Dorian

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La sonnette résonne au même moment. Ça y est, je suis parano. Derrière la porte, un homme s'annonce comme étant de la police. J'entends deux cœurs battre, en plus de celui d'Andrew. Il ouvre la porte et finit par les laisser entrer. Je reste en retrait comme il le souhaite.
Ils sont venus pour son pote Léo, un voisin m'a vu, il faisait noir mais ça peut suffire. Ils nous demandent de les suivre au poste, je sens qu'Andrew panique, il est bien plus anxieux que moi. Il essaye de négocier sans succès, il a peut pour moi.
L'un d'eux s'approche de moi avec des menottes, Andrew essaye de l'arrêter mais l'autre l'attrape et le menotte. Il est bloqué et me demande par la pensée de ne pas les laisser m'emmener, il a peur que je crame. Sans réfléchir j'assomme celui qui est près de moi d'un coup de coude et m'avance pour libérer Andrew. Le policier qui le tient me menace avec son arme, il croit me faire peur avec ça ?
J'avance quand même et il me tire dans l'épaule mais je l'attrape par la tête et sans comprendre comment, je me retrouve avec sa tête dans les mains, loin de son corps. Je ne comprends pas...

- Comment j'ai pu faire ça ? Je voulais juste lui briser le cou.
- Le résultat est le même, en moins propre. Lâche ça et montre moi ton épaule.
- Ça va je n'ai rien, ça ne peut pas me tuer.

Je suis un peu choqué, je n'ai rien contrôlé. Il s'approche de moi et pose ses mains sur mes joues. Il me rassure et me dit qu'il faut emporter tout ce qu'on peut. Il est sérieux de vouloir partir comme ça ? Je sais qu'il n'y a plus vraiment d'autre solution, mais quand même, sa vie est ici.
Il part dans la chambre et je le rejoins après avoir aspiré ce qu'il restait de sang dans le pauvre corps sans tête, j'avoue je suis dégueulasse. Je récupère le sac que je ne tarde pas à remplir. Il ne reste plus qu'à attendre le coucher du soleil.

- Montre moi ton épaule.
- Ça va, il n'y a rien.
- S'il te plait.

J'enlève mon t-shirt et le laisse regarder, je ne sens pas grand-chose à vrai dire. Je suis ravi d'apprendre qu'il ne mettra pas ses doigts dans le trou, enfin pas dans celui là.
Je le laisse s'occuper de la plaie et me faire un joli pansement maison alors qu'il recommence à discuter du fait qu'il s'inquiète pour moi. Je risque bien moins que lui et il s'inquiète pour moi...
Je finis par l'emporter avec une blague idiote, même si ce n'est pas vraiment une blague et le regarde dans les yeux, il est tellement chou. Mon regard veut dire « embrasse moi », et je pense qu'il comprend puisqu'il m'embrasse, la main derrière ma tête, mon vœu est exaucé. Je me retiens de rire quand j'entends ce qu'il pense alors que nos langues se mêlent, il pense vraiment à tout.
Quand il me libère de son emprise pour poser son front contre le mien, je me sens si bien. Je ne crois pas m'être déjà senti aussi bien que depuis que j'ai appris à le connaître. Il est tellement incroyable.
Je sais que je ne suis pas doué pour la démonstration, encore moins pour les mots, mais je ne l'abandonnerai jamais, sauf si c'est ce qu'il veut. Ça n'a pas l'air d'être le cas pour l'instant alors je n'y pense pas.

- Comment tu fais ça ?
- Comment je fais quoi ?
- Tu m'as demandé de t'embrasser, sans rien dire.
- Je ne sais pas comment, j'avais juste envie que tu le fasses.
- Tout à l'heure au travail, c'était pareil ?
- J'ai paniqué, je l'ai répété dans ma tête.
- Je n'ai jamais entendu ça, en tant d'années de chasse.
- Il y a encore quelques semaines je ne pensais pas que les vampires existaient, ça m'est tombé dessus comme ça, je ne contrôle rien pour l'instant.

~~
On a enfin pu partir sans encombre. Nous sommes sur la route, sans destination prévue. 

~~~ A suivre...

Un cœur éteint peut toujours aimerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant