CHAPITRE VINGT-DEUX - CHUTE

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   Assise sur mon lit, j'ai sortie tous les albums photos du grenier et je contemple les photos où trois petites bouilles sourient. J'ai du mal à me dire qu'il y a vraiment existé une période où j'étais aussi heureuse.

Il y a cinq jours précisément c'était mon anniversaire. Ça fait aussi cinq jours que ma meilleure amie me parle plus. Elle a changé de place à tous les cours où on était à côté et passe son heure du déjeuner avec Tina. Nina m'évite et moi je fuis Nolan. Parce qu'on a rompu.

Samedi soir, il a voulu me quitter parce qu'il m'en voulait de pas lui parler, je sais pas vraiment pourquoi je lui ai parlé de mon frère, pas de Maxence, de mon autre frère.

Une phrase a suffit pour qu'il revienne sur ses pas, c'était pas mon but. Je ne l'ai pas dis dans l'intention de le retenir, je l'ai dis parce que c'est ce qui me taraude depuis deux ans bientôt.

Puis j'ai fondu en larmes, parce que ça devait sortir. Nolan a tenté de me prendre dans ses bras mais je l'ai repoussé, lui demandant de me laisser seule.

Il a exaucé mon souhait et à fermer la porte derrière lui, peut-être qu'il est allé retrouvé Tina en bas parce qu'elle elle est moins dérangée que moi et plus bavarde. Mais sur le moment je m'en fichais, et je suis restée pelotée dans mon lit toute la nuit, même quand tout le monde s'est mis à chanter « Joyeux anniversaire ! » je ne suis pas descendue pour voir le gâteau, Maxence s'est chargé du travail tout seul puisqu'à la fin de la chanson tout le monde a applaudi, sans doute qu'il avait soufflé les bougies. Je ne dormais toujours pas quand la musique a finit par s'éteindre et que l'aube a pointé. Je n'ai pas bougé de mon lit quand ma mère est revenue pour voir sa maison dévastée par les gobelets rouges gisant aux quatre coins de la maison. Je suis restée dans mon lit, immobile, jusqu'au Lundi matin où forcée par ma mère j'ai dû aller au lycée.

Mon alarme sonne me rappelant qu'il est l'heure de partir, on est Mercredi après-midi et je suis censée ne pas avoir cours mais je dois faire l'heure de colle que Maxence m'a fait prendre avec l'histoire des préservatifs.

Je referme l'album photo dans un grand « clac » et je descends de mon lit, prends mon sac de cours ainsi que mon manteau. Je referme avec précaution la porte d'entrée à clé, car j'étais seule à la maison, ma mère travaille et Maxence est je ne sais où.

J'enfile mes écouteurs et je me mets à marcher, parce que bien évidemment il n'y a pas de bus à cette heure là. Je marche depuis une vingtaine de minutes quand je croise Nolan, j'ai passée les derniers jours à l'éviter et j'ai esquivé tous ses appels.

– Salut, fait-il en s'arrêtant.

– Salut...

   Il y a un silence gênant où aucun de nous deux ne sait quoi dire.

– Faudrait qu'on parle.

– Euh... ouais. Mais pas maintenant je suis pressée, faut que j'aille au lycée faire mon heure de colle.

– OK, j'ai qu'à t'accompagner jusqu'au lycée comme ça on peut parler, là j'allais aller chez toi de toute manière.

   Je me mords la lèvre me sentant coincée, je cherche à toute vitesse une excuse mais je n'en trouve pas, alors je me contente de me remettre à marcher et il me suit.

– C'était une impression où tu me fuyais hier ? Et tous les autres jours d'ailleurs.

   Je soupire.

– J'avais pas vraiment envie de te parler. Avouais-je.

– Et c'est toujours le cas ?

– Oui.

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