CHAPITRE 14 - ALEC

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— Qui monte avec qui ?

On est tous sur le parking de l'université à s'organiser avec les voitures. Nous sommes sept à répartir entre les deux véhicules. L'un étant celui de Karim, l'autre celui de Linda.

Loïc va naturellement avec Karim, insultant la conduite de Linda au passage qui bien sûr s'en insurge.

— Je choisis Karim aussi dans ce cas.

— Moi aussi.

Ma réponse qui a suivie celle d'Ezechiel ne plait pas à Nina, évidemment. Elle voulait monter avec moi. Mais dans cette configuration, elle est bien obligée d'aller avec Linda et Leslie pour équilibrer le tout.

— Les garçons d'un côté et les filles de l'autre, ah ok...

— Ce n'est qu'un trajet d'une heure.

Et je rajoute en murmurant à son oreille pour que seule elle puisse l'entendre, que ce sera une occasion d'apprendre à connaitre à Linda qu'elle ne porte toujours pas dans son cœur. Pourtant, je sais qu'elles s'entendraient à merveille.

Nina n'en a que faire puisqu'elle me jette un regard noir, comme si je l'avais jetée dans la fosse aux lions.

Le trajet se passe sans encombre, dans la bonne humeur. On s'est amusés à se dépasser l'un et l'autre tout du long.

Quand on arrive finalement au domaine de la tante de Loïc, une même pensée nous traverse.

— Wow.

— Comment ils ont pu te confier un tel château ?

— T'es le neveu d'un baron ou bien ?

Loïc est clairement amusé par nos réactions mais celles-ci sont clairement justifiées. Il nous avait brièvement parlé du luxe du lieu mais il y a une différence entre l'entendre et l'avoir sous les yeux. Moi qui me questionnais sur la capacité d'accueil, car il est vrai qu'on n'est pas beaucoup mais à sept ça peut vite devenir exigu, je n'avais absolument pas à m'en faire. On peut y accueillir tout le Québec, sans souci.

— J'ai peut-être dû insister un peu en réalité, mais le fait est que j'ai réussi alors, profitons !

— C'est carrément dommage qu'on ne reste que quelques jours, ils auraient dû nous la laisser pendant nos semaines de vacances au moins.

— Avec tout l'espace, on aurait fait des fêtes de malade.


On pénètre enfin dans la maison non sans cesser de lâcher des réflexions qui traduisent notre émerveillement.

Je remarque que Nina ne se tient pas à côté de moi comme à son habitude alors je la cherche du regard. Elle est derrière Ezechiel et moi, à discuter avec Leslie.

Je me rends compte que depuis qu'on est sortis des voitures, elles ne se sont pas quittées.

Pendant que Loïc expliquait les quelques règles qu'on lui a transmis, je me rapproche de ma copine.

— J'ai bien eu raison de te laisser dans la voiture avec elles, non ?

Elle se retourne vivement, surprise par ma présence alors qu'elle était concentrée sur le mini-speech de mon ami.

— Et bien Linda je ne sais pas trop, on n'a pas beaucoup échangé mais Leslie par contre, elle est super sympa.

— On dit "merci mon chéri".

— Je dis "dans tes rêves".

Je la trouve trop mignonne quand elle fait semblant de bouder alors que je sais très bien qu'elle est loin de m'en vouloir. J'aime un peu moins quand elle boude réellement, mais ça c'est une autre affaire.

— Donc, les chambres ?

— Elles sont toutes immenses, faites comme vous voulez il y en a cinq.

Tout le monde s'affaire pour monter à l'étage, où les chambres se trouvent.

Karim et Loïc ont chacun choisi leur chambre, on vit déjà assez l'un sur l'autre le reste du temps. Bien évidemment, Linda et Leslie ont décidé d'occuper la même.

— On va gossip, TOUTE LA NUIT.

Qui ça étonne ?

Nina m'entraine vers la chambre au fond du couloir tout naturellement. Ezechiel, lui, choisit la chambre à côté de celle de Karim. Voilà qui est fait.

— T'as vu, on a la chambre la plus éloignée de tout le monde.

— Et tout le monde l'a remarqué...

Ezechiel m'a même donné un petit coup de coude quand il a vu vers où Nina se dirigeait. Plus discret, tu meurs.

Comme à chaque fois, je saute sur le matelas pour le tester. Il est parfait. Nina me rejoint et s'assied à califourchon sur moi en s'appliquant à bouger légèrement, de façon innocente.

— Pas maintenant, ils doivent tous déjà être en bas.

Elle se penche lentement sur moi pour arriver à mes lèvres mais dévie finalement pour me glisser quelques mots à l'oreille.

— Justement...

Tentant.

Très tentant.

— Oh, intéressant.

Ezechiel vient interrompre mon moment d'hésitation abruptement.

Nina se relève à peine pour le regarder tandis que je sens tout mon sang migrer vers mon visage instantanément.

— Ne soyez pas gênés, je viens juste vous appeler puisqu'on est tous déjà en bas.

— Tu ne pouvais pas envoyer un message ?

Nina est très clairement agacée, je l'entends à sa façon de répondre sèchement à celui qui vient de gâcher son moment. Ce dernier est plutôt amusé.

— On vient de remarquer qu'il n'y avait pas de réseau. En plus, j'aurais manqué le spectacle plutôt rare d'un Alec gêné.

Il veut la jouer comme ça. En plus, c'est faux, il a eu maintes fois l'occasion de me voir mal à l'aise et j'ai bien vu que ça a tendance à le faire sourire plus que de raison.

— Allons-y alors.

Je fus le premier à me lever, poussant légèrement Nina de côté. Je peux jouer à ça aussi, Ezechiel.

___

Ah ouais Alec ? Jouer à quoi exactement ?

HumainOù les histoires vivent. Découvrez maintenant