Chapitre 36

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" - La seule faille que tu risquerais de découvrir c'est que tu es le seul homme dont je suis tombée éperdument amoureuse. "

Jafar se passa une main sur son visage, submergé par un sentiment inédit. Ces mots avaient heurté son cœur caparaçonné depuis des années. Son cœur s'était mis à lui marteler les tempes. Il s'était alors approché de sa femme et lui avait rendu ces mots en arabe, dans un souffle...presque dans un chuchotement inaudible. À présent, rongé par le remord de ne pas lui avoir dit qu'il l'aimait avec vivacité et détermination, Jafar éprouvait le besoin de se faire pardonner. Personne ne lui avait témoigné un tel amour...pas même ses parents. En se plongeant dans les souvenirs de son premier mariage il réalisa qu'à aucun moment Zafina lui avait exprimé ses sentiments. De ce fait, Jafar s'était perdu entre le passé et le présent affectant Belle.

Encore une fois.

Pourquoi avait-il si peur de lui dire ce qu'il avait au fond de son cœur ?

Craignait-il que ces mots soient la chute de son mariage ? Comme s'ils pouvaient devenir une malédiction ?

- Je suis un idiot, dis-le Rachid j'en ai besoin.

Son ami et fidèle confident détourna le regard de l'horizon.

- Vous êtes un idiot, déclara-t-il en pesant ses mots ; Bien que j'ai peine à comprendre votre désir d'entendre ça.

La voiture s'arrêta à hauteur du centre des jeunes enfants orphelins, là où sa femme était en visite depuis plus de trois heures.

L'attente de son retour était si insupportable qu'il avait fini par prendre la route pour la rejoindre.

- Lors de notre lune de miel, Belle m'a dit qu'elle était éperdument amoureuse de moi, et au lieu de lui rendre le précieux cadeau d'une telle déclaration je suis resté immobile, incapable de prononcer ce qu'elle attendait en retour.

- Vous êtes tout simplement confronté à une nouveauté que vous pensiez ne jamais ressentir votre altesse. Belle est une femme authentique, éperdument amoureuse et forte. Je dois vous dire que j'aime son audace autant son regard impressionné lorsqu'elle se trouve à vos côtés.

Rachid disait vrai, songea-t-il en quittant la voiture en la cherchant du regard. Une dizaine de dirigeants se trouvaient sur place. Les organisateurs le saluèrent respectivement et il demanda où se trouvait sa femme. Après quelques enjambées vers le bâtiment, il la trouva, assise sur une petite chaise d'enfants entourés par des dizaines d'orphelins captivés.

Et lui aussi l'était...

Elle avait recouvert ses cheveux d'un voile blanc brodée d'une fine esquisse de dentelle, quelques mèches rebelles cascadaient sur son visage souriant. Elle dessinait avec eux, laissant même quelques futurs artistes peindre sa main avec des pastels. Cette image le frappa, l'heurta en plein cœur, si bien qu'il s'interdisait d'avancer par peur de briser cette scène incroyable.

Elle respirait de confiance, échangeant avec la directrice du centre en anglais et quelques mots en arabe lui échappèrent avec maladresse.

Elle faisait tout pour son pays et son investissement envers les habitants la rendaient irrésistibles aux yeux de tous et précieuse pour les siens.

Elle balaya la salle du regard et leurs regards s'entrechoquèrent instinctivement comme s'ils étaient incapable de défier l'aimant qui les attirait sans cesse. Elle lui sourit timidement et se leva alors que quelques mains s'accrochaient à son caftan.

- Qu'est-ce que tu fais ici ? Demanda-t-elle d'une voix timide.

- Je ne parvenais plus à t'attendre et je ne suis pas déçu d'être ici. Tu es incroyable.

Un hiver dans les bras du sultan ( Un fiévreux Noël )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant