CHAPITRE SEPT - ORANGE JUICE

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– J'ai essayé de t'appeler une dizaine de fois, en vains ! Se plaint mon père.

– Désolée, je viens de finir les cours.
– C'est pas grave, c'est juste que j'aimerais que l'on reprenne notre discussion. Je n'aime pas finir une conversation sur un malentendu.

– Moi non plus.

– Tu m'en veux, me demande-t-il soudainement, d'être parti ?

– Bien sûre que je t'en veux, m'exclamais-je outragée. T'es parti du jour au lendemain sans qu'on s'y attende.

– C'est pas comme si j'étais utile, vous étiez partis dans le Sud avec votre mère et moi j'étais seul dans une maison vide hanté par les souvenirs.

– Oui, mais t'étais pas aussi loin que maintenant.

– Je sais. Mais j'avais besoin de ça. On a vécu quelque chose de pas facile, tu le sais. Vous êtes partis refaire votre vie ailleurs, alors je me suis dis que moi aussi ça me ferait du bien. Et je vais mieux.

– Je t'en veux pas pour ça, je sais que c'était la bonne solution mais t'étais pas obligé d'aller aussi loin.

– Mel, écoute moi je sais que c'est dure pour toi mais pour moi aussi. Crois moi si j'aurai pu, je serais à vos côtés.

   Je hoche la tête, digérant ses paroles.

– C'est juste que tu me manques.

– Toi aussi, ma puce. Tu as réfléchie à ce que je t'ai proposé ?

– Pas vraiment. Avouais-je.

– Tu devrais.

– Je me suis reconstruis une vie ici, et puis j'ai pas envie de laisser Maman toute seule.
– Je comprends, mais pour une fois ne pense pas aux autres mais à toi, à ce qui te ferait plaisir. Prends ton temps. Et parles en à ton frère.

Je hoche une nouvelle fois la tête. Nous continuons de parler encore un moment avant que je raccroche pour me mettre à mes devoirs.

La porte d'entrée claque, c'est Maxence qui rentre. Il traîne toujours en ville après les cours.

Il ouvre le frigo et boit directement dans la bouteille de jus d'orange.
– Maxence, c'est dégueulasse ! J'en bois aussi j'ai pas envie d'attraper tous tes microbes pourris.

   Un sourire démoniaque s'inscrit sur son visage.
  – Pas mon problème. Fait-il en buvant de nouveau.

– Oh moi je dis ça pour toi, parce que je viens juste d'en boire y a même pas cinq minutes. Mentis-je. Donc là c'est comme si t'étais entrain de m'embrasser. Il doit rester de ma salive sur le goulot.

   Il recrache tout d'un coup, bien sûre la moitié arrive sur moi sinon ce serait pas drôle.

– Bordel de merde. Jure-t-il en se précipitant vers l'évier pour se rincer la bouche.

   J'ai du orange visqueux sur tout mon corps, j'ai envie de hurler. Je viens juste de me laver et me mettre en pyjama. 

Je laisse Maxence se désinfecter la bouche en lui conseillant de prendre de l'eau de javel pour une décontamination plus efficace, et je vais dans la salle de bain pour me laver, une deuxième fois. Le pire c'est que je déteste aller sous la douche, non je ne suis pas un porc j'ai une bonne hygiène de vie mais j'aime pas l'eau.

Puis je vais dans ma chambre et mets en route me série du moment à savoir ''On my block'', j'adore cette série et pourtant j'ai l'impression que personne n'en parle. Tout le monde est obsédé par ''13 Reasons Why'', ''Riverdale'' ou ''Game of throne'' surtout depuis que la série est finie, j'ose pas avouer que je n'ai regarder aucun épisode. Mais les histoires où il y a des morts à chaque épisode c'est très peu pour moi.

   Quand je redescends au salon ma mère vient de rentrer du travail, je vais l'embrasser.

– Comment a été ta journée ? Me demande-t-elle.

– Comme une journée du Lundi. Fatigante. Et toi ?

– Exténuante aussi. Je vais me laver rapidement, on mange puis zou au lit ! 

   J'acquiesce et mets la table, en attendant que l'eau des pâtes boue. Soudain on dirait qu'un troupeau de buffles dévalent les escaliers, mais non c'est juste Maxence. 

Il commence à se préparer un bol de céréales.

– On va manger.

– Sans moi.

– Papa t'a appelé ? Ne pus-je me retenir de demander, j'ai besoin de savoir ce qu'il en pense de la proposition de Papa.
– Sérieusement tu crois vraiment qu'il m'appelle ? Il en a plus rien à foutre de moi.

   Il emporte son bol de céréale et remonte me laissant perplexe.

Quand ma mère descend les pâtes sont cuites.

– Il est où Maxence ?

– Il veut pas manger avec nous. Dis-je en haussant les épaules.

   Perso ça m'arrange, j'ai pas envie de devoir le supporter. Elle soupire, avant de se lever pour chercher du sel.

– Pourquoi le sol est collant ?

– Ton fils qui a encore fait des siennes. Souriais-je en me remémorant la scène, je l'aurai plus appréciée si je ne m'étais pas tout reçu dessus.

Chapitre court et pas très intéressant je vous l'accorde mais il est important pour faire une transition dans l'histoire. La suite arrive Lundi, en attendant j'espère que vous avez quand même aimez ce chapitre.

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