A La Haine

CHAPITRE TRENTE - CE N'EST QU'UN AU REVOIR

– Mel ?

– Hummm ? Fis-je concentré à fixer le cadenas sur ma valise.

– Et si tu m'oublie ?

– Impossible. Affirmais-je en me tournant vers mon petit-ami.

– Ah oui et pourquoi ?

   Je délaisse ma valise pour m'asseoir sur ses genoux en passant mes bras autour de son cou.

– T'es bien trop énervant pour que je ne pense pas à toi.
– Euh, c'est censé me rassurer ?

   Je ris devant sa mine déconfite.

– A toi de voir. Dis-je en l'embrassant.

   Il sourit à son tour et resserre son étreinte autour de mes hanches afin d'approfondir notre baiser. Et dire que je vais pas le voir pendant deux mois.

– Calmez vos ardeurs j'entre.

   On se détache à contre cœur pour faire face à Maxence, pas le moindre du monde gêné de nous avoir interrompu.

– Tu veux quoi ? Soupirais-je.

– Voir s'il te restait de la place dans ta valise pour que je mette ça, la mienne va exploser si je mets un truc de plus.

Je soupire et je prends la tondeuse qu'il me tend, je suis obligée de rouvrir ma valise pour lui.

– T'espère que l'Australie va te faire pousser la barbe ? Me moquais-je à moitié alors qu'il me lance un regard noir.

   Pendant que je referme une énième fois ma valise, Maxence s'installe tranquillement sur mon lit à côté de Nolan.

– Alors pas trop triste de pas me voir pendant deux mois ?

– Plutôt heureux oui ! S'exclama Nolan. Pas voir ta tête de con pendant des semaines ça c'est ce que j'appelle de vraies vacances.

– Ouais, enfin on verra qui c'est qui m'appellera en pleurs parce que sa chérie lui manque trop.

   Nolan lui donne un coup dans les côtes pour le faire taire, et je souris devant cette scène. Maxence et moi allons nous envoler dans quelques heures pour deux mois loin de notre pays natal. Ma mère voit ça comme un moyen d'améliorer notre anglais, mon père espère que ça pourra ressouder des liens entre nous et Maxence, lui, a hâte de rencontrer des australiennes en maillot sur la plage. Enfin au vu de son accent pourri en anglais et de ses talents en drague médiocre il est pas près d'y arriver. Mais l'espoir fait vivre.

– On part dans une demi-heure ça vous laisse le temps d'une petite baise rapide ? Se moque Maxence en refermant la porte derrière lui hilare.

   Un silence s'installe et j'en profite pour me réinstaller sur ses genoux.

– Tu feras pas de bêtise hein ?

– Mais non, t'inquiètes pas. Puis y aura Maxence avec moi.

– C'est bien ce qui m'inquiète. Il serait capable de t'encourager à faire n'importe quoi ce con.

   Il n'a pas tord. Maxence est bien la personne la plus insensée de cette planète, mais je crois pas que confirmer ses paroles le rassurerait.

– Mais non, vu tout ce qu'il a fait pour qu'on se réconcilie je pense pas qu'il m'inciterait à tout foutre en l'air. Et puis, on pourra toujours faire des appels vidéo.

    Maxence a finit par me raconter que c'était lui qui avait insisté pour que Nolan reste dormir à la maison dans le but de nous rabibocher. « Vu comme tu faisais ta tête de mule à pas vouloir venir manger avec nous, j'ai cru que c'était tombé à l'eau. Mais quand je me suis réveillé et que je vous ai vu ensemble je me suis dit : Putain Maxence t'es trop fort. » Et il s'était jeté tout un tas de compliments qui n'est pas utile d'énoncer puisqu'ils ne sont pas réels. Notre relation évolue, on ne s'entend pas à merveille tout d'un coup, son comportement me gonfle toujours autant, mais j'ai finis par comprendre pourquoi il avait ses réactions. Ce qui me permet de le supporter un peu plus, et surtout nous ne nous crions plus dessus. Ce qui rend ma mère beaucoup plus heureuse.

Nous nous détachons l'un de l'autre lorsque ma mère nous appelle d'en bas pour nous signaler que c'est l'heure de partir.

Nolan prend ma valise et la descend tandis que je lance un dernier coup d'œil à ma chambre. Quand je reviendrais la poussière se sera accumulée sur les meubles, mon matelas n'aura plus mon empreinte enfoncée et mon bureau sera encombrée du bazar de la rentrée des classes annuelles. J'ai un léger pincement au cœur de me dire que quand je reviendrais je vivrais ma dernière année de lycée.

Mon portable vibre me signalant un message, je vois le nom de Nina y apparaître et je suis surprise de voir qu'elle me souhaite un bon voyage. Alors que je pensais que je ne pourrais jamais survivre au lycée sans elle nous avons fini par nous perdre de vue. Nous nous sommes pas disputées de nouveau nous avons simplement fini par perdre contact. Lorsque nous nous sommes vu au café pour discuter, nous avons mis les choses à plat. Je me suis excusée de pas avoir su être là quand elle avait besoin de moi et elle de ne pas m'avoir soutenue quand j'étais en guerre contre mon frère. Mais nous nous sommes rendues compte qu'on avait plus rien à se dire, c'est comme s'il y avait un mur entre nous deux. On a eu beau essayé de faire des efforts, impossible de retrouver notre complicité d'avant. Elle s'est fait de nouveaux amis, toujours en compagnie de Tina, et miracle, moi aussi j'ai finis par me trouver un petit groupe d'amis. Je ne sais pas si ce seront mes amis pour toute la vie mais je m'entends bien avec eux et ils me font beaucoup rire, c'est le principal.

*

* *

   J'embrasse une dernière fois ma mère et quand vient le tour de me séparer de bon de Nolan je sens les larmes me monter aux yeux, il le remarque immédiatement et prend mon visage entre ses mains pour me forcer à le regarder.

– Eh, tu vas voir deux mois c'est pas long. Tu vas même pas voir le temps passer. Ça va être géniale.

   Je hoche la tête essayant de me dire qu'il a raison, mais ça ne suffit pas à me consoler.

– Tu m'oublieras pas hein ? Je demande d'une petite voix.

– Ça risque pas. Allez sois pas triste, j'aime pas te voir comme ça.

   J'esquisse un sourire et il m'embrasse de partout sur le visage. Maxence finit par nous pousser pour qu'on se décale.

– Et dire que c'est te séparer de ton copain qui te rends le plus triste, je sens qu'il y a du favoritisme. Boude ma mère.

   Je souris et prends ma mère dans les bras, c'est la première fois qu'on va être séparé et j'avoue que j'appréhende un peu.

  Après des derniers au revoir et des câlins à tout le monde Maxence finit par me tirer par la main pour m'emmener dans la salle d'embarquement. Savoir qu'il est là avec moi me rassure.

Et toujours main dans la main nous décollons vers une nouvelle aventure.

F I N

Wouah ! Je pensais jamais en arriver là mais ça y est A la haine est terminé, je réalise pas du tout que je n'aurais plus jamais à écrire la vie de ces personnages. C'est assez bizarre parce que je sais qu'ils n'existent pas mais j'ai adoré écrire les disputes entre Mel et Maxence. Et vous qu'elle a été votre passage préféré ? Celui que vous avez le moins aimé ? Ce qui vous a fait le plus rire ?

NE supprimez pas l'histoire de votre bibliothèque car je pense écrire des séquences BONUS, ça vous plairait ?

En tout cas merci si vous avez lu jusqu'au bout et que 2020 vous réserve que des bonnes choses !