Une fois en haut, je demanda à un medecin s'il avait des nouvelles.
Je le connaissais bien, ma mère était sa patiente depuis longtemps. C'était vraiment une personne gentille qui voulait aider les gens autant qu'il le pouvait.
Il jeta un coup d'œil à son dossier et releva sa tête. L'attente était insupportable.
Au bout de quelques secondes qui m'ont parut durées des heures il me dit,
-Toutes mes condoléances.

Il me fit un sourire triste et entra dans une autre chambre.

Je pleurais.
Pas ma mère, ce n'était pas possible. Mon père sortit de sa chambre et me prit dans ses bras.

Sa présence me rassurait.
J'entrai dans la chambre de ma mère. Un drap blanc recouvrait son corps. Sa main était gelée.

Je ne sais plus combien de temps je suis restée là, mais une infirmière est venue me dire que je devais partir, et qu'un médecin m'attendait.

Je me dirigeais vers lui et il me remit une lettre.
-Votre mère m'a demandé de vous la remettre.
Il me fit un sourire compatissant et s'en alla.
Je le remerciai.
Quand je sortis de l'hôpital, Alexeï m'attendait. Je ne sais pas qui l'a appelé mais j'avais besoin de lui pour surmonter ce moment. Il me prit dans ses bras, caressa mes cheveux et me chuchota des mots doux.

Il me ramena à la maison, me fit couler un bain et prépara à manger.
Je le remerciais.

Je passai voir notre fils et j'allai me coucher. Je n'avais pas la force de lire la lettre aujourd'hui.

La plaie était trop présente.
Une fois que j'aurai fait mon deuil, je la lirai.

Il fallait que je demande à ce que ma mère soit enterrée en Suisse. C'était son souhait. Elle avait toujours aimé ce pays.

Elle en était tombée amoureuse quand elle était jeune. Elle y était allée six mois pour apprendre l'allemand, et elle avait rencontré mon père.

Ils s'étaient installé ensemble, et mon père a été muté à Paris pour le travail.
Ils avaient donc dû déménager.

Ma mère avait été triste, mais elle l'avait suivi. Elle ne voulait pas le quitter. Elle avait retrouvé un boulot à Paris, en tant que pharmacienne, et l'a arrêté quand elle est tombé enceinte de moi.














Au Bout Du Monde [ TERMINÉ ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant