Chapitre 25

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" Aussi longtemps que vous le souhaitez Belle, répondit-il d'une voix rauque "

Jafar ignorait depuis combien temps il fixait l'horizon alors que la jeune femme était dans la tente, seule, et visiblement contente d'arpenter les tapis persans.

À son contraire, Jafar avait dû se faire violence et quitter la tente avant de faire une erreur.

Celle de l'embrasser...

En insistant sur le désir de connaître son histoire, Jafar était loin de s'attendre à la révélation qu'elle lui avait donné en retour. Si d'abords la colère l'avait violemment saisie, Jafar avait très vite compris que la belle jeune femme était tout aussi innocente à l'extérieur comme à l'intérieur et semblait fière de l'évoquer sans complexe ni honte.

Subjugué Jafar ne parvenait toujours pas à comprendre comment avait-elle pu rester aussi longtemps seule, sans le désir de connaitre le plaisir charnel.

Inspirant profondément, Jafar serra convulsivement les mâchoires en essayant tant bien que mal à réprimer le besoin presque irrépressible qu'il ressentait chaque fois qu'il se retrouvait à son contact.

Lui qui s'était promis de ne plus jamais laisser une femme s'immiscer dans ses devoirs, songea-t-il en fixant les dunes de sables rictus aux lèvres.

Arraché de ses songes par un bruit sourd provenant de la tente Jafar se leva précipitamment et courut vers celle-ci.

Lorsqu'il pénétra à l'intérieur il trouva la jeune femme perchée sur le canapé avec l'une de ses chaussures à la main. Traçant alors la trajectoire qu'elle visait, Jafar s'aperçut que son autre chaussure était de l'autre côté du tapis au milieu de la vaisselle en cuivre.

- Je peux savoir ce que vous faites ? S'enquit Jafar en essayant d'ignorer l'effet violent qu'elle lui inspirait.

- Il y a une énorme araignée ! S'écria-t-elle en tenant sa chaussure fermement au creux de sa main.

Elle dévisageait le tapis avec inquiétude.

Jafar inspecta les lieux et aperçut la mygale près des coussins et s'empressa de l'attraper entre ses mains sous le gémissement effrayé de la jeune femme.

- C'est rare qu'elles s'aventurent dans la tente, j'ai dû négliger la fermeture en sortant.

- Par...parce qu'il y en à d'autre ? S'enquit-elle les yeux écarquillés.

- Rassurez-vous, il y a peu de chances que vous en recroisiez de si peu, dit-il d'une voix légèrement sèche.

La jeune femme qui en silence inspectait le tapis ne semblait guère inquiétée par sa froideur. La punir d'être aussi irrésistible était mal mais Jafar pensait qu'en faisant cela, l'envie de dévorer ses lèvres allait disparaître. Hélas, à son plus grand désarroi la jeune femme avait détaché ses cheveux et ce simple détail suffit à le faire défaillir.

- Pourquoi vous n'avez pas crier ? Demanda-t-il en l'aidant à descendre de son perchoir.

- Parce qu'elle ne pouvait m'entendre, à quoi cela aurait servi que je m'étrangle en hurlant ?

Jafar ne put s'empêcher de rire à la hauteur du grand rougissement de celle-ci.

- Moi, j'aurais pu vous entendre, dit-il en la dévisageant.

- Ah oui ? Vous en êtes sûr ? Rétorqua-t-elle en levant le menton pour le défier.

- Oui, affirma-t-il en plongeant dangereusement son regard dans le sien.

Un hiver dans les bras du sultan ( Un fiévreux Noël )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant