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Yo vous ! Je tombe de fatigue je publie depuis mon pieu enroulée comme un wrap sous ma couette.
Goooooo et des bisous à vous !! 😘

***

Point de vue Ken

Les balances venaient d'être bouclées, on avait un peu de temps devant nous pour nous poser en backstage. Les gars étaient tous en feu, je tentai de me mettre dans le même état d'esprit. Je me sentais fatigué, pas prêt à monter sur scène. C'était sold out en plus ce soir-là, double pression. L'air était lourd, chargé en électricité, il suffisait d'observer les gros nuages noirs recouvrir le ciel pour comprendre que ça allait péter.

A table, Doum's commentait des stories insta puis vint le tour de celles de Deen d'être commentées à voix haute :

-          Eh mais c'est la meuf de Marseille !

Les grains de quinoa que je mastiquais s'engouffrèrent dans ma gorge, m'étouffant.

-          Ow Nek, ça va ?

-          Ouais ouais, j'ai avalé de travers.

J'espérai fort que personne ne fasse le parallèle entre ça et la vidéo du Bigo, visiblement en compagnie d'Albane. Je continuai de manger l'air de rien.

-          Ils se connaissent, m'interrogea Doum's.

-          Je sais ap'. P'tet, le monde est petit hein.

A d'autres, Ken.

Un éclair lointain scinda le ciel en deux, provoquant un vieux frisson désagréable contre ma nuque. J'en profitai pour changer diamétralement de sujet :

-          Ils ont prévu les orages qu'après notre set, non ?

-          Tu nous as pris pour Sébastien Folin, ou quoi ?

J'examinai Fram qui venait de me reprendre, et osai dans un sourire à peine caché :

-          Tu pourrais le remplacer easy avec ta peucou !

-          Ah ah, très drôle...

Ouais, bon, je m'étais connu plus drôle, c'est vrai. Plus personne ne parla d'Albane qui passait la soirée avec Deen, qui l'avait emmenée manger au Sisho Burger. Et de toute façon, il était temps pour nous tous de nous préparer et nous mettre en condition pour mettre le feu.

***

De retour dans le tour-bus, tous rincés et vides, je m'étais isolé au fond de ma couchette et sans vraiment comprendre pourquoi, j'avais cherché le compte de Deen dans mes contacts Instagram. J'avais regardé avec plus d'attention le mini film qui se déroulait sur l'écran. Le rouge flamboyant de son chignon tranchait pas mal avec l'obscurité dans laquelle j'étais plongé. Albane avait l'air de bien se marrer en compagnie de Deen.

Puis je repensai à mon objectif avant de partir pour ce bout de tournée, et j'éteignis mon téléphone. De toutes les manières, il n'était pas question que je me retrouve à baver devant une fille, encore moins une que j'avais croisée deux fois et qui était dans les plans du Bigo.

Le rai lumineux violacé qui venait du fond du bus m'avait rassuré alors qu'il faisait nuit noire dans ce coin du bus que je squattais comme une larve. Une image fugace m'apparut et me tordit l'estomac. Elle et moi, ici, dans cette même couchette, un an auparavant. Alors qu'on n'imaginait, pas un instant, ni elle ni moi, arriver là où on s'était retrouvés, quelques mois plus tôt. En bas de chez moi. Sous ce ciel noir.

CIEL NOIROù les histoires vivent. Découvrez maintenant