A La Haine

CHAPITRE DIX - HUMILIATION

– Y a un piège ? Demande ma meilleure amie avec méfiance.
– Mais non ! Riais-je. Pourquoi t'es si surprise, tu veux pas que je vienne ?

– Si, bien évidemment que j'ai envie que tu viennes, mais je comprends pas d'habitude je dois démarcher pendant trois heures pour que tu acceptes de m'accompagner à une fête. Attends, elle a été annulée et à la place il y a une expo d'histoire ?

   Je lève les yeux au ciel devant les bêtises de ma meilleure amie. Je regarde la robe que je tiens dans mes mains et la lui montre.
– Tu crois que ça m'irait bien ?

– C'est totalement ton style. Tu vas où pour trouver tous ces fringues vintages ?

– Friperies. Dis-je en enlevant mon tee-shirt pour me changer.

   Je regarde dans le miroir la petite robe marron en velours que je porte.

– J'adore ! S'extasie Nina me voyant hésitante. Et tous ces boutons ! Ça fait salopette robe, je suis sûre que ça va revenir à la mode bientôt.

   Je souris, amusée par ses propos. Je n'en crois pas un mot car ce que les gens aiment aujourd'hui c'est le neuf, le nouveau pas des robes que leur grand-mère aurait pu porter !

Je regarde ma meilleure amie et sans surprise elle est rayonnante, elle sait se mettre en valeur, et ses cheveux blonds l'illuminent.

Sa Maman nous emmène en voiture chez Louis, un première S qui nous a invité à sa fête, enfin il a invité toutes les premières, pour fêter le début des vacances de Noël. Sa mère nous laisse sortir après lui avoir fait promettre que nous l'appelons au moindre soucis.
– Elle est trop gentille ta Maman. Fis-je remarquer alors que la voiture s'éloigne.

– Tu dirais pas ça à la longue. Bon on entre ?

   Je hoche la tête avant que nous entrions dans la maison de Louis où il y a déjà pas mal de monde.

– Je vais chercher à boire, tu veux quoi ? Me crie Nina par dessus la musique.

   Je fais signe que je n'ai besoin de rien et continue à avancer.

   Je reviens, au bout de quinze minutes, bredouille auprès de Nina.
– T'étais passé où ?

– Je cherchais Nolan. Avouais-je. Tu l'aurais pas vu par hasard ?

– Hiiii ! S'écrie ma meilleure amie. J'y crois pas, t'es venue pour un garçon ! C'est pour ça que tu voulais tant venir !

   Je ne la contredis pas mais ne lui donne pas raison non plus. Après elle me demandera ce que je fais de mes beaux discours sur pourquoi les gens veulent autant trouver l'amour, que je lui sors à chaque fois qu'elle flashé sur quelqu'un.

– Tu l'as vu ou pas ?

– Non, mais à mon avis il va arriver plus tard. Ils arrivent toujours en groupe deux ou trois heures après que la fête ait commencé.

   Je soupire, ça veut dire que je vais devoir rester beaucoup plus longtemps que je le pensais. Depuis l'incident du bus, Nolan et moi nous sommes pas reparlé, et j'espérais pouvoir m'excuser auprès de lui ce soir.

Je me sers un verre d'Ice Tea, et regarde les gens se déhancher sur la piste de danse aménagée. Nina à plusieurs reprise m'incite à venir danser avec elle mais je suis beaucoup trop stressée pour ça. Je guette la porte d'entrée à chaque fois qu'elle s'ouvre.

Je finis par trouver un fauteuil dans un coin de la pièce et m'y assoit. Avec l'excitation j'avais oublié pourquoi je déteste tant les fêtes, ce bruit, cette musique, ces odeurs de transpiration, fumée et alcool sont un très mauvais mélange et puis ces gens qui se mangent littéralement la bouche l'un de l'autre c'est à gerber. Plus l'heure passe et plus je me trouve pathétique, je deviens comme ces filles gneu-gneu qui ne vivent que dans l'attente que le garçon qui leur plaît lui accorde ne serait-ce qu'une minute d'attention. Je ne veux pas être l'une de ces filles. En plus il me plaît pas, je l'aime bien en ami c'est tout. Alors même si la musique qu'ils mettent est nulle je rejoins Nina sur la piste de danse.