Humain

CHAPITRE 21 - EZECHIEL

« Parle Ezechiel putain »

Sérieusement ? Ce garçon n'a de cesse de me surprendre. Il est l'hôpital, je suis la charité et il doit clairement se foutre de moi. Quel culot.

Quoique, il m'a quand même donné l'impression d'être un gamin qui boude parce qu'il n'a pas eu ce qu'il voulait. Mon mutisme n'était pas vraiment prémédité, n'étant qu'une conséquence directe au comportement ridicule d'Alec lui-même. Mais peut-être que finalement c'est moi qui suis ridicule de lui en vouloir.

Étant donné qu'il ne me doit rien et inversement, ce ne sont pas des baisers qui vont changer ça bien qu'il soit évident que ceux-ci m'ont bien ébranlé.

On est sur le point de partir à l'endroit que la tante de Loïc nous a conseillés plus tôt dans la soirée. Leslie vient d'entrer dans ma chambre afin que je l'aide à choisir le gloss qu'elle devrait mettre pour ce soir. Ce qui me dépasse totalement car les couleurs sont similaires voire identiques, l'une ou l'autre ne changera rien.

— Allez, choisis-en un, insiste-t-elle.

— Ok, le rose.

— Mais lequel ?

— Ah tu vois, ce sont les mêmes !

Elle ne prend même pas la peine de me répondre, s'accordant sûrement avec elle-même sur le fait que je suis une cause perdue.

— Ou n'en mets pas, continué-je.

— Ok !

Quoi, c'est tout ?Je sais que l'image de l'homme qui ne comprend rien aux femmes est un cliché mais honnêtement, il n'est pas si éloigné de la vérité.

Mis à part ça, je me plais à observer Leslie qui se regarde dans le miroir en face de moi. Après qu'elle ait rangé son maquillage dans son sac à main, elle relève les yeux sur elle et par la force des choses, sur moi, qui me tient derrière. Elle sourit timidement en surprenant mon regard sur elle. Elle est vraiment belle dans sa robe rose pâle, elle lui sied parfaitement.

— Tu me trouves comment ? finit-elle par me demander

— Canon, répondé-je, toujours en la fixant à travers le miroir.

Elle se retourne vers moi pour réellement me regarder cette fois-ci, et s'avance vers moi doucement. Les talons qu'elle porte aujourd'hui font qu'elle m'arrive presque à hauteur des yeux quand elle s'arrête devant moi.

Elle passe ses mains le long du col de la chemise blanche que j'arbore aujourd'hui, rentrée dans un chino beige, ce qui détonne complètement de mon style habituel.

— Toi aussi t'es pas mal, dit-elle en déboutonnant un bouton de mon haut, c'est plus sexy comme ça.

Je regarde d'abord à quoi je ressemble en recoiffant deux-trois mèches de cheveux par la même occasion, et il est vrai que ça fait moins coincé quand même. Je m'observe et remarque qu'il me va plutôt bien d'ailleurs, ce look. Je devrais penser à délaisser mes sweats quelques fois.

En fait, non. Le repassage va me décourager à chaque fois. Vive les sweats et leur confort.

— Merci, dis-je dans un petit rire. On descend ?

Elle acquiesce et ouvre la marche tandis que j'attrape mon téléphone en la suivant de près. Ses talons ne manquent pas de la faire galérer pour descendre les marches ce qui fait qu'elle s'accroche bien vite à mon bras pour essayer de limiter la casse.

Quand on arrive finalement dans la pièce à vivre, il semblerait que nous ayons été un peu longs puisque l'ensemble du groupe est déjà présent, prêt à partir. Notre arrivée se fait remarquer et laisse place à de... vives réactions.

— Po-po-po, les stars sont arrivées ! s'exclame Linda.

— Mais quel beau petit couple, enchaine Loïc en ne manquant pas d'exagérer sa réaction.

Il est vrai que Leslie, accrochée comme ça à mon bras, donne une certaine image de nous. On volerait presque la vedette au « vrai » couple du groupe.

On rigole rapidement à leurs bêtises avant de les rejoindre. Eux aussi ont fait un vrai effort vestimentaire, chacun étant sorti de sa zone de confort pour l'occasion. Notamment Alec, qui est très classe dans son pantalon à carreaux gris anthracite et sa chemise unie noire. Je ne l'ai jamais vu comme ça.

— Faudrait carrément qu'on prenne une photo, du genre #SaturdayNightWithTheSquad.

Tout le monde approuve l'idée de Linda et on décide de le faire à l'entrée du restaurant quand on arrivera.

Ceci étant dit, on attrape tous nos vestes, indispensables avec les températures du dehors annonçant clairement la couleur de l'hiver qui s'amène.

En face de la maison, je monte dans la voiture de Karim accompagné de Leslie et de Loïc, les autres étant dans celle de Linda.

Le trajet n'étant pas très long, on arrive bien assez vite à destination. Le « Winnie's Bar » à la devanture attrayante nous fait face lorsqu'on délaisse les véhicules.

Du dehors, l'ambiance a vraiment l'air chaleureuse. La musique allant assez fort pour qu'on l'entende d'ici.

On retire bien assez vite nos manteaux lorsqu'on entre car l'endroit est bien chauffé et effectivement, il n'y a que des jeunes. Que ce soit autour des tables ou au comptoir, l'endroit semble vraiment bien mélanger l'aspect bar et restaurant donnant un résultat sympa et intéressant dans ce cadre qui respire la modernité.

Notre arrivée en groupe a fait tourner quelques têtes. Décidément, aujourd'hui, j'aurais souvent été le centre de l'attention. Je pourrais presque m'y habituer.

Une personne nous accueille puis évalue notre nombre afin de nous trouver une table pouvant nous accueillir. La jeune serveuse nous installe à une table ronde, ce qui est toujours plus convivial.

Elle nous distribue la carte des boissons ainsi que celle des plats et nous laisse choisir le temps qu'elle s'occupe d'une autre tablée.

— Tu prends quoi ? me demande Leslie

Je hausse les épaules, ayant à peine eu le temps de balayer la carte des yeux. C'est un des défauts de Leslie malheureusement. Je l'adore, bien sûr, mais j'ai l'impression qu'elle cherche mon approbation pour absolument tout. Et ce genre de sollicitation à outrance m'exaspère.

— D'accord, d'accord, répond-elle.

Heureusement qu'elle n'est pas susceptible, au moins.

Enfin bon, quand la serveuse revient pour prendre notre commande, presque tout le monde prend une bière sauf Nina qui commande un Coke.

— Et bien, tu nous l'as mise en cloque Alec ? commente Loïc

Il est attachant mais, son humour, bon Dieu... Il abuse vraiment parfois.

Alec se contente d'un « ta gueule » las à l'adresse de son meilleur ami, bien évidemment habitué à ses conneries.

Je risque un coup d'œil vers Nina et lui, et frissonne quand je croise son regard déjà posé sur moi. N'ayant ni l'envie, ni la force de participer à un duel de regard, je détourne bien vite mes yeux de leur cible de base pour me reconcentrer sur la liste des plats proposés.

Ah, j'ai faim.

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Il faut que j'apprenne à m'organiser avec les cours pour réussir à publier régulièrement, ce qui n'est absolument pas chose aisée.

Enfin soit, re-bonjour Ezechiel. :)