« On ne peut pas raisonner de cette façon ! Ça va nous déchirer ! Je cri, la voix étouffée.
- Si cela ne le fais pas, des milliers d'autres choses le feront, murmure-t-il les yeux assombris.
- N'as-tu pas une once d'espoir restante dans ton cœur, Ha...
«Anna Gavalda a dit :" Je suis tombé amoureux comme on attrape une maladie. Sans le vouloir, sans y croire, contre mon gré et sans pouvoir m'en défendre. Et puis je l'ai perdue. De la même manière." Mais c'est faux, tu ne peux perdre que ce que tu n'as jamais eu. » - Hayden
Musique : Snuff - Spliknot.
22 septembre.
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Nous sommes vendredi. C'est le déluge dehors, la pluie martèle contre le toit de ma voiture, je vois les gouttelettes défiler les unes après les autres sur le pare-brise. Je viens de finir ma journée de cours, il est cinq heure de l'après-midi. Je m'apprête à faire un saut au supermarché du coin pour acheter mon dîner et passer la soirée enroulée dans une couverture bien chaude à regarder comment Pablo Escobar a entubé toute la Colombie.
Je soupire et allume le contact. Alors que je m'apprête à démarrer, je vois au loin une silhouette noire tituber sous la pluie. Je plisse les yeux dans le but de reconnaître cette personne.
Lorsqu'il remet ses boucles rebelles sur sa tête en un geste habituel, j'écarquille les yeux. Ce n'est pas possible, qu'est-ce qu'il fait là ?
Mon cœur se met à palpiter lorsqu'il s'approche de son 4x4 et s'apprête à monter pour conduire. Il est beaucoup trop défoncé pour ça, il va se tuer.
Je ne réfléchis pas et sors de ma voiture, je ne peux pas le laisser faire, ça serait du suicide. Lorsque je mets un pied dehors, le vent et la pluie éclate contre mon corps tout entier, je deviens trempée en quelques secondes. Ça n'a pas d'importance. Je me hâte à le rattraper.
— Hayden ?
Il ne m'a pas entendu, ou alors fais comme si. Le bruit des gouttes s'écrasant sur le goudron résonne plus fortement que ma voix.
— Qu'est-ce que tu fais dehors sous ce temps ?
Il se retourne brusquement.
Ses yeux clairs me fixent monstrueusement. Mais son regard n'est pas comme d'habitude. Aujourd'hui, il a l'air vide et triste.
Alors que je m'attends à ce qu'il me sorte une réplique pleine de venin, sa voix est mélancolique et pâteuse.
— Et toi ?
Bien sûr, il ne répond pas à ma question.
— Je suis venue te voir.
Je suis obligée d'hausser la voix pour qu'elle puisse résonner par dessus la tempête.
Il plisse les yeux.
— Je n'ai pas besoin de toi.
Il n'émet aucune émotion. C'est encore plus perturbant que ses répliques cinglantes.
— Tu es ivre ?
— Qu'est-ce que ça peut te foutre ?
Ses vieilles habitudes sont revenues. Il faut que je me prépare à m'en prendre plein la figure.
