Chapitre 14

78.6K 6.7K 377
                                    




  - Est-ce que la soirée vous plaît ? Demanda Zuyad d'une voix dont l'intonation n'était pas aussi féroce que son cousin.

- Jusqu'ici elle me paraît très agréable, répondit-elle en faisant preuve de politesse.

Zuyad la dévisagea longuement avant de lui sourire.

- Sachez que j'ignorais tout de vous avant que mon cousin fasse des recherches sur vous.

- Cela n'a pas beaucoup d'importance, assura Belle avec assurance...une assurance qu'elle perdait pourtant en présence du sultan.

- Si, au contraire, insista Zuyad en la dévisageant de la tête aux pieds ; Si j'avais su qu'elle m'avait menti à votre sujet, je ne me serais pas empressé dans ce mariage.

Cet aveu surprenant prit Belle de court.

- Je ne pense pas qu'il vous soit utile de reconsidérer votre amour pour Eloïse tout simplement parce que nous avons eu quelques différents.

Le jeune homme haussa des épaules avec négligence ce qui eut bon de la choquer. Ce mariage avait-il un sens pour lui ?

- J'imagine que vous devez avoir hâte d'être de retour dans votre pays pour célébrer votre mariage ? Lança-t-elle afin d'en apprendre davantage sur lui.

- Le mariage est un engagement irréversible, déclara-t-il d'une voix mystérieuse.

Belle n'eut pas le temps de réagir car Eloïse se fendait déjà dans la foule pour les rejoindre.

Belle se racla la gorge et s'écarta.

Si elle partait, les chances qu'elle attire des soupçons étaient faibles mais bien présents. Alors Belle demeura silencieuse jusqu'à ce qu'Eloïse lui dévoile ses talents de comédienne.

- J'espère que la soirée est à ton goût ? Lança celle-ci d'une voix faussement aimable.

- Différente de celles que j'ai pour habitude de côtoyer, admit Belle en faisant preuve de politesse.

C'est-à-dire dire aucune, songea-t-elle avec nostalgie. Sa dernière soirée remontait à l'époque du lycée et elle en gardait un piètre souvenir.

- J'ai entendu dire que tu étais serveuse, ça ne doit pas être facile tous les jours, lança Eloïse sans masquer la faible moquerie qui vibrait dans sa voix.

- Non, ça ne l'est pas, mais j'ai la chance d'avoir un patron adorable.

Zuyad posa son regard sur elle accompagné d'un sourire qui se voulait désolé. Belle s'excusa d'un bref murmure inaudible puis les quitta pour se réfugier dans l'autre partie du salon. Il était si vaste qu'elle avait l'impression d'être perdue. Pire encore, elle se retrouva nez à nez avec Alex Frost.

- Quel plaisir de vous revoir si vite, dit-il d'une voix voluptueuse.

Belle se rappela alors de l'avertissement que lui avait donné le sultan quelques minutes plus tôt.

Sa voix s'insinuait encore à son oreille, dangereuse et rauque.

- Difficile de ne pas se recroiser dans ce salon qui pourtant est si vaste, dit-elle en jetant quelques coups d'œil aux invités. Le sultan était introuvable. Abandonnée à son triste sort Belle redressa les épaules.

- Pardonnez-moi si je me montre insistant mais je suis curieux de connaître les raisons qui ont poussé Eloïse à vous sortir de sa vie.

- Êtes-vous journaliste ? Demanda-t-elle en plissant des yeux.

Un hiver dans les bras du sultan ( Un fiévreux Noël )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant