Chapitre 10

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Les deux chanteurs avaient passé le reste de leur journée à faire tout et rien à la fois. Jason s'était remis à ses séances de sport, qu'il n'avait pas fait depuis pratiquement un mois tandis que Scott se contentait de le regarder, essayant de le déconcentrer ou se moquant ouvertement de lui. Le plus jeune finit par abandonner l'idée de faire des pompes étant donné que le brun s'amusait à empiler des oreillers et autres objets ne craignant rien sur son dos. Il était pire qu'un gosse. «Si tu les fais tomber tu perds.» Disait-il à chaque chose qu'il rajoutait. Le plus jeune était désormais allongé à plat ventre sur le sol, le visage dans ses bras. Scott, lui, riait de l'abandon si soudain de son amant. Jason se releva subitement et poussa le brun qui tomba sur le canapé. Le mécheux commença alors à le chatouiller, le faisant se tortiller dans tous les sens. Pour l'empêcher de trop bouger, Jason s'installa à califourchon sur les jambes de son compagnon et le chatouilla encore et encore jusqu'à ce qu'il le supplie d'arrêter. Les larmes aux yeux, le plus vieux tenta difficilement de reprendre son souffle tout en plongeant dans les yeux clairs de son vis-à-vis qui maintenait toujours ses mains au dessus de sa tête. Jason le fixait aussi, le sourire au coin des lèvres. Ils parlaient silencieusement, tout passant dans le regard. Le plus jeune finit par se pencher en avant et apposa ses lèvres contre celles du plus vieux qui répondit au baiser tout en se tortillant pour essayer de récupérer ses mains mais le mécheux grogna tout en mordant très légèrement sa lèvre, lui faisant ainsi comprendre qu'il devait arrêter de bouger. Pourtant le brun voulait pouvoir le toucher, comme chaque fois qu'ils s'embrassaient. Mais son amant en avait décider autrement.

- Rend moi mes mains... lança-t-il, presque implorant.

- Même pas en rêve, tu cherches tu trouves... lui répondit le mécheux en reposant ses lèvres sur celles de son vis-à vis, l'empêchant ainsi de répondre.

Jason savait que si Scott le lui redemandait, il céderait à sa requête. Mais il voulait tellement le titiller, l'embêter jusqu'au bout, qu'il ne lâcha pas ses mains, emmêlant même ses doigts aux siens pour le maintenir plus facilement. Ce simple geste aida Scott à se détendre. Ce n'était pas grand-chose, mais il s'en contenterait. Il avait bien compris que le mécheux ne lâcherait rien. Et ce n'était pas pour lui déplaire, loin de là. Il semblait prendre confiance en lui et s'affirmait de plus en plus, et ses initiatives n'étaient jamais désagréables. Le brun n'allait sûrement pas s'en plaindre, loin de là. Ils finirent par se séparer après plusieurs baisers, mais ce ne fut que de quelques centimètres. Jason avait simplement décalé ses lèvres sur la mâchoire anguleuse de Scott, descendant doucement vers son point sensible, la peau tendre juste en dessous de son oreille. Il savait que ce coin était très sensible chez le brun, et il en jouait, profitant que ce dernier ne puisse esquisser le moindre mouvement. Cette sensation de contrôle total ,ou partiel, car il perdait pied petit à petit, était grisante. Ses fonctions cérébrales s'embrumaient à mesure que ses baisers glissaient dans le cou du brun qui n'avait plus vraiment de contrôle non plus. Le mécheux finit par lâcher les mains de Scott qui, comme un réflexe, toucha immédiatement son amant. Ses bras caressait tantôt son dos, tantôt ses bras, sans oublier son visage et son cou. Il agissait comme s'il était en manque, à la manière d'un drogué qui n'aurait pas eu sa dose. Et c'était en quelques sortes le cas. Jason était une drogue sans même en avoir conscience. Il avait besoin de son McGuire's shot pour être bien. Mais lui-même n'avait pas conscience de cette dépendance qui pourrait être jugée malsaine. Mais au fond, qui s'en souciait ?

Les deux chanteurs se stoppèrent avant que tout ne dérape. Ils voulaient faire les choses doucement, dans l'ordre. Ils ne voulaient pas griller des étapes au risque qu'il y ait un dysfonctionnement quelque part et que leur histoire parte en vrille à un moment donné. Personne n'allait les blâmer de prendre leur temps. Et quand bien même c'était le cas, ils s'en fichaient royalement. C'était leur vie, leur histoire, leur couple et leur amour. Le reste n'était que détails. Ils restèrent dans cette même position quelques minutes de plus avant que Jason ne se relève, non sans déposer un dernier baiser sur la clavicule du brun qui le regardait faire en silence, un sourire au coin des lèvres. Il ne se lasserait jamais de le regarder, c'était certain.

On vit la nuit pour mourir un jourOù les histoires vivent. Découvrez maintenant