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J'expirai difficilement et ne pouvait ouvrir les yeux, tant les pensées dans ma tête étaient nombreuses. Malgré tout il fallait que je stoppe la torture que je m'affligeai et je bredouillais de façon la plus audible :
- Dites-moi ce qui lui est arrivé... je ne peux continuer à espèrer qu'il soit en vie s'il ne l'est pas alors ne m'épargnez pas et racontez moi tout sans ommettre de détails...
La doctoresse s'en alla me laissant seule avec Delphine. Elle paraissait hésiter à ouvrir la bouche. Ses yeux se dirigèrent droit dans les miens et elle murmura :
- Comme vous devez surement vous en souvenir, votre compagnon se trouvait à vos côtés, au poste de conducteur dans la voiture... Quand nous sommes arrivés sur les lieux de l'accident vous étiez tout juste encore consciente tandis que lui, était inconscient. Son pouls battait faiblement mais sa vie ne s'arrêtait pas. Arrivé aux urgences, vous êtes tombés dans le coma et on vous a administré une sésarienne au plus vite pour permettre la naissance de votre enfant. Les deux premiers jours, vous et Philippe vous trouviez dans le coma quand soudain lorsque son infirmière passait vérifier ses constantes, il s'est réveillé. Mais la minute suivante son corps se malmenait face aux convulsions et il retombait dans le coma. Désormais ses résultats ne sont guère bon et je crains qu'il ne se réveille jamais...
Je portai mes mains à ma bouche pour contenir les multiples cris qui souhaitaient s'en échapper. J'avais jamais ressenti une aussi forte douleur au plus profond de moi-même.
Même si Philippe n'était pas mort je ne pouvais me réjouir de son état puisque j'en étais responsable en quelque sorte... Pourquoi avoir voulu cet enfant sans en informer Philippe ? Peut etre que si... Trêves de regrets, je devais maintenant me concentrer sur l'idée qu'il se réveillerait.
- Pourrais-je aller le voir ? Quelle chambre ?
- Euh je vous prie de m'excusez mais je me dois de refuser votre requette, vous êtes trop faible pour vous levez et la doctoresse me réprimenderait si je faisais un extra, dans les prochains jours j'essairais de négocier avec elle mais pour le moment, du repos est ce dont vous avez le plus besoin.
- Et pourrais-je tout de même prendre mon bébé dans mes bras ?
- Alors pour ça il n'y aucun problème, je vous l'apporte de suite. Vos parents attendent à l'extérieur de la chambre, donnez moi le signal et je les fais entrer
- Oh vous êtes vraiment adorables, faites rentrer mes parents dès que mon enfant se trouvera dans la pièce.
Delphine sortit et je fermais mes yeux, le temps d'un instant pour remettre de l'ordre dans le fouillis au sein même de mon âme.

La vie fait bien les choses,il faut simplement être patienteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant