Prologue

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— Juin 1985 —

« Admis. Mention bien. »

     Raphaël Lelièvre cacha son sourire avec sa main. Admis. Avec mention. Au bac. Il en revenait à peine. Il vérifia trois fois que c'était bien son nom avant de se détacher du tableau d'affichage.

     Un sourire planant sur son visage, Raphaël regarda les bâtiment qui constituaient l'ensemble de son lycée. Il constata avec plaisir que rien de tout cela n'allait lui manquer. Certainement pas les cours de géographie, de toute façon il lui arrivait encore de se tromper de rue lorsqu'il rentrait chez lui. Et encore moins les cours de sport. Il haïssait le sport, et encore plus la classe avec laquelle il partageait ses cours ; c'est-à-dire tous ceux qui jonglaient avec les chiffres, qui maitrisaient les dérives et résoudre des équations où des lettres avaient atterri on ne sait trop comment.

« Salut lapin ! lança une voix derrière lui.

     Raphaël se figea. Il reconnaitrait ce timbre entre mille. Son poing se serra machinalement et il se retourna, à temps pour esquiver un poing volant de peu.

— Joli réflexe Lelièvre !

— Julian, bonjour, répondit-il.

     Il avait pourtant tout fait pour calculer un horaire où il serait le moins susceptible de le croiser, lui et sa bande.

— Aller, tu veux pas nous faire un petit cadeau d'adieu ? Rien qu'un tout petit ? demanda un des amis de Julian.

— Pas vraiment. Je suis pressé. En espérant ne jamais recroiser vos chemins, répondit sèchement Raphaël.

     Lorsqu'il se retourna, il entendit Julian ricaner.

— Eh, le lapin ! cria la voix d'un des amis de Julian.

    Il se retourna, mais trop tard. Une seconde plus tard, il atterri fesses sur le bitume avec une violente douleur à sa joue.

— À la revoyure, bâtard ! »

     Julian lui adressa un dernier regard rempli de mépris avant de partir avec le reste de ses amis. Raphaël se releva et rentra chez lui. Il chercha ses clés dans ses poches, se battit un instant avec la lourde porte en bois et il rentra dans sa maison.

« Mon poussin ? C'est toi ?

     Il sursauta.

— Maman ? Tu es déjà rentrée ?

— Oui ! Alors ? cria-t-elle depuis la cuisine, c'est du bon ou du très bon ?

— Du moyennement bon ! J'arrive tout de suite ! »

     Il monta quatre à quatre les marches de sa maison. Il fallait absolument qu'il voit l'étendue des dégâts. Une fois dans la salle de bain, il se mit en face du miroir et retint un sursaut de surprise. Sa joue gauche était rouge et lorsqu'il la toucha, il ressentit une vive douleur. Il attrapa de la pommade, s'en tartina la joue, puis, à contre-cœur, attrapa le fond de teint de sa mère pour s'en appliquer un peu. Il s'en voulait de faire ça, c'était son dernier tube et elle avait trouvé sa carnation parfaite. Il attrapa une mèche de cheveux noirs pour tenter de recouvrir sa joue.

     Une fois son visage en état, il redescendit avec le sourire. Sa mère l'attendait, un tablier rose autour de la taille recouvrant sa robe jaune. Ses cheveux noirs, les mêmes que les siens, étaient soigneusement bouclés et elle était méticuleusement maquillée. Raphaël la contempla. Il la trouvait rayonnante.

« J'ai eu la mention bien, maman, lâcha-t-il au bout d'un moment.

     Sa mère glapit de joie, sauta sur place avant de courir le prendre dans ses bras. Elle l'embrassa plusieurs fois sur le front avant de le laisser respirer.

— Je suis si fière de toi, murmura-t-elle, ton père va en pleurer, j'en suis sûre !

— Maman, n'exagère pas quand même...

— J'ai une surprise pour toi mon poussin !

     Le sourire de Raphaël se transforma en grimace.

— Une... Surprise ?

— Fait pas cette tête, tu vas apprécier !

     Elle se retourna pour prendre un papier posé sur la table pour le lui tendre.

— Normalement, on aurait du attendre le repas avec ton père, mais c'est pas grave ! Félicitations mon poussin !

     Raphaël attrapa le papier tendu par sa mère. Il s'agissait d'une photocopie de la première page d'un dossier d'inscription à un camp de vacances.

— Surprise !

— Un camp de vacances ?

— Loin d'ici ! Très loin !

— Merci maman...

     Il serra sa mère dans ses bras.

— Bon, c'est pas pour maintenant, mais pour le mois d'août. Il va falloir attendre un peu, mais avec ton père, on s'est dit que c'était tes dernières vacances d'ado avant de passer dans le merveilleux monde adulte, donc...

— Merci, répéta-t-il. »

     Il allait avoir le luxe de partir loin de sa ville pour un mois. Ça n'avait pas de prix.

———————

Bonjour ou bonsoir !

Je vous souhaite la bienvenue sur ma nouvelle histoire !

Au programme cette fois-ci, les années 80, un été chaud et un camp de vacances pour le moins original !

N'hésitez pas à me laisser vos impressions et vos théories sur ce prologue !

On se retrouve très vite pour la suite !

🖤

- Nano.

Le Roi des Rats [MxM]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant