CIEL NOIR

22.

Holaaa tout le monde bien ?

Bon, je sais ça fait un moment. toutes mes excuses. mais avec ces conneries de confinement et tout, j'avais pas hypra la tête à écrire...

j'espère que tout le monde va bien ???? Vous vous occupez comment du coup ? je sais je l'ai déjà demandé, mais ça a p'tet changé depuis lol

biiz bonne lecture ❤️

***

Point de vue Albane

Le mail que m'avait envoyé le directeur du Conservatoire était venu bousculer tous les scénarios que je m'étais fait de la fin de mon été. J'étais incapable de réfléchir et encore moins de savoir si cet échange musical avec Pékin était une bonne idée ou pas.

Pour être honnête, si Ken n'avait pas précipité les choses en m'embrassant la veille, j'aurais peut-être déjà répondu par la positive. Mais là...

J'étais, on ne peut plus perdue. La chaleur qu'envoyait le corps de Ken collé au mien me poussait à penser que c'était une très mauvaise idée d'aller à l'autre bout du monde.

Et d'un côté, je pensais à l'impact que pouvait avoir cet échange sur ma carrière de professeure de violoncelle. Voulais-je me cantonner à vie d'une petite place de troisième violoncelliste à l'orchestre du Conservatoire de Paris, ou devais-je voir les choses en plus grand ?

Jamais je n'avais pensé qu'un jour je remettrai en cause mon travail à cause d'un garçon. Même si nous n'en étions qu'au début, que rien nous liait, et que je ne savais pas bien ce que je pouvais attendre de lui, le rappeur rentrait en ligne de compte.

Tout s'était accéléré dans mon cerveau ce soir-là, j'abdiquai alors et préférai profiter de la soirée. Faire la connaissance des filles. Me régaler de mon repas. Et savourer ma nuit dans les bras de Ken.

***

-          Tu penses dire oui ?

On venait de se poser dans son lit. J'avais d'abord refusé pour finalement me laisser convaincre. Je ne savais pas vraiment s'il allait se passer quelque chose entre lui et moi, je préférai me dire qu'on allait simplement dormir.

-          Mmh... si je dis oui, tu m'en voudrais ?

-          Tu penses dire oui, alors, il répéta, inquiet.

-          J'attends de voir ce qu'il nous dira, pour le moment, y a rien de très concret. On partirait quand ? Pendant combien de temps ? Avec qui ?

Il lâcha un long soupir tout en passant ses doigts bagués dans mes cheveux détachés. Le soleil ne leur faisait pas du bien, ils étaient secs et emmêlés.

-          Il est vraiment adorable, le petit de Doum's, je changeai diamétralement de sujet.

-          Albane...

Ça n'avait pas eu l'effet escompté.

-          Je sais pas Ken, je soupirai à mon tour. Je préfère attendre mardi, voir ce qu'il me dit, et je déciderai à ce moment-là. Mais...

-          Mais...

J'inspirai un grand coup :

-          Je veux que tu saches que la musique pour moi, c'est très important. C'est ce qui fait que je peux payer mes factures tous les mois, mais pas seulement. C'est ma vie, ma raison de me lever chaque matin. Je ne me vois pas faire autre chose que de la musique. Et cette opportunité pékinoise serait un tremplin inespéré pour le restant de ma carrière. Je m'emballe sûrement un peu, mais je ne veux pas finir professeur, ni troisième violoncelle. Je veux être reconnue pour mon talent et la maitrise de mon instrument, parcourir le monde, rencontrer des virtuoses, jouer dans les plus beaux endroits du monde...