chapitre 16

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Le jour J était enfin là. Les chiens étaient installés dans un coin spécialement réservé aux animaux de l'avion tandis que Jason et Scott réglaient les derniers détails avec les managers. Ils partaient pour la France et le premier concert de leur tournée mondiale. Pour cette entrée en matière, direction Bordeaux, dans le Sud-Ouest de la France. Les deux chanteurs avaient volontairement choisi de commencer par les «petites» villes avant de se produire sur la scène du Stade de France à la capitale. Le plus jeune ne tenait plus en place tant l'excitation du départ était à son paroxysme et le brun était bien content de pouvoir user de son charme pour le contenir sans crainte d'être découvert. Ces deux derniers jours, sans secret à porter, avaient été d'une simplicité déconcertante. Ils s'attendaient à des remarques, des scandales ou autre. Mais hormis quelques magazines parlant de leur annonce, il ne s'était rien passé. Pas qu'ils s'en plaignent, loin de là, mais ils trouvaient cela étrange. Scott ne cessait de se répéter que ce n'était que le début, que ça se gâterait avec le temps. Avait-il raison, avait-il tort ? Il cessa de se poser la question quand les deux bras de Jason s'enroulèrent autour de ses hanches pour le tirer à l'intérieur de l'avion. Dans ses pensées, il n'avait pas remarqué qu'il était temps d'embarquer. Cette fois, le plus vieux laissa sa place près du hublot à Jason qui sourit en comprenant à quoi se référait son compagnon. Même si cela s'était passé deux mois plus tôt, il s'en souvenait comme si cela datait de la veille. C'est les yeux rivés sur le sol qui rapetissait de plus en plus que Jason prit conscience que le moment était arrivé, que leur tournée débutait enfin après tant de péripéties.

- Scotty ? On y est, lâcha-t-il de but en blanc.

- Quoi ?

- On a réussi, on est ensemble, on a plus besoin de se cacher, notre album est terminé et on est en route pour le premier concert de notre tournée mondiale, débita le mécheux, faisant sourire son amant.

- Oui, on a réussi. Et Dieu sait que c'était pas gagné d'avance, ajouta le brun en passant sa main dans ses cheveux.

- Maintenant il va falloir survivre à la tournée et donc à huit mois non stop. Tu crois qu'on s'en sortira vivant ? Demanda Jason en riant. Mais même s'il le disait avec humour, il avait peur que rien ne se passe comme prévu.

- Il n'y a pas de raison qu'on ne s'en sorte pas indemne tu sais. Ça fait deux mois qu'on vit littéralement ensemble et ça se passe très bien, je ne vois pas pourquoi là ça ne marcherait pas, continua le plus vieux.

- Oui, sauf que ça fait deux mois qu'on peut dormir autant qu'on veut. Là, que tu sois fatigué ou non, on s'en fout, tu bouges et c'est tout. Le manque de sommeil ne réussi à personne, argumenta-t-il alors.

Scott ne pu qu'être d'accord avec son compagnon. Ils étaient forts, ils arriveraient à s'en sortir. Enfin, il l'espérait. Quand l'avion fut stabilisé entre les nuages, le jeune couple fut libre de bouger où bon lui semblait. C'est donc tout naturellement qu'ils s'asseyèrent un moment avec leur chien pour voir comment ils supportaient l'avion. Ils avaient fait, durant les deux derniers jours, tous les tests et vaccins nécessaires pour qu'ils puissent voyager. Les deux canidés étaient couchés et semblaient très calmes. Ils s'éveillèrent quand les deux hommes entrèrent dans l'espèce d'enclos aménagés, heureux de revoir leur maître. Jasper sauta littéralement dans les bras de Jason qui, tombant à la renverse, rit à gorge déployée. Spark, lui, se contenta de se fondre dans le torse de son maître, frottant frénétiquement sa tête contre son bras. Scott le caressa en souriant toujours puis une fois ce moment d'euphorie passé, ils vérifièrent que les gamelles étaient pleines avant de retourner s'asseoir à leur place. Mark et Rob était dans une cabine différente de la leur, leur laissant ainsi un peu d'intimité et de calme. Scott releva l'accoudoir qui séparait leurs sièges et attira le plus jeune dans ses bras. Jason ne se fit pas prier pour nicher sa tête dans le creux de l'épaule de son compagnon et de fermer les yeux, appréciant les douces caresses que ce dernier faisait dans le creux de ses reins, sous son sweat et son tee-shirt.

On vit la nuit pour mourir un jourOù les histoires vivent. Découvrez maintenant