3.4

72 0 0
                                    

Le soleil disparaît petit à petit à l'horizon. Le ciel prennait une splendide teinte orangée. Je préparais de quoi grignoter, préparais nos verres. Cela faisait un ou deux mois que je ne l'avais pas revu et nous avions beaucoup de choses à nous dire, particulièrement moi. J'avais si hâte...

Reem dormait chez ses parents et nous laissait donc le champ libre. De plus, puisque Elora se reposait tranquillement dans son couffin, je pouvais alors complètement lacher prise.

La sonnette retentit. J'ouvrais alors à Julien. Nous mîmes peu de temps à nous mettre à l'aise et nous discutâmes de tout et de rien.

- Et donc toi en ce moment, comment réagis-tu face aux récents évènements dans ta vie ?, me demanda Julien un tantinet inquiet
-Pas top comme tu dois t'en douter... C'est quand même très dure cette situation malgré ton soutien, celui de Tarek et mes proches, je me sens incroyablement seule... Elora me comble de bonheur mais c'est pas suffisant, je voudrais tant que Philippe soit à mes côtés. Les derniers mois avant mon accouchement, on avait beaucoup parlé du bébé, de son prénom, de tout ce qu'il allait nous apporter, etc.. Mais je ne me voyais pas le faire seule. Et puis le pire dans toute cette histoire, c'est qu'elle ne se résout pas en un claquement de doigts... Il est trop fragile pour qu'on lui conte l'entière vérité, on sera obligé de passer par quatre milles chemins, qu'il fasse une sorte de thérapie par l'hypnose, pour avoir une petite chance que tout ce cauchemar se termine. Et puis il y a ce que je lui ai appris ce matin et qu'il l'a mis terriblement mal et moi du coup par la même occasion...
- Qu'as tu dit ?
- Je... j'ai un peu honte à vrai dire mais je lui ai appris qu'il avait une amnésie. Je pensais qu'il le savait, que les médecins lui avaient dit.
- Comment a-t-il réagi ?
- Il était profondément bouleversé, il m'en voulait c'est sûr, à moi et aux médecins mais par dessus tout je savais qu'il ne souhaitait pas que je m'en aille... Et j'ai pris la fuite. C'était plus simple que de devoir affronter son regard. Mais depuis je culpabilise, je n'aurais pas dû... Que faire maintenant ?
- Demain, tu retournes le voir et tu lui parles. Lui as tu dit que tu étais sa copine et non sa cousine ?
-Non j'ai eu trop peur, peur qu'il ne me fasses plus confiance, ni à moi ni à personne
- Bon... eh bien tu lui parles, tu restes sur ton mensonge sauf si tu sens qu'une opportunité s'offre à toi et tu essayes d'arranger ça, ok ? Tout va bien se passer, tout finira par s'arranger, j'en suis persuadé.
Il me sourit et me prit dans ses bras quelques secondes avant de se lever, de me dire au revoir et de s'en aller.

La nuit fut courte ce jour-là. Je ne faisais que penser à ce que je pourrais bien dire à Fifi le lendemain, à toutes ses réactions possibles et à mes réponses.. Mon esprit ne se reposait pas et tournait à plein régime, je n'en pouvais plus de cette situation bien trop longue à mon goût.

La vie fait bien les choses,il faut simplement être patienteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant