Chapitre 8

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     Ce n'est que plus tard dans la soirée que les deux chanteurs se réveillèrent, surpris de s'être endormi si rapidement. Jason avait le visage enfouis dans le cou de Scott qui lui caressait tendrement le dos sous son tee-shirt. Aucun des deux ne parlait, ils n'en avaient pas besoin. Le plus jeune aurait presque pu ronronner tant le contact du bout des doigts de son amant était doux contre sa peau. C'est les gargouillis de l'estomac qui les poussèrent à se lever en riant légèrement. Scott appela un livreur de nourriture thaï et commanda pendant que Jason était au téléphone avec son manager. Et les mouvements de mains que le mécheux faisait prouvait que la conversation était mouvementée. Même si le manager ne pouvait le voir, Jason ne pouvait pas s'empêcher de bouger ses mains. Quand le brun entra dans le salon, il saisit seulement quelques bribes de cette conversation.

- Depuis quand tu promet ma présence quelque part sans même m'en parler avant ? Putain Mark tu fais chier. J'étais sensé rentrer chez moi à Noël. Mais non pas ici, en Irlande idiot. Bah non entre le vingt-quatre et le vingt-six je n'ai pas le temps de faire l'aller-retour. Oui bah tu peux être désolé, ça n'empêche pas le fait que je vais devoir me rendre au gala le vingt-six alors que j'avais prévu autre chose. La trêve hivernale ça ne marche pas pour le boulot ? Bah c'est bien dommage. Oui bah j'y serai, de toute façon je n'ai pas le choix. Mais la prochaine fois parles-moi en avant s'il te plaît. Tu sais à quel point c'est tendu avec ma famille et mon absence à Noël ne va rien arranger. Ouais aller, bonne soirée à toi aussi.

     Jason raccrocha et se pinça l'arrête du nez en soufflant. Ce n'était pas le fait de ne pas rentrer voir sa famille qui le dérangeait, loin de là, cela lui faisait même une excuse parfaite pour rester aux États-Unis. C'était le fait que Mark ne lui parle de rien avant de prendre des décisions qui l'agaçait. En se retournant, il fut surpris de voir son amant, appuyé contre l'îlot de la cuisine, occupé à l'observer. Dans ses yeux, il put lire l'incompréhension. En effet, il n'avait dû entendre que la partie où il parlait du fait de rentrer chez lui.

- C'était une excuse. Il m'énerve à prendre des décisions sans m'en parler. Alors le fait de rentrer chez mes parents était juste pour le faire culpabiliser. Du coup tu l'as sûrement compris, mais j'ai un gala de charité le vingt-six décembre. Auquel je n'ai aucune envie de me rendre. lâcha le mécheux en se rapprochant du brun qui l'entoura de son bras.

- Tu fais bien ce que tu veux, tu n'as pas à te justifier. Mais honnêtement, il tombe à point nommé pour expliquer ton absence au repas de famille en Irlande. lança le brun en souriant, taquin.
- Honnêtement, oui. Je cherchais justement une excuse, car si je leur dis qu'on est ensemble, mon père va débarquer avec le premier avion qui reliera Dublin et New-York et il va nous casser la gueule. répondit le mécheux en levant les yeux au ciel, preuve que cela l'ennuyait.
- J'avais cru le comprendre quand tu as appelé ta mère. Quand elle t'a transmis le message de ton père, c'était encore plus violent que le reste des phrases. Franchement, tu seras mieux à la maison. Puis ma famille, comme tu le sais, est très ouverte. Donc si tu es d'accord, on pourra leur annoncer et le temps qu'on passera là-bas, on pourra le passer sans faire attention à tous nos gestes, à toutes nos paroles. T'en penses quoi ? demanda presque timidement le brun.
- Tu sais à quel point j'adore ta famille et à quel point je les respecte. Ils m'ont accueilli comme un fils et à bras ouvert quand j'en ai eu le plus besoin. Alors évidemment que je suis d'accord pour leur dire. C'est bien les seuls à qui je n'ai pas envie de mentir. Alienor ne compte pas, c'était une question de vie ou de mort. Lança-t-il en riant quelque peu.
- Alienor c'est un cas à part de toute façon ! Cette fille est un phénomène extraterrestre illuminée, mais pas à tous les étages. répondit Scott, récoltant l'éclat de rire de Jason. Bah quoi ? C'est vrai ! Regarde la réaction qu'elle a eu ce matin quand elle a cru que tu ne m'avais rien avouer ? C'était épique ! Mais bref, ça me fait plaisir que tu accepte qu'on en parle à ma famille. Bon on le dira en arrivant, le soir de noël il y a des oreilles qui n'ont pas besoin de le savoir et j'espère sincèrement que ces personnes s'étoufferont avec leur boisson en nous voyant ensemble. termina-t-il.
- Qu'est-ce qu'elles t'ont fait tes cousines pour que tu leur en veuille comme ça ? osa demander le mécheux en passant sa main le long du bras de son amant qui s'était renfrogner.
- Beaucoup trop de choses. Ah ! Sauvé par le gong ! On mange et peut-être, si tu es sage, je t'expliquerai après. répondit-il en se dirigeant vers la porte. Il régla le livreur et retrouva Jason dans la cuisine.

On vit la nuit pour mourir un jourOù les histoires vivent. Découvrez maintenant