Chapitre 23 - Cher ami

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Je suis toujours planté là, debout devant mon banc et face à l'allée, mon téléphone pendant dans la main droite. Ah non... Il est tombé par terre. Je crois que je tremble beaucoup, je ne sais plus quoi faire je suis perdu... Je n'arrive qu'à me rassoir sur le banc et attendre sans bouger.
 Mais un bruit me sort de ma rêverie... un reniflement, je crois. Bon... j'ai plus vraiment le choix...

Je me lève et marche lentement pour aller m'asseoir à côté de lui. Il a besoin de soutien. Moi aussi. Le silence plane toujours entre nous mais au moins nous ne sommes plus loin l'un de l'autre... et ça me fait du bien ! Je pense qu'à lui aussi car sa respiration qui devenait irrégulière se calme petit à petit, il souffle plus calmement. Il murmure de sa voix calme et hésitante.

- J'ai eu peur...

Je sais qu'il a honte de lui, qu'il a peur que je le fuis à vie... Mais je veux lui donner sa chance. C'est son épreuve pour me récupérer.

- Explique-toi...

Ma voix tremble un peu, je ne suis pas sûr de moi. D'un côté de mon esprit tout est de sa faute et je ne peux pas lui pardonner, d'un autre côté je suis entièrement responsable et le pire des amants... Mais où est le juste milieu ? Qui a vraiment tord ou raison ?

- Je n'ai pas à m'expliquer. Mes excuses ne seront jamais suffisantes pour que tu me pardonnes.

Un grand silence s'installe.

- Tu sais, il y a une phrase assez célèbre que les connards sortent parfois lorsqu'ils ne savent pas comment larguer leur petit ami, et bien sûr ils ne la pensent pas cette phrase. Mais voilà, je trouve qu'elle représente exactement ce que je suis, vis et pense en ce moment.

Il lève son regard et plonge ses yeux dans les miens.

- Je ne te mérite pas Lucas. Et toi tu mérites mille fois mieux que moi...

Ce regard m'avait manqué... Je ne peux plus lâcher ces étoiles des yeux. Des diamants... Ses yeux sont des diamants... Brillants, profonds, magiques,... Sa voix douce continue, plus plaintive.

- Je suis désolé mais j'ai fait cette erreur et je ne me le pardonnerai jamais, même si tu ne m'en veux plus.

Nous nous admirons un instant puis il détourne les yeux, un peu gêné, et laisse régner le silence.

- Tu le sais Lucas... je n'ai jamais aimé Alice même si je l'ai soi-disant embrassé, je n'aime que toi ! Et je tiens mal l'alcool et...

- Il y a une certaine limite entre "soi-disant embrassé" et "presque baisé".

- Mais Lu', tu sais comment fonctionne un cerveau d'homme ! Avec l'alcool, dès qu'on voit une belle fille on ne pense qu'à la déshabiller et promener ses mains n'importe où ! Tu sais que je ne suis pas comme ça en vrai ? dit-il doucement.

Il marque une pause et enchaîne suite à mon manque de réponse.

- Mais je comprend tout à fait ce que tu penses...

- Non.

Je l'ai coupé brusquement et cette violence l'a surpris. Je suis emporté par ma colère et lui parle avec froideur. Je veux qu'il comprenne que je l'aime trop pour ce genre de bêtise...

- Non tu ne sais pas ce que je pense ! Tu n'es pas à ma place, tu ne sais pas comment je t'aime ! C'est impossible de me comprendre ! Et ce n'est pas comme ça que tu vas y arriver...

Je me lève et pars en lui tournant le dos. Mais la tristesse m'envahit vite et je suis incapable de marcher plus loin. Je me pose sur un banc à plusieurs mètres de celui où Maxence est effondré. Qu'est-ce que je fais ?

Luxenss - Avec toiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant