Belle se réveilla seule dans le grand lit de Jafar. Un sentiment d'abandon l'étreignit. Il y avait sans doute une raison à son départ, songea-t-elle en se frottant les yeux. La nuit derrière avait été riche en rebondissements et la conclusion qu'elle en avait tiré c'est que ni l'un ni l'autre étaient prêts à une éventuelle séparation.
Elle se prépara en vitesse et quitta discrètement la chambre de Jafar sans faire de bruit. Le couloir était vide, silencieux et une vive couleur orangé illuminaient les murs.
Belle regagna le hall et fut désagréablement surprise d'y trouver Eloïse qui s'empressa de la foudroyer du regard.
- J'ignorais que tu étais encore là, commenta-t-elle en gardant un semblant de politesse.
- Figure-toi que je me posais la même question à ton sujet, répliqua Eloïse sur une note méprisante ; Je peux savoir ce que tu fais encore ici ?
- Comme je te l'ai dit hier, j'ai été invité.
- Et à présent le pays pense que tu es la fiancée du sultan ! Dit-elle sans lui masquer sa fureur.
- C'est une erreur, et je ne vois pas en quoi ça te regarde.
Eloïse s'approcha avec assurance.
- Pauvre naïve que tu es, chantonna celle-ci en esquissant un sourire crispé ; Tu penses sincèrement qu'il en a quelque chose à faire de toi ? Sais-tu le nombre de femmes qu'il a sur sa liste ?
Blessée par sa remarque Belle tenta de ne rien laisser paraître.
- Pas toi il me semble, rétorqua Belle en lui rendant son sourire.
- Ce genre d'homme ne veut pas d'une jeune femme qui sort à peine de la faculté, comment as-tu pu croire qu'il ferait de toi son épouse. Il finira pas se lasser et tu finiras dans le même piteuse état que lorsque je t'ai volé ton héritage.
Le venin qu'elle venait de lui déverser lui comprima le cœur.
- Je pourrais jurer que tu es jalouse.
Eloïse éclata de rire en posant une main sur sa poitrine.
- Jalouse ! Répéta-t-elle d'une voix aiguë ; Alors que je vais épouser son cousin et lui assurer un héritier ?
Sur cette dernière note, Eloïse la toisa de la tête aux pieds puis se retourna pour quitter le palais, visiblement fière d'être parvenue à la faire douter.
Du moins c'est ce qu'elle pensait.
Jafar lui avait exprimé son mécontentement face à sa peur d'être sa fiancée ce qui la poussait à croire qu'il ressentait quelque chose pour elle...même infime.
Peu à peu, elle comprit le plan d'Eloïse et tout devint plus clair.
Son but était d'avoir un héritier pour le sultan ce qui la poussait à croire qu'elle était bien plus attiré par lui que par Zuyad.
Elle voulait assurer un héritier pour espérer devenir l'épouse de Jafar. Une montée de dégoût lui monta à la gorge. Il était hors de question qu'elle la laisse faire.
Pas cette fois !
Belle s'empressa d'emprunter le couloir principal et entra dans le bureau privé de Rachid avec l'espoir d'y trouver son amant.
- Belle ! Mon enfant êtes-vous perdue ? S'enquit Rachid en se levant précipitamment.
- Je cherche son altesse, l'avez-vous vu ? Demanda t-elle le souffle court.
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Un hiver dans les bras du sultan ( Un fiévreux Noël )
RomansaProfitant d'une pause hivernale, Belle se réfugie dans un chalet solitaire afin de s'y ressourcer... Hélas, à peine ses valises posées qu'elle reçoit la visite d'un mystérieux inconnu qui n'est autre que le sultan Jafar Al-Zyhar. Troublée, craintive...