Chapitre 33

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Lucas

Je suis arrivé à Dijon depuis environ une trentaine de minutes. J'ai pris un petit hôtel dans la zone industrielle. Demain, c'est, un jour, déterminant pour moi, pour nous. Je vais essayer de réparer mes conneries. Trois mois que j'attends ce moment. La nuit va être très longue. Il faut tout de même que j'essaie de me reposer. J'ai roulé en voiture pendant huit heures de temps.

Mes parents ont essayé de me dissuader jusqu'à la dernière minute de mon départ. Mais je leur ai totalement tenu tête. Même s'il me rabâche que c'est flirt, qu'elle s'est sûrement payée de ma tête, il faut que je le voie part moi-même. Deux solutions s'offrent à moi, soit, on se réconcilie, soit je repars sans elle dans ma vie. Je ne peux pas dire que je n'ai plus rien à perdre, car c'est faux. J'ai tout à perdre. Il me reste cette unique chance alors je la saisis.

J'envoie un SMS à Rémis pour l'informer que je suis bien arrivé. Il me confirme qu'il a bien reçu mon message et me dit qu'elle ne se doute de rien.

En début de semaine Rémis m'a informé que demain après midi elle aura qu'une heure de cours. Ca tombe bien, j'aurais entre l'heure de midi et quinze heures pour la convaincre. C'est peu, mais mieux que rien. Ces amis sont au courant de ma venue. Ils seront tous présents, ce qui me met un stresse en plus. D'un autre côté, je ne peux que les comprendre, ils ne veulent pas la laisser seule avec un inconnu.

Je ne sais pas comment ma belle brune va réagir. Ce qui me fait peut-être le plus peur, c'est bien sa réaction. Je ne m'attends pas non plus à ce qu'elle me saute dans les bras. Ça serait vraiment trop facile. Son ami n'est pas non plus rassuré.

Je rentre dans la petite douche de l'hôtel et essai de me détendre sous l'eau chaude qui sort du jet. J'y arrive presque. Mais j'ai une boule dans la poitrine qui ne me quitte pas depuis que j'ai vu le panneau de signalisation indiquant le nom de ma destination.

Je sors de la douche, m'habille et pars de l'hôtel. J'ai vu une boutique de restauration rapide à cent mètres, je vais y aller manger un bout. Je n'ai rien pu avaler depuis ce matin. J'en profite pour appeler ma sœur pour lui donner des nouvelles. Sans elle, sans son appui face à nos parents, je n'aurais pas pu être ici aujourd'hui.

Nous avons toujours été proches, Ludivine et moi. Nous nous sommes toujours soutenues. J'ai failli décrocher du milieu scolaire à l'âge de quinze ans. Mes parents ont failli divorcer et je sombrais en même temps que leur couple. J'ai commencé à me droguer, je fumais du cannabis de temps à autre. J'avais de mauvaises fréquentations, je me battais et séchais les cours. Un jour, elle m'a pris entre quatre yeux et ça été fini. Elle peut se montrer très persuasive. Mes parents savaient que je me battais et séchais, mais c'est tout. Heureusement d'ailleurs. J'étais déjà dans de sales draps. Ils auraient appris que je fumais des substances illicites, ils n'auraient pas hésité à m'envoyer en maison de redressement. Ils auraient mis à exécution leur menace.

Minuit, je me tourne et retourne dans le lit. Je n'arrive pas à dormir. J'imagine tous les scénarios possibles. Tous se finissent mal. Je décide de quitter ma chambre pour aller me griller une cigarette dehors.

La nuit est si calme, le ciel est dégagé et les étoiles scintillent. J'aperçois une étoile filante et fais un vœu. J'espère que ça va me porter chance pour demain. Ma belle brune me manque, et ce n'est qu'une question d'heure maintenant avant de la retrouver.

Le lendemain fut un réveil difficile, j'ai pu dormir quelques heures seulement. Quand je regarde l'heure de mon téléphone, il annonce onze heures et demie. La boule que j'ai dans la poitrine augmente, elle ne m'a pas quitté de la nuit. Je me prépare, j'attroupe toutes mes affaires, ferme mon sac et décents à la réception rendre les clefs de ma chambre d'hôtel.

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