A La Haine

CHAPITRE DIX-SEPT - BROWNIE, DISNEY ET PANDA

   Nina a quitté Nino. Lundi matin quand je la vois elle a encore les yeux gonflés.

– Comment ça s'est passé ?

   Elle hausse les épaules.

– Je crois il s'en fichait un peu. Il m'a demandé pourquoi, j'ai répondu à cause de la différence d'âge et il a pas cherché à aller plus loin.

   Je vois qu'elle est déçue par son comportement, alors je la prends dans mes bras.

– Je suis désolée.

– T'as pas à l'être, j'aurais dû le faire bien plus tôt. C'est un mal pour un bien.

   La sonnerie annonçant le début des cours sonne et on va dans notre salle.

   A midi, Nina appelle sa mère et prétexte avoir mal au ventre pour rentrer chez elle. Je lui en veux pas de me laisser toute seule, je vois bien à quel point elle n'est pas dans son assiette.

Le problème quand on a qu'une seule et unique amie c'est qu'on se retrouve sans personne quand elle n'est pas là. Ce qui est mon cas, je m'apprête à manger toute seule mais Nolan m'invite, une fois encore, à venir manger avec ses amis. J'accepte n'ayant pas vraiment d'autre alternative, puis passer du temps avec lui me dérange pas trop à vrai dire. Tu m'étonnes !

Anastasia ne fait aucun commentaire cette fois, quand je m'installe à leur table.

– T'as pas oublié que ce soir on se voit ? Me rappelle Nolan.

– J'espère que t'as rangé ta maison tout le week-end spécialement pour ma venue. Plaisantais-je.

– La chambre suffit, non ? Ricane Corentin.

   Nolan lui décoche un coup dans les côtes qui le fait vite redescendre et me lance un regard d'excuse. Super, déjà que je suis stressée à l'idée d'aller chez lui alors si on ajoute les sous-entendus pervers de ses potes c'est encore mieux.

Maxence releve la tête de son assiette et regarde Nolan avec curiosité. Depuis Samedi on ne s'est pas reparlé, mais il y a une sorte de trêve entre nous, il ne m'a pas refait un seul coup bas depuis. Mais je reste quand même sur mes gardes.

– Tu fais un peu flipper avec ton regard, admet Julian, on dirait tu veux étriper Nolan. Il touchera pas à ta frangine si c'est ce qui t'inquiètes. Pas vrai mon pote ?

   Nolan affirme les propos de son ami d'un hochement de tête.

– Je suis là, fis-je en toussotant pour rappeler ma présence, donc si vous pourriez vous adresser directement à moins ce serait mieux.

   Caleb sourit avant d'acquiescer pour confirmer mes propos.

– Mel a raison, elle est là autant en profiter pour lui demander directement. Alors tu comptes coucher avec Nolan ce soir ?

   Je manque de m'étouffer et Nolan devient aussi rouge qu'un coquelicot, tandis que la table rit de l'audace de Caleb. Je m'attendais pas vraiment à ce qu'il me demande ça et j'essaie tant bien que mal de contrer.

– Pourquoi t'as besoin de savoir ça ? T'es tellement peu épanouie dans ta vie sexuelle que tu te sens obligé de savoir si celle de tes potes est mieux ?

   Un instant toute la table semble déroutée de ma réponse, c'est sûre on ne s'attend pas à ce que je contre attaque, puis Caleb finit par me tendre son poing pour que je tchèque dedans avant de dire « Bien joué ! ».

Après ça une conversation normale reprend, quand je dis normal pas vraiment puisque Corentin et André compare les fesses de la prof de sport à ceux de Juliette, une fille de notre classe, mais une conversation où je ne suis pas au centre du moins.