CHAPITRE 17 - EZECHIEL

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" — Parce que moi, je voulais t'embrasser."

Si le thème de ce soir est de me pousser à m'enterrer six pieds sous terre, la mission est accomplie. Comment on a pu en arriver là ? Et surtout, comment vais-je en sortir ?

— Alec, s'il te plait mange et finis de boire.

Je cherche des yeux la nourriture que je lui ai donné plus tôt qui doit se trouver quelque part sur le lit. Je l'attrape et la ramène à lui pour qu'il la prenne. Ce qu'il fait, et durant ce bref échange il s'arrange pour faire trainer ses doigts contre les miens avant de les retirer, innocemment.

Mais il ne mange pas pour autant. Ma patience.

— Je suis plus bourré c'est bon.

Ah ça oui je l'ai remarqué, il a déssoûlé à une vitesse astronomique. Du moins, sa façon d'être ne semble plus altérée. Il s'exprime clairement sans aucune hésitation.

Cependant, les mots qui sortent de sa bouche me confirment qu'il n'a pas non plus toute sa tête. Ou bien c'est moi qui perds la mienne.

— Je te ramène à ta chambre alors ?

— Non.

— Ok, t'y vas tout seul ?

— Non plus.

Je désire simplement faire oublier cette phrase qu'il vient de balancer mais je sais très bien, vue la façon dont il accroche mon regard qu'il n'est pas près de partir et que je n'y couperai pas.

— Je ne te laisse pas le choix alors, viens je t'accompagne.

Mais je peux quand même essayer, non ? J'ai accompagné le geste à la parole en tentant de me relever et de rejoindre la porte mais celui qui a décidé de me pousser à bout cette nuit n'est pas du même avis. Il me retient par le bras.

— Hé, non plus.

Je vais sérieusement lui faire avaler son sourire narquois et personne ne pourra rien dire. Il sait qu'il me met dans un embarras monstre, il le sait.

Je ne sais pas par quel moyen mais ce qui est certain c'est que l'Alec bourré qui titubait dans les escaliers il y a une trentaine de minutes, n'est plus là.

Non, là je suis en face de l'Alec joueur et malicieux qui ne va décidément pas me laisser tranquille. Je n'ai aucune idée de s'il est sérieux dans ce qu'il dit mais ça m'importe peu.

Il m'a déjà "piégé" dans la cuisine tout à l'heure et je n'aime pas cette position de victime de ses assauts. Je suis un grand garçon et il est hors de question qu'il continue de me torturer sans que je ne dise rien.

Et on n'a pas besoin de parler, en fait.

Je me retourne vivement et me dégage de la prise qu'il a sur mon bras. Sans lui laisser le temps de dire ou de faire quoi que ce soit, je me penche sur lui et prend d'assaut ses lèvres.

Il voulait m'embrasser, non ? Alors embrassons-nous.

Je le sens surpris de mon action soudaine mais il ne prend pas longtemps avant de répondre à mon baiser en mouvant à son tour ses lèvres sur les miennes. Nos bouches se pressent l'une contre l'autre. Il passe sa main derrière ma nuque en recherche de plus de contact.

C'est la deuxième fois qu'on s'embrasse mais je sais très bien que ça n'a rien à voir avec la dernière fois. On va devoir assumer et ne plus se défiler.

Mais ce n'est pas le moment pour se pencher sur ça.

La seule chose qui se penche davantage là, c'est moi sur Alec. L'ayant embrassé directement après m'être retourné, j'ai les mains posées sur le lit avec les bras tendus pour me maintenir en équilibre. Cette position n'étant pas des plus confortables, j'avance chaque fois un peu plus sur Alec qui n'a pas d'autre choix que suivre le mouvement et de s'allonger.

HumainOù les histoires vivent. Découvrez maintenant