L'Appel de l'Ancien Monde - Tome 1 : La chute de l'Ange

Lara

« They made you into a weapon and told you to find peace. »

Auteur inconnu

Arrivée devant la porte de ma chambre je me tournai vers Eran, il semblait tourmenté.

— Je suis désolé Sara, dit-il en se massant la nuque, je ne pourrai pas être à tes côtés pour ta première journée en tant que Guerrière de l'Ombre. Azaran m'a demandé d'accomplir quelque chose pour lui, je ne peux pas t'en dire plus, mais c'est très important. Je serai de retour ce soir, tu ne quitteras pas mes pensées, mon ange.

J'étais paralysée à l'idée de devoir affronter cette journée seule, mais je me repris, j'étais forte, je pouvais me débrouiller seule ! Je lui fis un petit sourire, et lui pris la main.

— Ne t'inquiète pas, je te fais entièrement confiance. Je t'aime, ajoutai-je après un bref instant.

Il me répondit par un tendre baiser.

— Et puis, dit-il avec un sourire en coin, tu as Lara, tu verras elle est... spéciale mais attachante, à sa façon.

Sur ces dernières paroles il disparut. J'ouvris la porte et après l'avoir refermée je m'y adossais. J'avais réussi cette épreuve. J'y arriverai. Lorsque j'ouvris à nouveau les yeux, je compris que je n'étais pas seule, une fille adossée à la baie vitrée me regardait avec curiosité.

Le soleil matinal enflammait la chevelure rouge vif et indisciplinée de la jeune fille, ses yeux couleur sang étaient éclatants de vivacité. Elle devait avoir à peu près mon âge, elle était menue et grande. Elle portait une tenue de combat très... Comment dire, voyante ? Entièrement noire, elle couvrait à peine le haut de ses jambes et son ventre dénudé ne devait pas beaucoup la protéger lors des combats, non vraiment pas.

J'essayai de cacher ma surprise.

— Tu dois être Lara, c'est ça ? lançai-je avec un détachement feint.

La fille haussa un sourcil tandis qu'un sourire moqueur naquit sur ses lèvres.

— Ne joue pas à ce petit jeu avec moi, me répondit-elle d'une voix tranchante, tu as la trouille, je le sens d'ici. Pas besoin d'être Mirage pour le comprendre.

Elle se rapprocha dangereusement et s'arrêta tout près de moi. Elle me tendit la main.

— Pas de ça entre nous, gamine. À partir de ce jour je dois m'occuper de toi, donc considère-moi comme ton amie et j'en ferai autant, compris ?

Je me rapprochai encore plus près, de là je distinguai ses extraordinaires iris, je crus voir des flammes y danser. Je serrai les dents.

— C'est compris, rouquine, répondis-je avec calme mais non sans fermeté, mais évite de m'appeler gamine à l'avenir, compris ?

Son sourire s'élargit, elle me regarda avec plus d'attention,

— Tu me plais bien, on va très bien s'entendre, tu verras.

Elle me fit un clin d'œil et en une demi-seconde elle était déjà devant mon armoire, qui avait été remplie.

— Bon, tu remarqueras que tu as été fournie en nouveaux vêtements, tunique, vêtement simple... mais ! Le plus important : nous t'avons confectionné une nouvelle tenue de combat à ta taille à la vue de ton armure assez... euh soyons honnêtes, complètement dépassée. C'est le grand maître en personne qui l'a choisie.

Elle me montra alors ma nouvelle tenue de combat. Curieuse et excitée, je me hâtai de la rejoindre. J'espérais qu'elle ne ressemblerait pas à la sienne...