" - Je crois qu'il vous adore, plus qu'il n'essaye de nous faire croire à tous et à lui-même... "
Belle retournait cette phrase dans tous les sens possibles afin de la décrypter hélas sans succès. Elle ne pouvait pas se référer à la seule hypothèse de Salomé.
La nuit était tombée, elle n'avait toujours pas de nouvelle de Jafar. Incapable de tenir plus longtemps sans avoir des réponses à ses questions, Belle quitta sa chambre pour traverser le couloir obscur. Consciente qu'elle prenait un risque, Belle lissa nerveusement les plis de la longue chemise en coton qu'elle portait.
Devant les deux portes qui renfermaient le monarque en colère Belle hésita plusieurs secondes avant de les ouvrir doucement.
Le risque était pris, elle ne pouvait plus reculer lorsqu'elle le vit, assis dans un majestueux fauteuil.
Dans les lueurs des lampes tamisées elle put déceler son regard et comprit qu'en rien, sa colère ne s'était apaisé.
La peur la gagna, parce que pour la première fois elle avait l'impression de faire face à l'autoritaire guerrier.
Soudain elle se remémora une vieille conversation qu'ils avaient eu à New-York.
" - Vous jouez un rôle auprès des invités mais au fond de vous se cache votre véritable nature "
- Tu devrais regagner ta chambre Belle, lui conseilla-t-il d'une sombre voix.
Belle résista à l'ordre qu'il venait de lui donner et referma la porte.
- Je ne supporte pas ton silence que je ne mérite pas, déclara Belle en restant près de la porte.
- J'avais besoin de réfléchir seul.
- En me laissant dans l'ignorance après ton départ dont la froideur m'a laissé sans voix ?
Il ne la regardait pas, le regard rivé sur un point fixe.
- Je te prie de m'excuser pour m'être si mal comporté, dit-il d'une voix si sombre et vibrante de colère qu'elle actionna la poignée.
- Demain, je demanderais à Rachid de me réserver un vol commercial, c'est mieux ainsi.
En disant cela, Belle espérait une réaction de sa part et celle-ci ne tarda pas à se manifester.
- Tu n'iras nulle part Belle, dit-il en se levant pour enfin lui offrir un regard.
Ce dernier n'était qu'un néant de noirceur surplombé d'un avertissement limpide.
- À quoi ça sert de rester ici si c'est pour être confronté à ton silence ? De toute façon il faudra bien que je quitte ton pays tôt ou tard.
Belle savait qu'elle marchait sur un terrain miné mais ne put s'empêcher de le défier pour obtenir de lui une émotion, une pensée...
Il s'approcha dangereusement, comme un félin sur le point d'enfermer sa proie dans les ténèbres d'une mâchoire d'acier.
- Essayes-tu de me mettre hors de moi ? Parce que si c'est le cas tu as réussi.
Elle haussa des épaules en feignant l'indifférence.
- Au moins je parviens à faire sortir une émotion de ton visage impassible, rétorqua-t-elle en le défiant.
Une lueur dangereuse traversa son regard.
- Crois-moi, il ne vaut mieux pas tenter de lire en moi en ce moment, articula-t-il rictus aux lèvres ; Tout est de ma faute, tu n'es pas coupable de cette situation. Je t'ai ramenée ici, je t'ai emmenée dans cette tente en ayant pleine connaissance des risques que je prenais et je t'ai pris ta virginité. Tu as devant toi l'homme lui plus égoïste et le plus monstrueux que la terre n'ai jamais porté. Pourquoi es-tu encore ici Belle ?
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Un hiver dans les bras du sultan ( Un fiévreux Noël )
RomanceProfitant d'une pause hivernale, Belle se réfugie dans un chalet solitaire afin de s'y ressourcer... Hélas, à peine ses valises posées qu'elle reçoit la visite d'un mystérieux inconnu qui n'est autre que le sultan Jafar Al-Zyhar. Troublée, craintive...