53- À l'aube du combat

1.8K 103 20
                                    

Hermione s'agitait dans son sommeil.

Ses cheveux et sa chemise de nuit étaient plaqués sur sa peau luisante de transpiration.
Dans son rêve ondulaient les serpents de pierre de l'entrée de la Chambre des Secrets.
Ils sifflaient douloureusement près de ses oreilles et les émeraudes de leurs yeux brillaient d'un éclat maudit.
Le grincement de la porte qui tournait sur ses gonds lui vrilla les tympans et le rêve flancha un instant.

Hermione flottait entre deux eaux.
Elle ne savait plus si elle dormait, où elle était.

Elle entendit les syllabes sifflantes du Fourche-Langue et le rire aigu qu'elle maudissait plus que tout. Son cœur s'accéléra.

- Par là..., dit la voix de Bellatrix. Viens avec moi.

Mais Hermione ne voulait pas venir, elle ne voulait pas franchir la grande porte circulaire. Elle voulut crier, mais sa bouche ne s'ouvrit même pas.
Elle sentit alors l'emprise glacée s'insinuer dans son corps, geler chacun de ses membres, les mettre à la merci de l'autre.
Bellatrix lui fit franchir la porte.

- Il est ici..., siffla Bellatrix. Le Maître, celui des origines...

Hermione sentit des larmes de rage et d'impuissance couler sur ses joues.
Elle concentrait son esprit pour se libérer de cette possession mais n'y parvenait pas.
En vérité, elle ne savait même pas si elle était possédée, ou si elle faisait un cauchemar. Malheureusement, les absences de réponse caractéristiques de son corps lui indiquèrent que la première proposition était la bonne.

Elle voulait scruter les moindres détails de la Chambre dans l'espoir de trouver une issue, ou au moins une cachette, mais ni sa tête ni ses yeux ne lui obéissaient.
Ceux-ci restaient fixés sur la bouche encore ouverte de l'énorme statue de Salazar Serpentard, sur le trou béant et empli de noirceur d'où était sorti le Basilic, des années auparavant.

Les jambes d'Hermione l'emmenaient irrémédiablement vers son antre.
Hermione sentait que si elle y mettait les pieds, elle aurait beaucoup de mal à affronter la suite.
Prise d'une peur panique, elle concentra toute la force mentale dont elle disposait pour reprendre le contrôle de son corps.
Au prix d'un épuisant effort, elle parvint à hurler, mais ses pieds refusèrent de faire demi tour.

Hermione...

Une voix émergeant des brumes lointaines qui marquaient les frontières de son rêve. Hermione s'y accrocha.
Ce n'était pas la voix de Bellatrix, alors ça ne pouvait être qu'un espoir.

Hermione !

Plus ferme, plus proche. Hermione, dans son engourdissement, parvenait à y déceler les accents de l'angoisse.

Parallèlement, elle sentait en elle la colère de Bellatrix, tandis que l'engourdissement de ses membres gelés se retirait peu à peu.

- Hermione ! Réveille-toi, bon sang !

L'image de la Chambre des Secrets vacilla devant les yeux de la jeune femme, comme si on la secouait violemment.
L'engourdissement se retira alors complètement, et Hermione ouvrit largement les paupières.
Une violente lumière l'éblouit, et elle se sentit aussitôt paralysée de nouveau.
Mais ce n'était pas la même paralysie que dans son rêve.
C'était une brûlure insupportable qui irradiait jusqu'au bout de ses doigts.

Elle se trouvait allongée sur quelque chose moelleux.
Un lit.
Son lit.
Elle se rendit alors compte que Severus Rogue était assis sur elle, le front brillant de transpiration, le souffle court, des cheveux dans les yeux.
Il la scrutait, la baguette pointée entre les deux yeux d'Hermione.

FrontièreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant