CHAPITRE UN - PREMIER JOUR

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   Je me réveille en sursaut, je mets un instant à comprendre que je suis dans mon lit et que ce bruit strident n'est autre que mon fichu réveil. Je touche mon front trempé de sueur, je viens de faire un de ces horribles cauchemars qui hantent mes nuits.

Je prends mon téléphone posé sur ma table de nuit et j'ouvre le message que vient de m'envoyer Nina.

« Alors Poulette prête à affronter la rentrée ? »

Je souris avant de lui répondre, puis je le pose sur ma table de chevet et je vais à la douche.

Comme toutes les années je suis légèrement excitée à l'idée d'avoir une nouvelle classe, un nouvel emploi du temps, et de nouveaux professeurs. Je m'habille avant de brosser mes cheveux et d'en faire un vague chignon. J'ai les cheveux un peu trop longs à mon goût et je déteste qu'ils me gênent, alors je les attache constamment. Je devrais me les couper mais je n'y arrive pas.

Je descends pour aller dans la cuisine où je trouve ma mère entrain de boire sa tasse de café comme à son habitude.

– Alors tu es prête pour cette nouvelle année ma puce ? Me demande-t-elle. La première c'est une grosse année.

– Je sais maman, je crois que tu me l'as répété au moins six fois par jour toutes les vacances, c'est bien encré dans ma tête, je vais bien bosser. Promis-je en riant.

– De toute façon je te fais confiance je sais que je n'aurais pas de problème de ton côté. Soupire-t-elle.

   Je ne dis rien, parce qu'il n'y a rien à dire. Nous savons très bien que ce n'est pas parce que cette année mon frère va rentrer en première lui aussi qu'il va changer de comportement.

– Et sinon tu n'es pas trop stressée ? Me demande-t-elle pour changer de conversation.

– Tant que je suis avec Nina tout m'ira.

   Elle sourit pendant que je me fais une tartine de pain grillée avec du Nutella.

– Ce soir je risque de rentrer tard j'ai une réunion, tu prends bien ta clé que vous ne restiez pas coincés dehors jusqu'à la tombée de la nuit.

– Maman, c'était il y a des années, et c'est arrivée une seule fois. J'ai seize ans maintenant je suis une presque-adulte très responsable. Dis-je en croquant dans ma tartine.

– Une presque-adulte responsable qui se met toujours de la pâte à tartiner partout quand elle mange. Se moque-t-elle en me tendant du Sopalin.

   Je le prends honteuse de ma bêtise et nettoie le contour de ma bouche, ça me fait plaisir de voir ma mère rire de bon cœur pour une bêtise pareille, ça veut sûrement dire qu'elle commence à aller mieux.

– Bon j'y vais, je te raconterais ma journée ce soir. Bisous. Lui dis-je en l'embrassant sur ma joue.

– Il est où ton frère ? Me retient-elle.

– Je sais pas, dans sa chambre je suppose.

– Tu peux aller le chercher sinon il va arriver en retard le premier jour.

   Je soupire avant de monter les escaliers pour arriver devant la chambre de Maxence. Je tambourine jusqu'à ce qu'il m'ouvre. En caleçon.

– Tu fous quoi ? Beugle-t-il en se frottant les yeux.

   Je rêve, il dormait ! Je prends une grande inspiration pour ne pas lui crier d'aller se faire voir et je prends mon sourire le plus faux et ma voix la plus hypocrite possible.

– Maman m'a demandé de te dire que c'est l'heure de partir, si tu veux pas arriver en retard.

   Il ne prend pas la peine de me remercier qu'il me claque la porte au nez.

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