CHAPITRE HUIT - DÉCOUVERTE, FARINE ET FUMÉE

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On oublie tout, tous les barrages. Chantais-je à tue-tête en me shampouinant les cheveux.

   Je suis d'excellente humeur aujourd'hui, c'est mercredi après-midi, l'école est finie pour la journée et Nina va bientôt arriver. De plus la chanson de Gérard Blanc ne veut pas sortir de ma tête, mais la chanter me permet de penser à autre chose et donc de moins redouter que je sois couverte d'eau.

La sonnette vient m'interrompre alors que je commence le refrain. 

– C'est ouvert. Criais-je à l'attention de Nina.

   Elle ne semble pas m'entendre car elle continue de s'acharner à sonner.
Je rince rapidement mes cheveux avant de sortir de la douche. Je mets ma serviette autour de mon corps pour aller ouvrir à ma meilleure amie qui semble si obstinée. 

– Pourquoi t'es pas rentrée ? J'en avais pour deux minutes. Dis-je en lui ouvrant la porte, que je referme aussitôt avant de pousser un cri aigu de surprise.

   J'entends des petits ricanements derrière la porte et je ferme les yeux pour essayer de chasser ce qui vient de se passer avant de rouvrir la porte.
– C'est pourquoi ? Demandais-je timidement aux cinq garçons se tenant devant ma porte.

   Je me retourne et voit un Maxence débouler des escaliers, il était pas censé être à la maison.

– Merde. Murmure-t-il quand il me voit.

– Attendez, fait Corentin, vous couchez ensemble ?

– Non ! S'écrions Maxence et moi en même temps.
– Mais qu'est-ce qu'elle fout chez toi ? Et dans cette tenue, c'est bien le truc à faire après une séance de galipettes. Ricane André, un ami de Maxence. C'est pas toi qui disait, hier encore, que c'était une coincée cette meuf ?

– Mais pourquoi t'es là aussi ? Me reproche Maxence. Tu devais pas être chez ta pote Mila ?

– Son nom c'est Nina, on a changé de plan. Me justifiais-je en criant. Et depuis quand t'écoute ce qu'on dit à table ?

– Mais tu me feras chier jusqu'au bout. Et qu'est-ce qui te prends d'ouvrir dans cet accoutrement. T'es si désespérée que ça que t'es capable de te taper le facteur ?!

– Vous... vous connaissez ? Questionne Nolan.

   Je sens le rouge me monter aux joues, Maxence me met tellement hors de moi que je me rends pas compte qu'on se donne en spectacle.
Je décide de le laisser se débrouiller avec ses amis, et je remonte en tenant bien ma serviette, il manquerait plus qu'elle tombe !

Je ferme la porte de la salle de bain derrière moi, je prends une grande inspiration pour me donner de la contenance, je m'habille et démêle mes cheveux. 

Je branche le sèche-cheveux, me penche en avant et allume le séchoir. De la poussière blanche jaillit me faisant éternuer avant de se coller dans mes cheveux formant une pâte ressemblant fortement à du plâtre. 

Pendant que j'essaie de démêler mes cheveux, je comprends que ce n'est pas du plâtre que j'ai mais de la farine, qui au contact de l'eau donner une texture hétérogène, m'emmêlant les cheveux.
Je prendre une grande inspiration pour essayer de ne pas m'énerver, je sais très bien qui est l'auteur de ce geste on ne peut plus énervant. 

   Finalement, après avoir rincé mes cheveux, j'ai réussi à les démêler. J'ai reçu un message de Nina me disant qu'elle ne pouvait pas venir son père l'a privé de sortie, après avoir trouvé un paquet de cigarettes dans ses affaires. Il est très strict et m'intimide à chaque fois quand je viens chez mon amie.

A La HaineOù les histoires vivent. Découvrez maintenant