Chapitre 3

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Belle commençait lentement à paniquer. D'autant plus que l'homme semblait plus déterminé que jamais. Qu'avait-elle fait pour mériter ça ?

- Écoutez je pense que nous sommes partis du mauvais pied vous et moi, déclara-t-il en adoptant un ton plus doux.

- Parce que vous insistez monsieur, je vous ai dit que je ne voulais pas venir et...

- Donc vous admettez avoir menti il y a cinq minutes, la coupa-t-il d'une voix grave mais si chaude qu'elle sentit des frissons courir le long de son échine.

- Oui je l'admet, j'ai menti pour vous faire partir.

- Au moins vous êtes honnête, dit-il d'une voix doucereuse.

Belle avala péniblement sa salive. La situation devenait presque surréaliste.

- Je ne peux pas répartir, la tempête devient plus dure chaque minute qui passe.

Et il avait raison ! Songea-t-elle en le dévisageant l'air affolé.

Allait-elle le laisser risquer sa vie ou faire parler son âme charitable ?

- Pourquoi vous vous êtes engagé dans cette traversée si vous étiez sûr de ne pas pouvoir repartir ?

- Je ne maîtrise pas la météo mademoiselle, expliqua le sultan d'une voix plus sombre ; Lorsque je suis parti la route était dégagée. Je ne lis pas dans l'avenir et je déteste le froid et la neige.

Évidemment ! Songea Belle en s'entourant de ses bras. Il venait des vents chauds.

- La panique vous fait perdre l'esprit, reprit-il plus doucement. Je ne vais pas vous faire du mal.

Au fond d'elle, Belle le pensait sincère mais sa carrure de soldat la poussait à se méfier.

- De toute façon je n'ai plus le choix, murmura-t-elle en posant les armes avec désespoir.

- Et j'en suis navré.

Belle lui lança un regard soupçonneux. Il n'avait pas l'air navré, mais ne laissait rien transparaître. Son visage émanait quelque chose de si sauvage qu'elle avait l'impression de sentir le danger. Néanmoins, au-delà de la peur qu'il lui faisait ressentir, Belle était malgré elle fascinée par la beauté de l'homme. Mal à l'aise elle détourna les yeux vers la cheminée.

- Demain quand le temps le permettra j'espère que...

- Je serais parti ? Termina-t-il avec un sourire en coin qui la fit frémir : Cette décision ne vous appartient pas mademoiselle Moor, elle appartient à votre réponse.

- Vous ne pouvez pas m'y obliger monsieur Al-Zyhar, je suis libre de refuser.

Son regard devint aussi noir qu'un ciel d'orage.

- Votre altesse, rectifia le sultan avant de se passer une main agacée dans les cheveux.

Belle ouvrit la bouche puis la referma sans savoir quoi répondre. Puis soudainement, la lumière se coupa, la plongeant dans l'obscurité totale. Elle détourna les yeux vers la cheminée contrastant avec détresse que le dernier brasier venait de rendre l'âme.

- Que se passe-t-il ? Lança-t-elle sans cacher la montée d'angoisse incontrôlable qui la gagnait.

En une enjambée Jafar agrippa le bras fin de la jeune femme avant que celle-ci heurte la poutre centrale. Il n'avait pas mit longtemps à étudier les lieux et sa facilité à imprimer chaque image dans son esprit lui donnait assez d'aisance pour se déplacer dans le noir. D'instinct il pressa légèrement son bras pour la rapprocher de lui....une initiative qu'il regretta amèrement lorsqu'une odeur fruitée lui monta au nez, une effluve fraîche puis un souffle léger indiquant qu'elle paniquait.

Un hiver dans les bras du sultan ( Un fiévreux Noël )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant