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<< Charles Beaudelaire a dit : "Mainte fleur épanche à regret Son parfum doux comme un secret Dans les solitudes profondes." Le regret est le pire sentiment humain, il nous détruit à petit feu en nous montrant tout ce que l'on a perdu.>> — Hayden.

Musique : Emma Louise - Jungle

J'ai l'impression de faire un marathon olympique dans les couloirs vides

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J'ai l'impression de faire un marathon olympique dans les couloirs vides. Je suis à la limite de la course à pied lorsque je dépasse les rangées de casiers, mon emploi du temps en photo sur mon téléphone, histoire de me souvenir du numéro de la salle. Qui a eu l'idée de mettre un devoir au troisième étage ? En plus, l'ascenseur est en panne, je vais devoir me taper toutes les marches avec mon sac à dos bancal qui menace de tomber par terre à chaque seconde.

J'arrive enfin à l'entrée de l'escalier, je ne regarde pas où je marche, je suis concentrée sur l'écran tactile. Je tourne au virage afin de poser les pieds dans la cage d'escalier, mais au lieu de tourner dans la pièce froide et vide, je me prends un mur.

La honte, j'ai tourné trop tôt. J'espère que personne ne me regarde.

Sur le coup, je suis violemment projetée en arrière, et mon sac s'effondre sur le béton, s'ouvrant sur ma trousse qui laisse , en vain, échapper tous mes crayons. Je peux les voir rouler sur le sol.

— Aïe, merde ! Je gémis de douleur.

Mais il ne me faut pas beaucoup de temps pour me rendre compte que le mur me paraît étrangement chaud, et un poil énervé.

— Putain, mais c'est pas possible !

Une voix d'homme. Une voix grave et rauque.
Mon sang ne fait qu'un tour, je reste bouche-bée. Je reconnais cette voix. Oh que oui.
Une voix que je n'avais pas entendu depuis plusieurs jours, et que j'aurais vraiment voulu éviter.

Je ferme les yeux quelques secondes, me rendant compte que je ne peux pas échapper à la scène qui va suivre, et que le destin me déteste.
Pourquoi est-il toujours en retard en même temps que moi?

Je lève la tête et tombe sur deux flaques turquoises qui me toisent, une once agacée voile leur iris. Je souris. Et merde.

— Tu ne peux pas regarder où tu marches ?

Je râle en me reculant. Son visage me paraît de plus en plus petit, mais il n'a pas changé depuis la dernière fois. Toujours les mêmes cheveux plaqués  en avant, des lèvres roses et pulpeuses qui esquissent un sourire narquois, et une ligne de mâchoire serrée.

— Tu es celle qui m'a foncé dedans.

Je lui lance un regard mauvais en entendant sa remarque. Mais il continue.

Dancing with the DevilOù les histoires vivent. Découvrez maintenant